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Abdoulaye Wade désavoue Serigne Mbacké Ndiaye (porte parole de la présidence): Abdou Diouf était bel et bien le candidat du Sénégal

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Supposée succession monarchique au Sénégal, Haïti, les langues nationales, l’utilisation du mot Nègre, le Fesman. Entre deux conférences de presse tenues, en marge du Sommet de Montreux (20 au 24 octobre 2010) en Suisse, Abdoulaye Wade s’est expliqué sur tous ces sujets devant la presse.

MONTREUX (SUISSE) – Les Sénégalais se demandent pourquoi tant de pouvoirs entre les mains du fils aîné du président Wade et de Viviane Vert ? D’aucuns accusent une volonté présidentielle de se faire succéder par Karim Wade. D’autres se disent que non, Wade est un démocrate malgré tout. En attendant que l’Histoire tranche, Abdoulaye Wade livre sa part de vérité. Le chef de l’Etat réfute les allégations de ‘monarchisation’ du pouvoir au Sénégal, mais dit clairement que son fils est ‘excellent’ dans beaucoup de domaines. En tout cas, Karim doit désormais se fixer cette idée : son père, en l’envoyant au charbon du secteur énergétique, est en train de tester sa résistance et ses compétences. C’est ce qu’a laissé savoir Me Wade, entouré d’une forte délégation de ministres, de conseillers et plus tard de sa fille Syndiély, déléguée générale adjointe du Fesman. Et pour quel objectif ?

Concernant la nouvelle tendance en Afrique où les fils de chefs d’Etat succèdent à leur père – ce que Tiken Jah Fakoly appelle ‘Papacratie’ -, Abdoulaye Wade interrogé par une journaliste camerounaise a, d’emblée, rejeté toute idée de ‘dérive monarchique’. ‘Je ne parle pas de dérive monarchique. Nous n’en sommes pas là’, a-t-il asséné. Peut-être sans trop convaincre les sceptiques ! Et Me Wade, d’étaler, très admiratif de son fils, les compétences du ministre Karim Wade : ‘Il fait très bien ce que je lui confie. Il a aujourd’hui l’électricité qui, depuis 20 ans, se pose comme une équation au Sénégal. Il a montré qu’il était compétent, je lui ai donné ce secteur. Il faut maintenant qu’il me le prouve.’

Des terres pour les Haïtiens

Sur la solidarité avec Haïti, le président du Sénégal réaffirme sa conviction. ‘Il faut aller plus loin’, a-t-il martelé. Considérant son acte d’accueillir au Sénégal de jeunes étudiants haïtiens comme un ‘acte symbolique’ de manifestation d’une solidarité et de réconfort pour les survivants du séisme du 12 janvier 2010 qui a ravagé Haïti, Wade a réitéré son appel à l’Union africaine : offrir des terres aux Haïtiens. ‘Je n’impose pas aux autres de faire ce que le Sénégal a fait en accueillant des étudiants’ à qui il a été donné des bourses d’études de la même valeur que celles qui sont octroyées normalement aux étudiants nationaux. Mais, ‘il faut aller plus loin en offrant des terres’, a suggéré Abdoulaye Wade. Qui clarifie : ‘C’est un point de vue personnel.’

Répondant à une question sur les langues nationales, Wade annonce que c’est ‘aventureux’ de vouloir traduire certains termes et concepts scientifiques par exemple en Wolof dont il dit qu’il est l’un des rares Sénégalais qui le parlent encore parfaitement. Mais le président Wade a soutenu l’idée qu’ ’il faut donner aux langues les mêmes chances de se développer’. ‘On n’a pas besoin d’imposer une langue, a-t-il poursuivi. Il y a des langues dominantes et même une bataille pacifique des langues nationales au Sénégal’. Prenant l’exemple du Wolof, le Chef de l’Etat dit que ‘c’est une langue parlée par un bon pourcentage de la population mais comprise par presque la totalité de la population’. Cependant, souligne, Me Wade, ‘il nous faut une langue de communication moderne. Il nous faut adopter une langue de travail et bien la connaître même si les accents peuvent être différents’. Revenant sur le français, qu’il maîtrise très bien, il a expliqué qu’une langue est aussi une affaire de culture. C’est pourquoi il ne prétend pas maîtriser l’anglais, par exemple, car il ne connaît pas la culture qui est à la base de cette langue.

Abdou Diouf, candidat du Sénégal ?

Donnant sa lecture de l’utilisation du mot Nègre, Abdoulaye Wade a pris la toge du professeur en citant le poète-président, Léopold Sédar Senghor. Ce dernier, dit-il, était un grand grammairien et un génie en latin qui connaissait aussi bien le grec. Se fondant sur la littérature senghorienne, le Pr Wade conclut : ‘Nègre signifie Noir’. Et de clarifier, qu’à travers l’histoire, ce mot a eu une connotation de ‘mépris’, ce qui ne s’est pas produit dans tous les pays, ajouta-t-il. Le président revisite l’histoire et va jusqu’à la rencontre Senghor-Césaire qui, ensemble, dans un élan de solidarité, ont réaffirmé la dignité de l’homme noir en réhabilitant le mot Nègre ‘jeté au ruisseau’ qu’’ils ont ramassé pour le valoriser’. En ce moment, la salle tranquille suivait attentivement les explications du Pr Wade loin des bruits qui accompagnaient certaines de ses réponses, qu’il sait distiller avec ironie s’il n’essaie pas d’intimider le journaliste. C’est le cas quand votre serviteur lui demanda s’il avait oui ou non soutenu la candidature de Diouf. Et Wade de tonner : ‘Qui vous l’a dit ?’. Réponse de votre serviteur : ‘Je suis journaliste et je lis ce qui est écrit, je voudrais avoir votre réponse car on dit que vous ne soutenez pas les Sénégalais dans les instances internationales.’ Silence dans la salle. Alors, le président d’annoncer que Abdou Diouf était bel et bien le candidat du Sénégal en expliquant même les détails d’un déjeuner entre Sarkozy, Diouf et lui. ‘Je vous demande de le leur dire’, recommande-t-il.

Sur le Festival des arts nègres qui aura lieu à Dakar du 10 au 31 décembre, le président Wade a dit qu’il devra être ‘le festival de la jeunesse’, ‘un festival populaire’. ‘Nous voulons que les jeunes aient la conviction qu’ils appartiennent à un grand peuple qui a produit de grandes choses, sur le plan scientifique et tant d’autres domaines’, a-t-il souligné. Et comme à son habitude, le sourire et la provocation bien calculés. Se référant aux Noirs qui n’auraient rien créé et même pas entrés dans l’Histoire, le président Wade rappelle à nos souvenirs les créateurs noirs qui devaient, parce qu’ils sont esclaves et propriété de leur maître, déclarer leur découverte au nom de ce dernier. ‘Il nous faut liquider toutes les contestations sur ces sujets’, a conclu Abdoulaye Wade.

El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com)

walf.sn

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