Des affrontements ont eu lieu dimanche et lundi entre Palestiniens et la police israélienne. Au cœur de cette tension : l’installation par Israël de détecteurs de métaux aux entrées de l’Esplanade des mosquées, suite à une attaque à l’arme à feu.
À l’exception de quelques touristes, l’Esplanade des mosquées, à Jérusalem, était quasiment déserte, lundi 17 juillet. Des centaines de musulmans s’étaient réunis pour prier devant deux des entrées du lieu saint. Ils entendent ainsi protester contre l’installation des détecteurs de métaux installées par les autorités israéliennes ce week-end.
« Pour toi, mosquée Al-Aqsa, nous sacrifions notre âme et notre sang », ont scandé les fidèles en signe de protestation à la fin de la prière. La police leur a demandé d’évacuer les lieux.
Attaque sanglante à Jérusalem
Cette mesure de sécurité fait suite à une attaque à l’arme à feu, vendredi 14 juillet, dans la vieille ville de Jérusalem. Deux policiers israéliens ont été tués par trois arabes israéliens, abattus ensuite par les forces de sécurité. Les assaillants de cette attaque – l’une des plus graves de ces dernières années à Jérusalem – étaient venus de l’esplanade, assure la police.
Suite à cette attaque anti-israélienne, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a pris la décision exceptionnelle d’interdire vendredi et samedi l’accès à l’esplanade. Il a décidé de la rouvrir dimanche après avoir ordonné d’installer caméras et détecteurs de métaux. Au total, cinq portes équipées de détecteurs et menant au lieu saint ont été rouvertes.
Mais le gouvernement israélien n’a pas consulté le Waqf, l’organisme palestinien chargé des biens musulmans. Les responsables de cette fondation qui administre le site ont refusé catégoriquement d’entrer sur l’esplanade en passant par ces détecteurs. « Nous n’accepterons pas qu’Israël crée un précédent », a dit Nasser Najib, l’un des gardiens employé par le Waqf depuis 31 ans.
Appel à « une journée de colère mercredi »
Dans un communiqué conjoint, les mouvements islamistes Hamas et le Jihad islamique ont appelé les Palestiniens à des manifestations pour protester contre les mesures israéliennes. « Nous appelons à la fin de toutes les mesures sionistes et [exhortons] le gouvernement extrémiste à retirer ses mains de la mosquée bénie d’Al-Aqsa », ont-ils indiqué.
Lundi soir, plusieurs dizaines de Palestiniens ont bloqué une route près de la vieille ville, a indiqué la police dans un communiqué. Au moment où des policiers les dispersaient, les Palestiniens leur ont jeté des pierres et d’autres objets. Au total, 11 personnes avaient été soignées après avoir été blessées par des balles en caoutchouc et des dizaines d’autres ont inhalé du gaz lacrymogène, de source palestinienne.
Dimanche soir, des heurts ont eu lieu entre policiers et Palestiniens qui s’étaient rassemblés à l’extérieur d’une des portes du site. Selon le Croissant Rouge palestinien, 17 personnes ont été blessées.
La tension pourrait rester vive jusqu’à mercredi. Selon le correspondant de France 24 dans la région Cyril Payen, le Fatah palestinien a appelé à un « jour de la colère » dans toute la Cisjordanie mercredi.
Le Fatah palestinien appelle à un « Jour de la Colère » dans toute la Cisjordanie mercredi/ Jérusalem, Esplanade des Mosquées.
— Cyril Payen (@payenc) 17 juillet 2017
L’esplanade, troisième lieu saint de l’islam qui abrite la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est également révérée par les juifs comme le Mont du Temple. Elle est bâtie sur le site du Temple juif détruit par les Romains en l’an 70 et dont l’unique vestige, le mur des Lamentations, est situé en contrebas.
Avec AFP