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A propos de l’emploi des jeunes où en est l’Etat un an après le 25 mars 2012 ? Par Mandiaye Gaye

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L’emploi des jeunes a été effectivement parmi les thèmes forts de campagne du président de la République Macky Sall. Ce que tous les jeunes du pays avaient apprécié et vu d’un très bon œil. Mais, un an s’est déjà  écoulé depuis qu’il est à la tête du pays sans aucun signe évident montrant sa prise en compte dans l’agenda du Gouvernement. Alors, s’il est vrai, qu’il est certes prématuré voire très tôt pour faire un bilan sur un mandat de cinq, il est tout de même permis de faire une évaluation ou d’un pré-bilan, afin de mesurer les pas qui ont été faits jusqu’ici en direction de cet engagement ou cette promesse de campagne du président.

Le président de la République, n’est pas quand même sans savoir l’apport combien décisif et déterminant de la jeunesse sénégalaise dans sa victoire et la défaite de Wade ? Mais à ce jour encore, nous ne percevons ni ne voyons des signaux relatifs à cette priorité qui concerne près de 60% de la population active de notre pays. Donc, la manifestation des signes évidents de façon distinctive et visible concrètement sur le terrain,qui permettrait à cette tranche de la population sénégalaise de garder encore espoir, que les choses sont sur la bonne voie, tarde à se faire jour.

Etant donné que les nouvelles autorités avaient fermement promis la rupture nette, ce qui voudrait dire alors,  reprendre forcément les choses, mais autrement que ce qui se faisait dans l’ère Wade. Mais nous constatons tous que les D G de Société d’Etat, d’Agences nationaleset PCA disposent encore de salaires faramineux, avec des primes annuelles juteuses injustifiées, parce que n’étant pas rapportées au résultat d’une gestion saine, on ne peut pas dans ce cas-là, parler de rupture. Du tout alors ! Ensuite, les députés viennent de s’octroyer une augmentation de salaire qui ne dit pas son nom, sous d’une indemnité de logement, sous les yeux du chef de l’Etat qui n’a pipé mot sur cela, au moment où la jeunesse est en attente d’un premier emploi. On peut bien affirmer qu’il n’y a point de rupture par rapport au passé, parce que les hommes du pouvoir continuent à se sucrer au détriment du reste de la population, mais particulièrement de la jeunesse. C’est inadmissible monsieur le président de la République et tout le contraire de votre engagement à l’égard de la jeunesse, comme l’avait fait Me Wade. Ainsi, le citoyen lambda a mille raisons de protester.

Maintenant, dans les perspectives en directionde l’emploi des jeunes, j’estime que le chemin qui y mène devrait éviter surtout, le cumul des postes par certains dignitaires du régime, leurs proches et parents. Il faut également par ailleurs, éviter le recyclage des vieux chevaux de retour ou des personnes à la retraite depuis belle lurette, pour des emplois que les jeunes sont parfaitement en mesure d’occuper. Les autorités doivent bien veiller à éviter ce phénomène récurrent que nous avons observé sous le régime de Wade et qui ne milite pas en faveur de l’emploi des jeunes.

Il me semble aussi, toujours dans le cadre des opportunités d’emplois des jeunes, d’amener par des mesures incitatives les entreprises nationales et étrangères à créer des emplois permanents durables avec un suivi de l’administration et non des emplois précaires et temporaires tout le temps. Elles doivent prendre en charge obligatoirement une partie de l’emploi des jeunes, c’est un devoir patriotique qu’elles doivent assumer dans la situation difficile actuelle de notre pays, au plan surtout, de l’emploi des jeunes. L’Etat doit favoriser aussi la création de sociétés et d’entreprises qui sont des sources de création d’emplois, avec en contrepartie des avantages fiscaux, pour celles d’entre elles qui s’engagent à embaucher effectivement des jeunes. Si les efforts de l’Etat, plus ceux du privé et des initiatives individuelles de certains citoyens sont bien conjugués et combinés au fur et à mesure, en attendant de mettre en route et d’intensifier le programme de l’agriculture dans le sens large du terme, nous parviendrons d’ici 5 ans, à engranger une part importante de l’emploi des jeunes, à défaut de résorber, le chômage des jeunes. Il faudrait aussi, que les entreprises ou exploitations familiales qui pullulent dans le pays et ne créent aucun emploi salarié parviennent à changer de mentalité et aient un tant soit un peu plus de patriotisme et de solidarité, en prenant une part à l’effort national de trouver une solution durable del’emploi de nos jeunes. C’est aussi,de leur part,un devoir pour ne pas une obligation. Mais, attention ! La pire des choses serait de reconduire encore  la méthode Wade, à savoir restéau stade de vœux pieux sans passer aux actes concrets, comme cela se faisait jusqu’ici.

En outre, j’estime que l’Etat et les entreprises privées doivent envisager dans leur fonctionnement régulier ou à défaut, être soumis à prendre obligatoirement un certain nombre de stagiaires venant des écoles de formation professionnelle, dans le but de consolider les connaissances acquises sur les bancs par une application pratique aux fins de préparer ces jeunes étudiants à être prêts à l’emploi dès leur sortie de l’école. Quitte à ce que le stage, ne soit pas une obligationd’embauche immédiatement à la fin de celui-ci, si telle n’est pas la volonté  de l’entreprise ou l’Etat. Mais, si toutefois le stage est concluant, le stagiaire devrait bénéficier de la priorité d’embauche en cas de nécessité dans sa spécialité. Par ailleurs, durant la période de stage, l’étudiant devra bénéficier obligatoirement d’une prime de stage pour couvrir ses frais de transport et son déjeuner au moins. Voilà quelques pistes de réflexion que je voulais soumettre à votre appréciation.

Mandiaye  Gaye

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