24 ministres d’état siègent en Conseil des ministres : Wade crée l’embouteillage au palais

24 ministres d’Etat répartis entre le gouvernement dirigé par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et la présidence de la République. Le Président Wade aura réussi à faire figurer le Sénégal dans le record Guinness de ministres d’Etat siégeant dans un Conseil des ministres. Au total, ils sont 51 ministres toutes catégories confondues à créer une promiscuité autour de la table du Conseil des ministres qui se tient en principe, tous les jeudis, sauf cas exceptionnel.
C’est une folle sarabande de ministres d’Etat qui pavoisent le gouvernement et le palais de la République depuis l’avènement de Me Wade à la présidence de la République du Sénégal. Jamais ce pays n’a connu autant de ministres d’Etat dans un gouvernement sous les magistères de Senghor et de Diouf. Cette fonction ministérielle à laquelle peu de gens accédaient à la suite d’un couronnement d’une expérience et d’une compétence avérées a été réduite à une banalisation sidérante sous l’Alternance. C’est à une vitesse vertigineuse et avec une facilité déconcertante que, d’un coup de décret présidentiel, des hommes et des femmes accèdent maintenant à la dignité de ministres d’Etat.
En presque trois jours seulement, quatre décrets présidentiels sont venus étoffer le régiment de près de 7 ministres d’Etat, conseillers à la présidence de la République. En effet, Abdou Fall (Directeur de cabinet politique), Mamadou Diop Decroix (à la Présidence), Mamadou Diop, ancien maire socialiste de Dakar (chargé de la Provincialisation), et hier seulement Alassane Dialy Ndiaye, – chargé de la Connectivité – ne riez surtout pas !), sont venus s’ajouter au bataillon qui était composé de Habib Sy, Aminata Tall, Moustapha Sourang, Kader Sow, Mame Birame Diouf, Awa Guèye Kébé et Samuel Sarr. Au total, ils sont 11 ministres d’Etat, sans compter la pléthore de simples ministres-conseillers, à peupler le palais de la République. Sur ces 11 ministres d’Etat du Palais, seuls 2, d’ex-Socialistes (Mamadou Diop et Alassane Dialy Ndiaye) n’ont pas été dans un gouvernement sous l’Alternance ; tous les autres ont été ministres du Président Wade. Comme quoi, en Lavoisier de la politique, ce dernier semble appliquer la formule : «Aucun ministre ne se perd, tout ministre est recyclé.»
Du côté de la Primature que dirige le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, en prenant comme repère temporel, le décret 2010-1522 du 16 novembre portant réaménagement du gouvernement, suite à la défenestration de Mme Fatou Blondin Diop alors ministre chargée des Tics, ils sont 13 ministres d’Etat sur une équipe de 40 ministres. Ces 13 ministres d’Etat, dans l’ordre protocolaire sont : Me Madické Niang (Affaires étrangères), Me Ousmane Ngom (Intérieur), Abdoulaye Diop (Economie et Finances), Cheikh Tidjane Sy (Justice), Bécaye Diop (Forces armées), Djibo Leyti Kâ (Environnement et Protection de la nature), Karim Wade (Coopération internationale, Transports aériens, Infrastructures et Energie), Oumar Sarr (Habitat, Construction et Hydraulique), Abdoulaye Baldé (Mines, Industrie, Agro-industrie et Pme), Awa Ndiaye (Genre et Relations avec les associations féminines africaines et étrangères), Innocence Ntap (Travail et Organisations professionnelles), Diakaria Diaw (Fonction publique et Emploi),Ndèye Khady Diop (Famille, Groupements féminins et Protection de l’enfance).

L’ETAT DES MINISTRES D’ETAT
Donc, au total, depuis hier, ils sont (provisoirement ?) 51 ministres du Palais et du gouvernement à se retrouver autour de la table du Conseil ministériel sous la présidence de Me Wade. Sur ces 51 ministres, 24 ont l’aura de ministres d’Etat, soit près de la moitié qui siège en Conseil des ministres et qui ne rend pas compte directement au Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. On n’imagine donc bien l’ambiance, qui est tout sauf dans l’Organisation et la Méthode, qui règne autour du Président Wade. Même si on était obligé de déménager à la Salle des Banquets. Mais, à ce rythme de nominations de ministres, il y a de quoi recourir à des Conseils ministériels à double flux ! Passe encore ce que coûte au contribuable sénégalais cette pléthore de ministres d’Etat dont chacun perçoit en salaire mensuel près de 5 millions de Cfa, indépendamment des autres charges.
Pour rappel, sous les Présidents Senghor et Diouf, rarement, pour ne pas dire jamais, un gouvernement n’a excédé quatre ministres d’Etat. Le dernier gouvernement du Premier ministre de Mamadou Lamine Loum, formé en 1998, ne comptait que deux ministres d’Etat : Ousmane Tanor Dieng (Affaires et Services présidentiels) et Robert Sagna (Agriculture).
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