Après le dur travail, sur fond de talents incontestables, qui a valu, d’abord, à notre équipe nationale, Les Lions d’Afrique (que je refuse de nommer par l’expression idiote de Lions de la Teranga), de remporter vaillamment la Coupe d’Afrique des nations de football, il est temps de retourner aux fondamentaux.
Le football ne nourrit pas son homme. Sauf les stars de la trempe de Sadio Mané et les autres membres du collectif…
Tirer la sonnette d’alarme est d’une première urgence puisque le régime de Macky Sall, fidèle à ses habitudes qui le font transformer tout en folklore politicien, s’est engagé, à nouveau, dans une vaste campagne de distraction de la nation, pour la divertir des préoccupations qu’elle doit, dès maintenant, affronter.
Depuis la victoire, c’est le même cirque qu’il déploie. Cela a commencé par l’annulation de son voyage aux Comores qui n’avait été envisagé que pour lui donner un lieu de retraite au cas où l’aventure camerounaise de nos Lions n’avait pas débouché sur l’issue escomptée, rêvée.
Dès le pénalty libérateur de Sadio Mané, il n’a eu de cesse, en opportuniste, de récupérer ce succès pour en faire l’armature de sa stratégie de reconquête des cœurs et esprits du peuple sénégalais qui lui a tourné le dos définitivement.
Récapitulons. Il est rentré, dare-dare, au pays pour engranger la liesse populaire en pensant que cela le relèverait de son coma politique. Puis, il a organisé faussement, par Madické Niang, le vendu, un appel à l’union des forces politiques autour de notre équipe-totem. L’union sacrée fut décrétée, hameçon qui suffit à attirer aisément la frange de l’opposition qui ne représente rien et dont la plupart des membres ont été battus ou n’ont pas osé se présenter devant les électeurs.
Flairant le piège de la diversion-récupération, comme ce fut le cas avec l’arnaque du Covid où le régime criminel se mit dans la poche 1000 milliards cfa au prétexte d’une réponse rapide à la pandémie, les vrais symboles de la société, ses forces vives, ceux qui ont battus la bande politique au pouvoir, se sont abstenus, eux, de participer à la fête politisée au moyen des magouilles concertées entre ses soutiers et Macky Sall.,
L’arrivée des Lions a marqué une mise en scène digne des défilés nazis d’une triste époque, par un pouvoir n’ayant plus de crédibilité en réserve et qui n’est plus qu’assis sur un État à l’abandon, constitutionnellement étêté, sans premier ministre ni gouvernement réel.
Les effets d’annonce sont devenus ses politiques publiques. Les dons aux Lions, formes de douce corruption pour les faire sourire à ses côtés, ont été déployés sans limites. Dans un contexte de paupérisation totale et d’arrêt des services de base, en faillite, cette prodigalité n’a pour unique but que de s’assurer auprès des stars consensuelles qu’elles continuent de jouer le jeu. C’est-à-dire de transmettre leur optimisme à un pays qui se sait proche d’un volcan, malgré l’atmosphère de fête ambiante née de leur triomphe.
Qu’on s’entende bien: les joueurs méritent tout ce qui leur a été donné. Ils nous ont fait honneur en montrant à la face du monde de quoi notre pays est capable, en faisant savoir à la planète entière que ce n’est pas seulement dans le sport que l’excellence est sénégalaise…
De nous avoir procuré ces moments magiques de fête et de retrouvailles, au-delà de nos différences, c’est à leur actif, et donc le pays leur est redevable.
Ils sont des rôle-models. D’autres Sadio Mané, Bouna Sarr, Gana Guèye émergeront parce que ceux-là naîtront sur les pas de leurs devanciers.
Ce qui est dangereux, cependant, c’est la reproduction de la diversion, qui remonte aux origines de la Rome Antique, où, par le le pain et les jeux, les plaisirs corrupteurs, la technique de distraction des foules fut expérimentée. Nous vivons ce moment. L’attention des Sénégalais est déviée de l’essentiel.
Ce n’est pas nouveau. Comme au début de la gouvernance manipulatrice, symptomatique des pratiques de Macky Sall, quand il avait berné le peuple par des conseils de ministres décentralisés avec de fortes annonces financières, jamais concrétisées, nous vivons une nouvelle ère de folklorisation de la vie publique, adossée à une coupe cette fois, dans l’unique but d’endormir, de calmer, des ventres vides.
C’est de cette logique que participe la proposition de faire voyager le trophée dans les régions du pays. Certes, par équité, il fait sens que tous nos compatriotes puissent écrire leur part de légende dans la saga de nos Lions, ne serait-ce qu’en touchant, voyant, vivant l’objet des passions. Partout dans le pays. Ne nous-y trompons pas cependant, l’objectif est de faire en sorte qu’au fil des mois la vigilance, la fermeté, la lucidité se dissolvent dans une mer de festivités pour ainsi détourner l’attention populaire des raisons légitimes qui ont conduit à la césure profonde entre le régime, incapable et criminel, assassin de surcroit, que les Sénégalais ont lourdement sanctionné, voici à peine trois semaines dans les urnes.
Il y a plus grave encore, en invitant, comme hôte d’honneur, un Abdoulaye Wade qu’il a écrabouillé, par ses trahisons, à s’associer à l’inauguration du Stade national situé à Diamniadio et acquis à une fortune corrompue, que nous payerons, Macky Sall nous enfonce davantage dans ce qu’il sait faire de mieux: ruser en faisant semblant d’être un homme de consensus…
C’est un grand piège qui s’ouvre sous les pas de Wade.
On peut dire 22, V’là le piège. Ce qui me rappelle le titre d’une émission culte en France, 22, V’la le Roc qui passait sur la chaîne de télé TFI, au début des années 1980.
En invitant Wade, le 22 février, à la cérémonie d’inauguration du Stade, Macky Sall cherche à rogner ce qui lui reste de sympathie auprès de l’électorat PDS-libéral en se sachant lui-même vomi, jusque dans les rangs de son propre parti, l’APR.
C’est un piège qui n’est pas sans me rappeler celui qu’il lui avait tendu à l’ouverture de la Mosquée Massalikoul Djinan.
Wade avait été appâté par le dentiste de Macky Sall, le Docteur Ndiaye, comme il me l’avait confessé. Devant le Khalife des mourides, comme il le lui avait encore fait devant Alpha Condé, peu avant l’élection présidentielle de Février 2019, Macky Sall avait négocié et obtenu que Wade baisse la garde, au prétexte qu’il amnistierait son fils, Karim.
Retour à la case départ. Connaissant le goût immodéré, presqu’impérial, qui fait d’Abdoulaye Wade un mordu des bains de foule, en lui faisant remonter les souvenirs les plus beaux de son séjour à la tête du pays quand il paradait, en 2002, autour des victoires d’autres Lions, Macky Sall, facilité par le fils inculte de Wade, n’a pas hésité à toucher la corde sensible d’un père-Wade orphelin de reconnaissance depuis sa chute.
De grâce, Abdoulaye Wade, au nom de la nécessité pour notre pays de se sortir de l’impasse que ne peuvent cacher ces manœuvres autour du sport, de l’inauguration du Stade aux tournées du Trophée, je te prie de te retenir de participer à ce cirque, de jeux et de pain, qu’un pouvoir à bout de souffle offre à un pays qui s’est réveillé du moment CAN.
Tout au plus, peux-tu tu demander qu’Aliou Cissé (ton Kal, ton cousin de plaisanterie) te ramène la coupe où tu te trouves -ce qui serait une belle continuité du lien que tu as forgé avec lui alors qu’il était, en 2002, le capitaine des Lions. La distraction doit être démontée et combattue. Les meilleures farces sont les plus courtes. Il faut arrêter et déloger Macky Sall, lui est tout sauf un Lion, peut-être une bête de somme…
Une coupe d’Afrique ne fonde pas une stratégie de développement ou de progrès de quelque nation: la gravité de l’heure demeure. Et le sport n’est pas le seul terrain de compétition qui fait la force des nations.
Nous nous enfonçons pas dans un autre piège: celui de la musique, du sport, et d’autres activités ludiques. Or, la société mondiale, plongée dans la 4ème révolution industrielle autour de l’intelligence artificielle, des algorithmes, de l’économie digitale, de la Blue economy marine, de la transition énergétique, vers le bas carbone, des cryptomonnaies et autres nouveaux savoirs, sur fond d’une géopolitique mutante, interdit de ne miser que sur le sport. Retrouvons nos esprits, Abdoulaye Wade garde toi de ce folklore…Derrière l’exploit du 6 février, l’arnaque du 22 février se profile avec ses gros sabots…
Adama Gaye* est un opposant au régime de Macky Sall, auteur d’Otage d’un Etat, vivant en exil.
PS: Je parie que l’inauguration du Stade, le 22 février, en présence des têtes les plus louches, traitresses, et des soutiens malveillants autour de Macky Sall, n’est que l’aube de scandales dont on entendra parler.
Tu es pire qu’une ordure Adama Gaye !! Le peuple entier sort célébrer ses valeureux Lions qui sont honorés par le président de la République, et même en présence de l’opposition responsable, et toi Adama Gaye tu traites ce peuple de « défilés nazis » !! Quel vieux con imbécile ce Adama Gaye ! On t’attend à Dakar… Tu es en train d’agoniser pitoyablement dans ton trou à rats du Caire ! Ta haine raciste, ta jalousie pourrie, ta malhonnêteté indigne, ta mégalomanie idiote sont en train de te tuer petit à petit… Quel échec d’une vie que de devenir à 70 ans un vil insulteur, un vieux exilé dépressif et malade au point de piquer souvent des crises d’épilepsie. Quel vieux connard…
Notre concitoyen et ami Adama Gaye nous a sevrés de ses analyses pertinentes sur tout se qui qui concerne son pays, notre pays, où qu’il puisse se trouver sur cette planète terre ! Très ravi de retrouver ici cette analyse si limpide, sur les bons moments que nous, peuple du Sénégalais , de la diaspora, et nos amis du monde entier avons vécus dans une ivresse saine ! Ton adresse mail s’est envolée de mon PC depuis ton départ pour le pays des Pharaons. J’espère que tu nous le donnera ici comme avant. Merci ET BON COURAGE !