La gouvernance vertueuse n’est, en réalité, qu’un simple slogan que le régime de Macky Sall sert à la consommation populaire. Le foisonnement des marchés de gré à gré en est une parfaite illustration. La violation du code des marchés publics semble désormais être une règle de conduite, malgré les engagements pris par l’Etat auprès du Fonds Monétaire International (FMI) et les alertes ignorées du Forum civil.
Les marchés publics sont désormais conclus sur la base de marchandage, comme de simples business privés. Les efforts entrepris jusqu’ici pour l’assainissement de ce secteur de la vie économique avec les réformes récemment apportées au Code des marchés publics, sont en train d’être remises en cause. Les statistiques des 10 derniers mois de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) le prouvent à suffisance. Durant le premier trimestre de 2012, coïncidant juste avec la victoire de Macky Sall, candidat de la Coalition Benno Bokk Yaakaar, 14% des marchés passés par les structures étatiques ont été ficelés sur la base d’entente directe. Soit une rondelette somme de 25 864 866 026 francs. Même si, au deuxième trimestre de la même année, lesdites sources indiquent que ce taux est descendu jusqu’à 10% avec 8 266 441 689 francs, les nouveaux tenants du pouvoir ont par la suite usé et abusé de l’entente directe à outrance. Entre les mois de juillet, d’août et de septembre 2012, les marchés de gré à gré des gouvernants « vertueux » sont passés de 10 à 24%. En terme de milliards, ils ont quitté le plafond des 8 milliards de francs pour dépasser la barre des 17 milliards de francs. Faisant fi des engagements pris par l’Etat du Sénégal auprès du Fonds Monétaire International (FMI) de ne jamais dépasser le plafond de 20% de gré à gré par an dans la conclusion des marchés publics, les autorités du gouvernement de Abdoul Mbaye et de la présidence de la République ont maintenu cette même tendance sur la voie de la dérive économique.
24% d’entente directe contre 16% sous Wade. Du premier octobre au 31 décembre, c’est-à-dire en 90 jours environ, les gouvernants ont, dans une « sobriété » silencieuse, remis ça. En effet, durant les trois derniers mois, les données statistiques de l’ARMP révèlent que 24% des marchés publics ont été directement marchandés entre les parties contractantes, en violation flagrante du code des marchés publics. Comparativement au trois derniers mois de pouvoir de l’ancien régime libéral de Me Abdoulaye Wade, le quatrième trimestre de 2012 sous la gestion de Macky Sall est une catastrophe. En analysant la tendance des marchés passés durant les mois d’octobre, de novembre et de décembre 2011, l’on se rend compte que les marchés signés par entente directe avaient été stabilisés à un peu plus de 22 milliards, soit 16%. Ce qui plaçait ainsi le Sénégal dans la fourchette des moins de 20% convenus avec le FMI.
ABDOUL AZIZ SECK
Le Pays au Quotidien
Silence, la censure au déshonneur !
Justement, c’est pour cette raison que nous reprenons du service pour un rappel à l’ordre du prétendu chantre des leurres et des incohérences. Seulement, une certaine presse farandole marche au pas du politiquement incapable. Décidément, une certaine corvéable à merci roule pour les adeptes de l’esbroufe.
Décidément, pour une certaine presse de la farandole aux ordres, en l’occurrence, « léraalna »-pour ne pas le nommer, il faut nécessairement censurer à tour de bras les bonnes plumes libres ! Les contradictions ne sont plus de mise, à moins de tresser les éloges serviables de « wade junior », le vainqueur du 25 mars 2012. Nous continuons à le marteler en toute conscience, en toute circonstance et en toute indépendance. Nous ne pas sommes pas des talibés taillables à merci des marchands d’illusions qui prêchent la bonne parole le matin et se dédisent le soir même, comme si rien n’était.
Faut-il être le cireur assermenté des bottes de Macky sall pour bénéficier des largesses extensibles jusqu’à l’infini ?
Discrimination, ostracisme voilé ou plus exactement le rappel à l’ordre de la démocratie tyrannique, sur commande recommandée d’en haut ? Tout y est. Ce qui se déroule sous yeux, ressemble à fort à une dévolution clanique, pire que celle nous avons déjà vue et qui ne dit pas son nom. Et ce n’est pas notre vision de la démocratie. Nous ne pouvons guère nous inscrire dans ce registre du recul ! Et pour cause.
Nous avons été bien reçus jusqu’ici, mais il semble qu’au fur à mesure que nos plumes se corsent de plus en plus pour dénoncer l’évidence d’une escroquerie proéminente, élastique d’un régime népotique, maquillé de la prétendue bonne gouvernance, en réalité, une vue de l’esprit, nous sommes déclarés persona non grata dans la plupart des journaux de la sarabande.
Ce qui ressemble fort à des allures de censure obscure perverse de l’abondance. Seuls les flagorneurs indignes ont le vent en poupe et créent le buzz, conformément à une démocratie aux apparences tyranniques, dans les faits abondants. Pourrions-nous être serviles et malléables au point de nous ridiculiser, en publiant des articles de complaisance pour avoir la grâce de la sarabande. Nous sommes libres d’esprit pour écrire ce que nous croyons comme des vérités éternelles devant l’éternel. Un président de la république n’est pas un dieu, ni un prophète, il doit être nécessairement sous pression pour qu’il réponde à l’attente de ceux qui l’ont élu.
Ce régime n’est nullement celui de la rupture sobre, ni d’une quelconque transparence, vertueuse, mais au contraire, fait preuve d’une filouterie totalement surréaliste sur fond de culte de personnalité. Les promesses ne suivent nullement les actions sur le terrain. C’est une gouvernance de carapace vouée à l’échec. Le président n’est pas un monarque. Macky ne peut pas avoir raison sur la colère légitime de tout un pays debout, qui dénonce les dérives à répétitions des nominations décriées et farfelues que rien ne justifie, sauf pour des raisons obscures. Nous ne sommes pas des gueux à tout avaler.
Le combat continue !
Ahmadou Diop