Professeurs et élèves ont tenu hier un sit-in devant le commissariat de Mbour où étaient convoqués 24 professeurs de trois CEM.
Les 24 professeurs ont été cueillis hier dans leurs classes et acheminés au commissariat de Mbour. Élèves et professeurs les ont spontanément suivis. Ils se sont amassés devant le central pour leur manifester leur soutien. ‘’Nous réclamons nos droits’’. ‘’Dans quel pays sommes-nous?’’.
Tels ont été, entre autres, les messages au vitriol lancés par les élèves. Leurs professeurs n’ont pas été en reste. ‘’La place de l’enseignant n’est pas à la police. Ils nous envoient des réquisitions, comme si nous étions des criminels, des brigands’’, s’est offusqué Diokel Faye, secrétaire général départemental du Cusems.
‘’L’Etat ne respecte pas nos accords. Nous en avons ras-le-bol des promesses jamais tenues. Nous ne sommes pas des va-t’en guerre. On nous a cueillis en plein cours et on nous a traités d’une façon vraiment ignoble. Nous ne sommes pas des brigands’’.
‘’Nous en avons assez de sauver les années’’
M. Faye d’ajouter : ‘’Nos élèves connaissent leurs notes et nous continuons de dispenser les cours, comme il se doit. C’est à l’Etat de respecter son engagement envers les syndicats. Il juge les accords réalisables et pourtant il ne respecte rien’’.
En outre, le syndicaliste souligne que, c’est le moment ou jamais de sortir de la crise cyclique qui mine l’école. ‘’Le gouvernement parle de sauver l’année, mais nous les professeurs, nous voulons sauver le système. Nous en avons assez de sauver les années. Nous sommes arrivés à un point où nous ne reculerons plus. Il se joue du peuple. On en a assez. Qu’il matérialise leurs engagements.
Nous voulons tous la réussite de nos élèves et du système éducatif, en particulier’’, fulmine à gorge déployée M. Faye. ‘’Au Sénégal, quand on milite pour une bonne cause, on vous met des bâtons dans les roues. Nous défendons nos droits, nous ne sommes pas des bandits. Et l’Etat fait tout pour nous malmener et nous pourrir l’existence. Nous sommes de bonne foi, c’est à l’Etat de revoir sa posture’’, assène Diockel Faye.
Hier, malgré ces convocations, les professeurs ont annoncé la poursuite de leur plan d’action, qui est de boycotter les conseils de classes, les compositions, les examens et de continuer la rétention des notes. ‘’Chaque fois qu’un professeur est convoqué à la police, nous allons tous déférer à la convocation’’, ont réaffirmé les enseignants.
Ils se disent prêts à aller jusque-là où ‘’l’irresponsabilité du gouvernement’’ les conduira.
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