La violence refait surface à l’Université Cheikh Anta Diop. Et pour cause, la manifestation des étudiants qui réclament le master pour tous a été violemment réprimée par les forces de police. Et, de l’avis du Secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur, la violation par les forces de l’ordre du campus pédagogiques, ne contribue pas à apaiser les tensions au sein de l’université.
« Nous le dénonçons puisque le Campus pédagogique est un espace protégé et c’est aussi valable pour le campus social. Puisque la loi 94-79, qui régit la franchise universitaire règlemente l’entrée de la police dans le campus». Ces propos sont de Yankhoba Seydi qui se prononçait sur l’entrée dans l’espace universitaire des policiers. Ce qui constitue, à son avis, une violation de l’espace pédagogique.
Cette situation est jugée improductive par le syndicaliste, d’autant plus que l’entrée des limiers perturbe les travaux pratiques que menaient certains professeurs : «Au moment où la police est entrée, il y avait effectivement une assemblée universitaire restreinte. Cela veut dire que le recteur, à mon avis, n’a même pas ordonné que la police entre. Il est vrai que certaines dispositions restent la même loi, et prévoient que, en cas de nécessité, la police puisse prendre l’initiative d’entrer dans le campus. Mais pourquoi la police va entrer dans le campus pédagogique pour réprimer les étudiants, sachant que, en le faisant, ils empêchent même la bonne tenue des activités pédagogiques, parce que nous avons des collègues étaient en train de faire des travaux pratiques et qui sont dans les laboratoires», dénonce-t-il.
Et M. Seydi de poursuivre : «Ils ont dit qu’ils se sont enfermés pour pouvoir faire leur travail parce que les bombes lacrymogènes les indisposent et des étudiants sont en train de tomber sur les Allées Claudel. Et ça c’est dangereux. Parce que 21 mois après la mort de Bassirou Faye dont l’affaire n’a pas encore été vidée totalement, la police ne peut pas entrer comme ça et que les gens se taisent».
S’adressant aux étudiants, le syndicaliste s’est montré catégorique sur leurs revendications : «le master pour tous n’est pas possible. Ça nous l’avons dit et nous le répétons aujourd’hui. Et dans aucune université au monde, le master pour tous n’existe. Les étudiants ont le droit de manifester mais ils doivent aussi respecter les règles».
Cette situation est jugée préoccupante d’autant plus, tempête-t-il, «on a traversé des moments assez difficiles, des moments de crise, des convulsions. On a besoin maintenant de calme, et voilà qu’on sème le trouble encore en toute violation de la loi 94-79. Pour le Saes, c’est inacceptable».
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