Souleymane Ndéné Ndiaye ou le ministre qui sera appelé à succéder définitivement Cheikh Tidiane Sy, au ministère de la Justice, a intérêt à considérer le pouvoir que détiennent les magistrats. Pour Abdoulaye Bâ, de cet égard, dépendra la suite du mouvement d’humeur que l’Ums a observé, durant cette semaine. L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) veut une sortie de crise, relativement à son bras de fer avec l’Etat, depuis lundi dernier, marquant le début d’un mouvement d’humeur de quatre jours. Maintenant que l’un des obstacles à la décrispation, en l’occurrence Cheikh Tidiane Sy, ci-devant ministre de la Justice, a présenté sa démission au chef de l’Etat et qu’il a été remplacé par le Premier ministre, les magistrats se disent optimistes quant à la résolution de leurs préoccupations, relatives entre autres, à leurs conditions de travail.
Joint hier, par téléphone, Abdoulaye Bâ dit compter sur la «sagesse» et le «pragmatisme» de Souleymane Ndéné Ndiaye pour apporter des réponses satisfaisantes à leurs doléances. Seulement, s’empresse-t-il d’ajouter : il faut que le Premier ministre ou le nouveau ministre qui sera nommé à la tête du département de la Justice sache qu’il a en face de lui «un pouvoir et non de simples agents de l’Etat».
Si l’Exécutif le comprend ainsi, tant mieux, indique le président de l’Ums qui laisse entendre qu’ils ne reculeront pas face aux menaces et autres intimidations. Dans ces conditions, prévient-il : «Cela ne passera pas !»
Plus que jamais déterminés dans leur mouvement, au point même de convoquer une Assemblée générale extraordinaire, samedi prochain, au palais de Justice, les magistrats semblent convaincus du fait qu’ils ne laisseront pas des plumes, dans ce bras de fer avec l’Exécutif. Soit ils obtiennent gain de cause et arrêtent le mouvement, soit ils décident eux-mêmes de surseoir à leur plan d’action, pour des raisons qui leur seront propres. L’essentiel est pour Abdoulaye Bâ, qu’ils ne subissent pas de pressions encore moins recevoir des injonctions venant du gouvernement, parce que, répète-t-il, les magistrats ne céderont pas.
Après presque une semaine de grève, les juges, qui ont suivi le mouvement d’humeur décrété par l’Ums, ont reçu du ministère de la Justice des demandes d’explication, pour motiver par écrit, leur refus de tenir, entre autres, les audiences. Une mesure qui a radicalisé les magistrats, qui se sont accordé, à l’issue d’une réunion d’évaluation, à ne donner aucune suite à ces demandes d’explication.
Manifestement convaincus de leur pouvoir, comme l’a rappelé Abdoulaye Bâ, ils n’excluent pas aujourd’hui, de paralyser encore le système. Tout dépendra, selon le président de l’Ums, de l’attitude que l’Etat aura à leur endroit.
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