XALIMANEWS- Seydina Issa Rouhou Lahi, disparu le 21 août 1949, a rendu d’innombrables services à sa communauté de foi et à l’humanité.
Le dimanche 21 août 1949, un halo de noblesse et de foi s’éclipsait. La Ummah islamique et l’humanité venaient de perdre un éclaireur. Seydina Issa Rouhou Lahi, fils et premier khalife de Seydina Limamou Al Mahdi, tirait sa révérence à son domicile du village de Cambérène. Les esprits se sont alors ankylosés et les cœurs abandonnés à la tristesse. Le fils de la pieuse Fatimata Mbengue est né en 1876. Avant de l’envoyer chez le réputé et grand érudit Tafsir Ndiaga Guèye pour ses études coraniques, son illustre père lui a inculqué toutes les valeurs essentielles à l’accomplissement de sa mission. Le site « Almahdiyou » rapporte cette anecdote qui illustre la dimension spirituelle de cet homme de Dieu : le 10 septembre 1887, quand les dignitaires lébous prirent la décision de le réconcilier avec les colons, Seydina Limamou prit Seydina Issa qui était âgé de 9 ou 10 ans, le souleva et le posa sur son épaule en leur disant : « Je sais que je mourrai un jour quand le terme viendra, mais si je meurs avant d’avoir accompli ce que Dieu m’a ordonné, ce garçon achèvera mon œuvre ». Durant toute son existence terrestre, Seydina Issa a été digne de cette prédiction de son vénéré père et du destin auquel il était prédisposé.
À la disparition du Mahdi en 1909, alors que Seydina Issa s’était retiré à Ngakham depuis trois ans, l’exaltante charge de conduire cette communauté de foi lui incombait désormais. Il s’en est magistralement acquitté malgré son âge relativement jeune. Il avait 33 ans. Sa mission se résumait à perpétuer l’œuvre méritoire de son père. Il s’est employé, tout au long de son khalifat long de 40 ans, à semer des graines dans les sillons de la dévotion et à conduire la communauté layène dans la claire vision de sa mission. L’éducation était au premier rang de ses préoccupations tout le long de son « règne ». Sa pédagogie lui a permis de former une consciencieuse génération qui continue d’illuminer l’humanité. Après son rappel à Dieu, le journal Paris-Dakar, dans son édition du 29 août, rapportait que Serigne Fallou Mbacké avait recommandé aux disciples mourides d’aller se recueillir sur la tombe du défunt guide de la communauté layène, Seydina Issa Laye Thiaw, qui, de son vivant, avait été fait officier de la légion d’honneur par la France. Cela ne consacrait qu’une infime partie de son immense œuvre.
Lesoleil