Le 26 septembre dernier 2002, le « Joola », (le navire qui reliait Dakar à Ziguinchor) sombrait dans des côtes gambiennes, causant la mort de 1853 victimes. À trois jours de la célébration du 12e anniversaire de cette catastrophe (la plus grande de l’histoire maritime du monde) l’Association des familles des victimes et rescapés est monté créneau pour dénoncer le mutisme des autorités à propos du renflouement du bateau. « Le fait que rien n’ait encore été fait pour le renflouer ouvre la porte aux chasseurs d’épaves et tout pillage constituerait une profanation. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités, ne serait-ce que pour respecter la dignité des victimes et de leurs familles », a averti le porte-parole de l’association Boubacar Bâ. Dans le registre des reproches, M. Bâ réclame également l’ouverture du dossier judiciaire d’autant que, selon lui l’Etat s’est mobilisé pour juger Hissène Habré. Aussi, trouve-t-il dérisoire, les 25 000 francs octroyaient mensuellement à chacun des orphelins pour la nourriture et l’habillement. L’association des familles a demandé la poursuite de la prise en charge médicale des familles qui continuent de vivre le traumatisme. Pour Cheikhna Keïta coordonnateur de la cellule régionale de Thiès des familles des victimes et rescapés, l’Etat soutien les cérémonies les plus dérisoires, mais il brille par son mutisme quand il s’agit des victimes du Joola : « Il veut nous pousser à l’oubli, mais c’est peine perdu », fulmine-t-il dans les colonnes de L’As.
L’As via Leral