A vaincre sans préril, on triomphe sans gloire (Par Sigapal)

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« Oh temps, suspend tu envol ! »
C’est vrai qu’il faut se battre dans la vie, mais pour une femme il faut beaucoup de sa battre. Des batailles elle en avait perdues, mais pas la grande guerre, elle était toujours la ..Tenace.
Au fil des années, elle avait fini par croire aux messages qui circulent sur Internet sur la fragilité de la femme et sa force, sa résistance..Résilience aurait on dit dans le monde du Développement.
Ainée d’une famille de 4 enfants, 3 garçons et 2 filles, Elle s’est sentie responsable tres tôt. Apres un cursus universitaire sans faute et une formation dans une école de la place, la chasse au premier emploi n’avait pas été aisée, mais c’est fait, le poste est la..
Au fil des années, elle avait laissé passer les propositions de Alassane, Moussa, et j’en passe il fallait finir les études, travailler, soulager maman. A 27 ans tout était fait, mais quelle femme est elle devenue ? Sa petite et luxueuse 4×4 et ses belles fringues ne suffisent pas « taaru djiguen moy seyy », les prières pour avoir un bon mari sont devenues subitement très lourdes, avec un quelque chose d’indéfinissable qui vous laisse une boule à la gorge.
Sa confiance à toute épreuve commence à s’effriter, les cérémonies commencent à lui peser. Surtout les mariages de ses cadettes de 25 ans ou les « toudd » qui renforcent son gout amer de solitude.
Les voyages à l’extérieur soulagent mais des que l’avion atterrit sur le tarmaque, l’angoisse revient «  alors djank , quoi de neuf » ? Personne ne sait où est ce qu’elle trouvait la force d’esquisser un magnifique sourire avant de répondre « toujours » seule.
Les amoureux transis de la fac et des écoles de formation avaient fait leurs vie, papa de bambins de 3 à 5ans .. Tres jeunes pour se lancer dans la polygamie, les invitations à des « after work » avaient un goût d’inachevé et d’irresponsabilité qui finissait par l’irriter. Elle rentrait au volant de ma voiture, pensive et avec une solitude plus forte que d’habitude.
Le mercredi allait être de feu et en plus il ya une réunion avec de potentiels partenaires. Faire face, être forte, performante et finir la journée dans la solitude de sa chambre qu’elle avait décorée avec raffinement.
Au fil du temps, il me semble qu’il faut regarder les propositions de « Aladji » . Il avait la cinquantaine, mariée avec une femme depuis plus de 20 ans avec des enfants qui avaient l’âge de mes petits frères. Aladji est engagé « té sokhna la beugg », il ne veut pas faire la cour, parce que « qu’ilifa la ». Leur dernière conversation remonte à un mois, elle devait prendre son destin en main et lui répondre si c’est oui ou non.
En remontant la corniche au volant de sa voiture, ses débats de la fac lui revenaient. Les idéaux de mariage, mon homme et moi, j’avais théorisé toutes les telenovas, je comptais gagner ma vie et vivre avec mon chouchou, contre vents et marées. La polygamie est une affaire de vielle fille, démodée, moi partager mon homme ? Je n’y pensais même pas.
Le paradoxe de notre société, entre modernisme et traditions, quand on a fini de gagner la bataille de l’autonomie financière, une autre s’ouvre à nous : celle du mariage resté finalement très conservateur et combien important pour ne pas dire central. Entre religions et traditions on y perd son latin, ses diplômes, sec choix, finalement on est femme..
30 ans célibataire, sénégalaise, toujours dans le pétrin..
Samedi, je vais dire oui à Aladji.. elle la romantique, la théoricienne de l’amour exclusif, la férue des télénovelas. Elle allait devenir « niarel kharitou djeukeureum « ».
A toi Zahrah, ma muse

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5 Commentaires

  1. la réalité de la vie malgré les rêves d’amour et d’une vie épanoui le mariage est très pesante pour les célibataires qui ont l’âge de se marier et notre société ne pardonne pas

  2. Mes sympathies pour tes anciens rêves et bonne chance pour la niarel que tu deviendras. La vie comme tu le disais plus haut est un charmant paradoxe. Il est difficile d’avoir 50% de ses rêves, alors il faut savoir s’en contenter meme si ca laisse un bon gout d’inachevé. Je trouve triste la situation et la place des femmes au senegal. La société te pousse tranquillement jusqu’au mur et t’amène a ne pas avoir de choix. Quand j’écoute les plateaux de télé en cette période de ramadan comme le Grand plateau de SENTV avec ce père mangoné, je me dis que la société sénégalaise a encore du chemin a faire car on tire plutôt vers le bas. Surtout, si ce sont les femmes elles memes (celles qui animent ces plateaux des intellectuelles de sur quoi) qui ont finit d’intérioriser dans le subconscient cette basse place que la gente masculine macho sénégalaise les a accordés. Le tache sera tres lourde pour toutes les féministes sénégalaises car la premiere stratégie de cette gente masculine sera de vous rabaisser voire vous ridiculiser pour vous faire taire. N’accepter pas et battez vous jusqu’à y laisser vos belles pagnes et demain l’histoire retiendra vos noms. Wassalam.

  3. Les femmes, comme tous les autres etres humains, detiennent un immense pouvoir et une liberte totale sur les decisions qu’elles prennent dans leurs vies. Elles ont besoin de se reveiller et revendiquer leur places dans la societie au lieu de se soumettre aux regles d’une societe patriarchale creee de toutes pieces par une gente masculine egoiste et qui ne se soucie que de satisfaire son libido. A ecouter les arguments (religieux pour la plupart) que certains hommes developpent pour justifier les conditions inacceptables dans lesquelles ils veulent maintenir la femme, j’ai l’impression d’entendre des cris de dinosaures desesperes par leur disparition certaine. Comme dans la « Greve des Mbattu » de Aminata Sow Fall (tiens, une autre femme liberee), je me mets a imaginer « La Greve des Dialdialis » pour calmer tous ces machos et leur apprendre a respecter leurs semblables. Cette defiance garantirait la liberte a toutes les femmes qui se battent contre les charlatans de ce monde qui exploitent leur ignorance.

  4. Le dilemne cornélien des femmes d’aujourd’hui, le désir d’être autonome pour ne pas subir la dépendance d’hommes assez versatiles ou irresponsables et la volonté d’assumer un rôle social celui de Femme c’est à dire dans le lien du mariage pour s’accomplir et être acceptée socialement. Un probléme des temps moderne.

  5. Au moment où je lis ceci une femme sort de chez moi après avoir fait le linge et payée. Entendant sa conversation avec ma dame qui lui demandait de revenir demain elle rétorque qu’elle ne pourrait pas puisqu’elle devait piler le maïs à la main. Ma dame lui demande « ne peux-tu pas l’amener au moulin », elle répond  » mon mari voudrait que ce soit fait à la main pour que les moutons bénéficient du *thiokh* » j’étais juste bouche-bée.
    Juste pour dire que c’est triste et dommage ce que vivent les femmes. Nous compatissons et prions pour que l’équité du genre prônée par le créateur et pourtant bien appliquée par le Prophète Muhammad psl, soit répandue et mise en œuvre par tous. Bonne chance et courage!

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