Le ministre sénégalais de la Culture et du Patrimoine, Abdoul Aziz Mbaye, a promis mercredi à Dakar d’aider le secteur privé à construire des salles de cinéma et émis le souhait que chaque région soit dotée d’une maison de la culture et des arts.
« Nous avons perdu la SIDEC (Société sénégalaise d’importation, de distribution et d’exploitation cinématographique) car nous avions accepté que quelqu’un nous dicte notre attitude sur notre économie », a-t-il dit.
Le ministre qui intervenait devant le Conseil économique, social et environnement (CESE), a ajouté: « Nous allons aider le secteur privé à restaurer les salles de cinéma d’ailleurs nous avons pu, malgré nos faibles moyens en restaurer quatre ».
Son intervention portait sur le thème: ‘’Quelles stratégies pour renforcer la protection de la diversité des expressions culturelles sénégalaises, promouvoir son rayonnement et faire des acteurs culturels des opérateurs économiques?’’.
Plusieurs recommandations ont émané de cette réflexion. Elles consistent entre autres à valoriser les potentialités du Sénégal sur le plan religieux, à veiller à l’application de la loi sur l’industrie cinématographique et à améliorer la gestion du financement de sa production.
« Les programmes d’ajustement structurels étaient injustes pour nos politiques sociales et nos politiques culturelles », a souligné M. Mbaye, estimant qu’il s’agissait d' »une faute économique ».
Membre du CESE, le président des Cinéastes sénégalais associés (CINESEAS), Cheikh Ngaïdo Bâ, a pour sa part relevé qu’en matière de cinéma, même si l’Etat n’a pas financièrement participé, le Sénégal triomphe.
« Nous sommes premiers en Afrique (…). Les jeunes ont ce que personne n’a eu depuis que le FESPACO existe. (…) Nous avons eu l’Etalon d’or de Yénenga (…) », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, M. Bâ a lancé un appel pour que le rond-point de la Médina porte le nom de Sembène Ousmane, pour l’anniversaire de sa mort, le 9 juin 2007 à Dakar.
Né le 1er janvier 1923 à Ziguinchor, Sembène était écrivain, réalisateur, acteur et scénariste.
Concernant les arts et la culture, M. Bâ a souhaité un rentrée solennelle chaque année comme celle des cours et tribunaux et a prôné pour la restauration du Grand prix du chef de l’Etat pour les arts et la culture.