XALIMANEWS : Selon le Prophète (PSL), « le jeûne, à la fin du Ramadan, est suspendu entre le ciel et la terre ; c’est la zakatoul fitr qui l’élève au Ciel ». L’aumône de fin de jeûne (ou assaka mourou koor en wolof) est par conséquent une obligation de haute portée spirituelle et sociale qui pèse sur tout musulman adulte ou jeune qui en a les capacités. Le tuteur doit la prendre des biens de l’incapable mineur ou majeur (dément ou faible d’esprit) et la verser aux pauvres. D’après le rite malékite (le plus répandu au Sénégal), le musulman a l’obligation de sortir son aumône à titre personnel ainsi que celle pesant sur les personnes dont l’obligation alimentaire est à sa charge (femmes, enfants impubères, parents pauvres, filles non mariées).
Qui sont redevables?
A la fin du mois de Ramadan, le musulman doit verser la Zakât al Fitr. Ibn ‘Umar (que Dieu l’agrée) a dit que le Messager d’Allah (paix et salut sur lui) a rendu obligatoire Zakât al Fitr comme suit : une mesure de datte (sâ’) ou une mesure d’orge, pour l’esclave, le libre, le mâle, la femelle, le petit et le grand: parmi les musulmans; et il a ordonné de la donner avant que les gens sortent à la prière (de la fête). Rapporté par Al-Bukhârî 1503.
Cette Zakât doit être versée par chaque tuteur musulman (père de famille) pour lui et pour ceux (musulmans) qui sont à sa charge obligatoire (ses deux parents pauvres, ses enfants mâles qui n’ont pas d’argent jusqu’à ce qu’ils entrent en puberté et qu’ils puissent gagner leur vie, ses filles pauvres jusqu’à ce qu’elles se marient ou soient demandées au mariage, son(ses) épouse même s’il elle est riche, ses esclaves(domestiques) et l’(les)épouse de son père pauvre)…
Les jurisconsultes hanafites et malikites dispensent le père de famille de payer cette zakât pour ses enfants mâles majeurs(sauf s’ils sont handicapés), même s’ils ne disposent pas d’un revenu indépendant, car il n’est plus légalement responsable d’eux.
Les Shafi’ites et les Hanbalites exigent du père de famille de payer cette zakât pour tous les membres de la famille, y compris ceux qui sont majeurs, quand ils n’ont pas de revenu.
Le père doit payer cette zakât pour sa fille tant qu’elle n’est pas mariée.
Le mari doit payer cette zakât pour son épouse, même si elle est riche.
La femme riche donnera la zakât al-Fitr à la place de ses deux parents pauvres et son mari donnera la zakât pour elle (à condition que elle et ses deux parents soient musulmans).
Seuls les hanafites n’exigent pas de l’époux de payer cette aumône pour son épouse, car elle ne fait pas partie des dépenses obligatoires de l’époux (pour eux). Quand il le fait, c’est considéré (pour eux) comme un acte volontaire.
Chaque Musulman qui a les moyens[Cette zakât est en effet donnée sur ce qui reste de la nourriture de l’individu et de la nourriture de ceux qui sont à sa charge légalement pour le jour de la fête] est tenu de payer la Zakât al Fitr pour lui et pour ceux qui sont à sa charge comme précisé: homme ou femme, enfants ou adultes.
Celui qui n’a pas d’argent au moment de donner cette zakât mais qui peut avoir l’argent après, et peut emprunter : doit emprunter de l’argent pour la donner, à condition qu’il soit sûr de rendre l’argent emprunté.
Pourquoi cette zakât?
Le bien aimé Prophète – paix et salut sur lui – a institué Zakat Al Fitr afin de purifier le jeûneur des propos vains et indécents et comme nourriture aux pauvres (musulmans).
Cette aumône (zakât) sert ainsi à purifier le jeûne du fidèle de tout qu’il avait commis de petites fautes durant ce mois, à subvenir aux besoins du pauvre ce jour de fête et répandre la joie autour de nous…
Quand la donner et où?
Quand?
Le Messager de Dieu a ordonné que cette aumône soit versée avant que le Croyant ne se rende à la prière de l’ ‘Id[1].
Selon certains juristes, cette aumône peut être versée avant la fin du mois de Ramadan.
Il y a deux versions chez les malikites : une qui l’impose dès l’aube du premier jour de Shawwâl et une autre qui l’impose dés le coucher du soleil du dernier jour du Ramadan…
Ibn ‘Abbâs rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « …celui qui donne cette zakât (al-fitr) avant la prière (de la fête), elle sera une zakât agréée ; et celui qui la donne après la prière (de la fête) ce sera une aumône parmi les aumônes » rapporté entre autre par Abû Dâwud dans ses Sunan 1609.
Celui qui est redevable de cette zakât et retarde de la donner jusqu’au coucher du soleil du jour de la fête (ou plus) aura commis un péché. Mais il aura toujours le devoir de s’acquitter de cette zakât.
Important :
De préférence, dans notre école malikite,la zakât al-fitr est donnée le jour de l’’Îd (fête de la fin du jeûne) après l’aube et avant la prière de l’ ‘Îd autour de nous pour propager la joie et le bonheur ce jour là et subvenir aux besoins du pauvre musulman ce jour de fête…
Mais elle peut être donnée aussi une journée ou deux jours avant l’‘Îd ou (l’Aïd) (la fête de la fin du mois de Ramadan) mais pas plus …
Où?
Elle est à donner dans l’endroit de résidence[En règle générale, on ne la transporte pas à la distance du Qasr ou plus]. Néanmoins, Il y a des exceptions quand il s’agit de verser cette zakât à un pays où les musulmans ont vraiment plus besoin d’aide et plus dans le besoin: là il est possible de l’envoyer à ces pauvres.
Chez les malikites l’absent ou le voyageur peut demander à quelqu’un d’autre de la donner à sa place…
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Dans la Mudawwana : On demande à l’Imâm Mâlik celui qui est de Tunisie mais qui se trouve au moment de la fête du Fitr en Egypte : où est ce qu’il donne sa zakât Al-Fitr ? Il répondit : là où il est. Mais si sa famille donne pour lui en Tusinie là bas cela suffira (c’est valide).
A qui la donner?
Elle est donnée aux pauvres ou nécéssiteux (qui ne sont pas légalement à notre charge) et qui sont obligatoirement libres musulmans et ne faisant pas partie de la famille des Banî Hâshim. Elle est à donner dans l’endroit de résidence[3] (Il y a des exceptions quand il s’agit de verser cette zakât à un pays où les musulmans ont vraiment plus besoin d’aide et plus dans le besoin: là il est possible de l’envoyer à ces pauvres).
Certains savants comme Ibn Taymiyya disent : Si les proches qui la méritent (pauvres) habitent un autre pays, dans ce cas elle peut leur être envoyée.
Attention : ces proches pauvres ne doivent pas être légalement à notre charge: exemple: nos enfants (petits) et nos parents sont légalement à notre charge et donc ne peuvent pas recevoir cette zakât.
Le fait de la donner aux proches pauvres implique la double récompense: celle de renouer le lien de sang et celle de l’aumône.
Combien?
Elle est donnée en nourriture majoritaire du pays, un Sâ’ de la denrée majoritaire du pays (comme cité dans le Hadîth du début de cet article):
Un Sâ’ = 4 Mudd et un Mudd = le contenu des deux mains moyennes jointes= environ 600 à 650 grammes…( à signaler la divergence autour de cette valeur entre les auteurs, notamment à cause de la considération de la nature/genre de la denrée).
Ainsi le Sâ’ s’estime à environ 2Kg et 600 grammes, ceci dit cela peut être plus ou moins selon le genre de cette nourriture majoritaire en question (maïs, blé, riz…)
La possibilité de donner Zakât Al-fitr en valeur monétaire:
C’est une question à divergence entre les savants et donc on se doit d’être souple et respectueux de l’avis divergeant dans les questions à divergence connue entre les savants.
L’mâm Abou Hanifa et ses compagnons, l’imâm Soufyân Ath-thawrî, ainsi que le cinquiéme Calife bien guidé Omar Ibn Abdelaziz (que Dieu l’agrée) ont autorisé de donner la valeur dans la zakât et dans zakât Al-fitr.
C’est l’avis aussi d’Ibn Al-qâsim et Ash-hab deux références de l’école malikite.
L’imâm An-nawawî dit à ce propos: c’est là l’avis apparent de l’imâm Al-bukhari dans son sahîh.
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Les savants qui soutiennent cet avis se basent sur plusieurs preuves et actions des compagnons et sur le fait que le but de la zakât et son esprit est de pemettre au pauvre de subvenir à ses besoins et cela de nos jours se réalise mieux et plus facilement quand on donne la valeur monétaire.
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Certains même soutiennent l’avis de la donner en denrée pour les gens de la campagne et en valeur monétaire pour la ville car c’est plus utile et plus facile pour le pauvre.
Parmi les convenances et recommandations avant d’aller à la prière sunna de la fête (le matin d’Al-Fitr):
Avant d’aller à la prière sunna de l’Aïd, il est recommandé de:
*Faire un Ghusl (lavage) (qui est Mandûb).
*Il est mandûb(préférable) de mettre des nouveaux habits, se parfumer(sauf pour les femmes quand elles sortent), se couper les ongles…
*Il est mandûb pour le Fitr de manger avant de partir à la prière (une datte ou 3 dattes…) alors que pour la fête du sacrifice il est Mandûb de manger après la prière.
*Il est mandûb d’invoquer Dieu abondamment par la formule ‘Allahu Akbar’ jusqu’à la prière ou jusqu’à l’arrivée de l’Imam. Beaucoup de fidèles utilisent aussi les formules:’Allahu Akbar, Allahu Akbar, Allahu Akbar, wa subhâna Allahi wa al-hamdu lillahi wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ bi llâh; lâ ilâ ha Illa Allah’.
*Il est mandûb d’emprunter un chemin différent de celui de l’allée quand on retourne de cette prière.
*Il est mandûb de sourire et montrer la joie à tous les croyants qu’on rencontre.
…
Il est important de répandre et de montrer le bonheur et la joie pendant cette occasion de fête, et de visiter les proches et les amis.
Cet article est tiré notamment de :- « Ibn ‘Ashir: L’essentiel de la religion musulmane: Tawhîd, Fiqh et spiritualité (Al-murshid Al-mu’în ‘alâ Ad-Darûrî Min ‘Ulûm ed-Dîn d’Ibn ‘âshir)» , 2ème édition augmentée, éditions Iqra, Paris, année 2010.
Notes:
[1] Accomplir la prière de l’‘îd, qui se fait derrière l’Imâm, le matin de cette fête, est une sunna appuyée.
[2] Accomplir la prière de l’‘îd, qui se fait derrière l’Imâm, le matin de cette fête, est une sunna appuyée.
[3] En règle générale, on ne la transporte pas à la distance du Qasr ou plus.
Source : asfiyahi