Le pouvoir semble avoir donné le coup d’envoi d’un combat sans merci contre l’entrepreneur des Btp, Bara Tall. La police a saisi dans l’après-midi de samedi des cansons et plaques destinés à imprimer le manifeste de Bara Tall sur les 20 milliards de commissions perçus dans l’attribution de la licence Sudatel. M. Tall est également le propriétaire du groupe 7 Editions qui édite le quotidien Le Populaire. Vers 14 heures, un groupe de policiers s’est rendu à l’imprimerie Roto Of7 sise à la Sodida. Sur les lieux, ils ont interrogé le vigile qui appelle le responsable de l’imprimerie, un certain M. Diouf. Ce dernier sera cueilli et interrogé sur la destination du document qui devait être publié. Les limiers lui ont même demandé si le document devrait paraître dans l’édition de lundi du Populaire avant de le libérer et sans toutefois retourner le matériel saisi.
L’éditeur du Populaire, Pape Samba Kane, lie cette descente à « l’engagement citoyen » du patron de Jean Lefebvre Sénégal (JLS). Bara Tall a créé un mouvement pour combattre, dit-il, « les injustices et bouter Wade hors du pouvoir ». Mais surtout « empêcher la dévolution monarchique en cours ». Ses déboires avec le régime libéral, explique-t-il souvent, lui ont valu d’être condamné à réparer les malfaçons du tronçon Fatick-Kaolack qu’il avait gagné. Les dernières batailles judicaires ont été remportées par JLS dans cette affaire qui n’a pas encore connu son épilogue. En attendant, Bara Tall a annoncé une conférence de presse, dimanche à 12 h, au siège de la RADDHO.
Hamath KANE
lagazette.sn
À ceux qui critiquent Bara Tall
Je vous invite à un peu de réalisme. Mettez-vous à la place de ce monsieur. Il a été injustement emprisonné pour régler des comptes. Le peuple ne s’est pas révolté pour dire non à l’injustice. Il sort de prison, on lui prive de marchés. Le peuple ne s’est pas révolté pour dire non à l’injustice. Le problème, à mon avis, n’est pas d’avoir flirté ou non avec le régime, ou d’avoir bien ou mal construit une route, ou de défendre ses intérêts personnels. Quand on évolue dans le secteur des travaux publics, le client principal c’est l’État. L’enjeu, à mon avis, c’est que nous ne devons pas cautionner cette injustice. Nous sommes en train de jouer avec le feu. Si on laisse ces dérives, on va le regretter un jour. Je ne connais pas Idrissa Seck et je ne suis pas partisan de ce dernier non plus. Quand il a été emprisonné injustement, je me suis dit que c’est parti. Il y aura d’autres Idrissa Seck qu’on va mettre en prison pour régler des comptes.
Ce qui vient de se passer est signe de recul démocratique. Nous ne devons pas accepter qu’un fils du président se lève pour dire à un digne fils du Sénégal, employeur de milliers de pères de famille : « je vais te détruire ». Au lieu de soutenir Bara Tall dans son combat, vous le critiquez. L’Afrique a besoin de Bara Tall pour son développement. Je lance un appel aux juges, aux policiers, bref aux exécuteurs des ordres de l’État, refusez qu’on sacrifie un digne fils. Refusez qu’on vous charge de détruire la vie d’un digne fils du Sénégal. N’oubliez pas vous serez seul dans votre tombe et que vous répondrez devant Dieu. Chers compatriotes, soutenons Bara Tall contre cet acharnement, soutenons les pères de famille ainsi privés d’emploi. Refusons le principe qu’un fils du président détruise tous nos vaillants fils.
Kou maa saagaa naak bayii naa laa ay yaalaa!
Impression possible en France et aux USA, nous attendons les maquettes pour passer aux actes. Cet été des centaines de milliers de sénégalais rentrent en vacances sans compter les voyageurs travailleurs. Facilement nous ferons passer des centaines de milliers d’affiches, de tracts et autres flyers.