Accusée d’avoir empoisonné son défunt mari pour convoler en justes noces avec un autre homme, Mame Fatou Dia n’a pas pu avaler la pilule. Elle a traîné en justice sa voisine Maïmouna Diallo qui a tenu ces propos, pour diffamation. Cette dernière a été condamnée en première instance par le juge de Diourbel à trois mois ferme. Faisant appel de la décision, elle nie avoir soutenu de telles affirmations. Pourtant hier devant la Cour d’appel de Dakar, Mame Fatou Dia confirme et craint que les deux enfants qu’elle a eus avec son premier mari ne doutent de son innocence. La Cour se prononcera le 14 février prochain.
Des histoires de femmes qui atterrissent devant le Tribunal, c’est assez fréquent. Mais, pour cette fois, l’affaire est assez particulière. En effet, Maïmouna Diallo, la cinquantaine, a poussé le bouchon plus loin, en s’attaquant à sa voisine Mame Fatou Dia. Elle s’est permise d’accuser cette dernière d’avoir tué son mari, afin d’épouser un autre homme. Des propos jugés diffamatoires par la dame, qui a saisi la justice. L’affaire remonte à 2008. Le 4 Avril de ladite année, le Tribunal correctionnel de Diourbel a rendu son verdict, après avoir entendu les témoins venus confirmer les accusations de Mame Fatou Dia. Ainsi, Maïmouna Diallo fut condamnée à 3 mois de prison ferme.
Revenant sur les faits, Mame Fatou Dia soutient que, ce jour-là, sa voisine avec qui elle était en bisbille l’a trouvée dans la cuisine pour la traiter de tous les noms d’oiseaux. Elle a déclaré clairement devant tout le monde que c’est elle Mame Fatou Dia, qui a empoisonné son mari, pour pouvoir épouser son nouvel époux. « Elle m’a dit ouvertement que je suis une femme de mœurs légères et que mes enfants ne sont pas de mon défunt mari. Et ces propos vont me poursuivre durant toute mon existence. Je veux qu’elle me donne une preuve de ses déclarations », peste la dame visiblement irritée.
Il faut dire que Mame Fatou Dia est la seconde épouse de son nouveau mari. Sa coépouse est l’ami de 25 ans de Maïmouna Diallo. En sus, les époux de ces deux dames sont également des amis. Comment Maïmouna Diallo a pu avoir une idée de la mort du mari de sa voisine, qui remonte à 1996 à Médina Sabakh, alors qu’elle a connu cette dernière en 1999 à Bambey ? Où s’agit-il de simples déclarations de femme ? En tout cas, le Parquet général a demandé que le délit soit retenu, même s’il sollicite la peine assortie du sursis à l’instar de l’avocat de la partie appelante, Me Assane Dioma Ndiaye.
En faisant appel de la décision, Maïmouna Diallo court un gros risque. Car, si la Cour confirme la décision, elle sera envoyée en cellule pour trois mois. Un aspect de la procédure que la dame ignorait. Quoi qu’il en soit, la Cour rendra son verdict le 14 février prochain.
Alassane DRAME
lasquotidien.info