(APS) – Le président sénégalais Abdoulaye Wade a affirmé samedi à Dakar que les Africains, bien qu’ayant participé à l’édification d’un monde libre, sont de ‘’moins en moins acceptés’’ dans certains pays d’Europe.
‘’Moi, j’ai opté pour dire la vérité qui ne plait pas toujours. Mais, il faut le dire. Aujourd’hui, en tout cas, je ne dis pas que c’est mondial, mais, il y a des pays qui acceptent de moins en moins des Africains. Nous avons l’impression qu’on nous rejette’’, a-t-il indiqué.
Me Wade présidait les travaux d’un colloque international axé sur la ‘’Renaissance africaine’’. La manifestation était organisée sous l’égide du ministère de la Culture, dans le cadre de l’inauguration le même jour du Monument de la renaissance africaine.
‘’Il parait que ce n’est pas le cas aux Etats-Unis où on peut entrer, sortir, étudier etc. Mais quand on regarde l’Europe, ce n’était pas le cas avant (…). Aujourd’hui, pour un Africain, pour prendre un billet d’avion et aller en France, il faut se réveiller le matin de bonheur’’, a-t-il dit.
Selon lui, l’Europe s’est réveillée un beau jour, et a ‘’accordé les droits d’entrée et de sortie à 80.000.000’’ d’habitants de l’Europe centrale qui peuvent aller ’’n’importe où en France et même trouver un emploi sans problème’’.
‘’Mais pour nous, on ferme la porte, ou pour y arriver, il faut des visas’’, a fait remarquer Me Wade.
Il s’est interrogé sur les raisons qui ont poussé les Européens à ‘’faciliter’’ l’accès dans leur espace aux pays d’Europe centrale qui ‘’n’ont pas eu de relations particulières avec la France par exemple ou avec l’Allemagne, peut-être des relations conflictuelles par rapport à l’Afrique qui a, selon lui, ‘’participé à l’édification d’un monde libre’’.
‘’Il ne s’agit pas de dire qu’il faut ouvrir les portes et que tout le monde s’en aille’’, a précisé Me Wade, ajoutant : ‘’vous savez moi, par exemple les cadres, je ne souhaite même qu’ils aillent en Europe ou qu’ils y aillent juste pour se promener mais qu’ils reviennent ici avec moi construire l’Afrique’’.
Plusieurs personnalités notamment Bingu Wa Mutharika, président du Malawi et de l’Union africaine (UA), l’ancien président du Nigeria Olesegun Obasanjo, l’ancien directeur général de l’Unesco Koïchiro Matsuura, l’ancien ministre français Olivier Stirin ont pris part à la rencontre.
Le colloque a également enregistré la participation du révérend américain Jesse Jackson, du scientifique malien Cheikh Modibo Diarra, de nombreux universitaires et chercheurs, des intellectuels en provenance de la diaspora et de pays africains ainsi que des acteurs culturels.
