Abdoulaye Wilane, porte-parole adjoint du Parti socialiste : «Idrissa Seck et Macky Sall n’ont jamais défendu les valeurs et les principes de la République…»

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C’est une attaque en règle contre Idrissa Seck et Macky Sall, deux candidats déclarés à la présidentielle de 2012, à laquelle s’est livré Abdoulaye Wilane, dans l’entretien qu’il nous a accordé, hier. «Ils n’ont jamais défendu les valeurs et les principes de la République. Peut-être que c’est au contact du Ps, qu’ils ont été convertis à la République», a asséné le porte-parole adjoint du Parti socialiste (Ps). Non sans plaider pour sa chapelle, estimant que Tanor Dieng est le meilleur choix pour Bennoo

Bennoo est dans la dernière ligne droite dans le processus de désignation de son candidat de l’unité et du rassemblement…
Écoutez, je ne sais pas si nous sommes dans la dernière ligne droite ou pas. Ce que je sais, c’est qu’il y a une réelle demande forte issue du peuple pour attendre de Bennoo un sursaut de patriotisme, un sursaut de responsabilité, un sursaut de générosité politique, pour faire une offre d’équipe. Je voudrais dire ça à mes aînés. Lorsque des hommes qui n’ont jamais été avec le Bps ni le Bds, encore moins l’Ups ou le Ps, acceptent de faire dans la générosité, dans l’humilité, pour mettre en avant des individus qui ont le même héritage politique, historiquement parlant, ceux-là ne doivent pas compliquer la situation. Ce n’est pas une question d’âge, ce n’est pas aussi une question de porte-monnaie, encore moins de portefeuille relationnelle. C’est plutôt une question d’aptitude et d’image que l’on renvoie. C’est également une question de représentativité, c’est-à-dire de degré de pénétration des masses. Nous devons former une équipe. Et je le répète, les Sénégalais ne nous pardonneraient pas une division qui fasse qu’Abdoulaye Wade soit réélu, si on faisait mollesse jusqu’à ce qu’il soit candidat. Les Sénégalais ne nous pardonneraient pas que nous fassions dans la division jusqu’à ce que les enfants de Wade, la famille libérale, prennent le dessus sur les socialistes et les socio-démocrates. Parce que les gens nous prendraient pour des hommes et des femmes qui ont joué à s’amuser en se neutralisant et qui ont fait perdre beaucoup de temps aux Sénégalais. Je pense que, d’ici le 31 octobre, on peut s’entendre autour d’une équipe. Si nous ne le faisons pas, je pense que, très franchement, on aura montré aux Sénégalais qu’on se moquait d’eux, qu’on n’était pas sérieux. Maintenant, à l’impossible, nul n’est tenu. Et s’ils ne peuvent pas s’entendre, qu’ils aient le courage de regarder droit dans les yeux les Sénégalais en leur disant : «Voilà telle ou telle raison qui fait qu’on ne peut pas s’entendre».Il y a également le cas de ceux qui ont refusé d’avaliser la candidature de l’unité et du rassemblement de Bennoo ? 
Il faut que le candidat qui sera retenu ait à l’idée de discuter avec les autres. Les autres, c’est soit des libéraux comme Idrissa Seck et Macky Sall ou quelqu’un comme notre ami Cheikh Bamba Dièye. Qu’à cela ne tienne, mon point de vue est que, même s’il doit y avoir un gentleman agreement, ça ne doit pas nous amener à occulter le débat sur la responsabilité de chacun d’entre nous. Le Ps a été sanctionné en 2000. De 2000 à maintenant, dans notre comportement, on doit nous interpeller. Mais, ceux qui ont été avec Wade aussi, je ne pense pas qu’ils n’aient pas de comptes à rendre. Chaque jour que Dieu fait, que ce soit Macky Sall ou Idrissa Seck, ils parlent du camp libéral, ils font des clins d’oeil au Pds. J’espère que, dans les jours à venir, les Sénégalais seront édifiés sur quelle offre programmatique, quelle équipe, quel capitaine d’équipe, le Bennoo va proposer aux Sénégalais.

Ousmane Tanor Dieng serait-il le meilleur choix ? 
Nous sommes confiants, et nous sommes convaincus que, si Bennoo choisissait Ousmane Tanor Dieng, à coup sûr, toutes les voix du Parti socialiste iront à lui. C’est clair et net. Et c’est quelqu’un qui respectera, parce qu’il a le sens de la parole donnée, ce qu’il a dit et les engagements auxquels il aura souscrit. Il sera un président qui s’appliquera le quinquennat, qui respectera l’Assemblée nationale et le gouvernement, qui va veiller à ce que l’on applique le contrat de mandature. Idrissa Seck qui est allé chercher la brillante Léna Sène. Mais, de là à dire qu’Idrissa Seck avec Léna Sène, va nous faire oublier qui il est, son parcours, ses va-et-vient vers le Palais, les jours à venir nous donneront l’occasion de nous regarder dans les yeux et de parler valeurs, idées et principes. C’est la même chose pour Macky Sall qui a attendu d’être éjecté du régime d’Abdoulaye Wade pour parler de République. Alors qu’il a été ministre de l’Alternance, ministre d’État de l’Alternance, Premier ministre de l’Alternance, président de l’Assemblée nationale de l’Alternance. Ils n’ont jamais défendu les valeurs et les principes de la République. Peut-être que c’est au contact du Ps, qu’ils ont été convertis à la République.

Comment le Parti socialiste appréhende-t-il le procès de Malick Noël Seck prévu demain (ndlr : aujourd’hui) ?
Nous sommes sereins et résolument déterminés à apporter à Malick Noël Seck tout le soutien politique et toute l’assistance judiciaire qui siéent à une telle situation. Notre camarade Malick Noël Seck est aujourd’hui un otage entre les mains d’un régime qui guettait pareille situation pour se donner l’occasion d’avoir entre ses mains un élément qui lui servirait de prétexte pour adresser un message ou faire un clin d’oeil aux cinq Sages du Conseil constitutionnel. Vous le savez tous, et nous le vivons quotidiennement, le régime d’Abdoulaye Wade fait dans le terrorisme moral, dans le terrorisme verbal et dans le terrorisme politique. D’ailleurs, les plus grands analystes vous diront qu’Abdoulaye Wade est un humiliationniste. Et dans le cas d’espèce, Malick Noël Seck est une petite proie en lieu et place d’une grande proie qu’Abdoulaye Wade espérait avoir pour donner des gages de férocité contre tout pourfendeur des membres du Conseil constitutionnel. Je suis convaincu qu’il aurait souhaité pouvoir mettre la main sur Alioune Tine ou sur un leader quelconque de l’opposition, histoire de dire aux membres du Conseil constitutionnel : «Faites ce que j’attends de vous, le reste, je m’en charge». Ce qui est constant, c’est que Wade ne peut pas et ne doit pas être candidat. Et tous les partis membres du M23 et de Bennoo auraient pu faire ce que Malick Noël Seck a fait. Parce qu’il s’agit de défendre la République. Abdoulaye Wade doit savoir que, quand on sème le vent, on récolte la tempête.

Quel est le mot d’ordre que vous allez donner, si l’on sait que votre leader, Ousmane Tanor Dieng, ne sera pas au tribunal, parce qu’étant hors du territoire national ?
Le mot d’ordre que nous allons donner est un mot d’ordre citoyen, un mot d’ordre politique. Cela, malgré l’absence du président Ousmane Tanor Dieng. Avant de quitter le Sénégal, il a présidé le Bureau politique, et nous avons longuement discuté de cette situation. Et les décisions que nous avons eu à prendre, c’est que, moralement et humainement, que tous les jeunes du parti, tous les jeunes de Bennoo, soient solidaires à Malick Noël Seck. Parce que, pour lui, des socialistes qui n’ont pas perdu leur âme doivent faire preuve de solidarité à toute épreuve et en toute circonstance. Au-delà d’Ousmane Tanor Dieng, je suis convaincu que tous les leaders de Bennoo, et plus largement toutes les Forces vives du M23, seront en phase avec nous. Maintenant, il se trouve que, de longue date, il avait été programmé son déplacement à Madrid, où il est invité par notre camarade Zapatero, qui est Premier ministre, qui organise une rencontre qu’on appelle Forum pour le progrès global. Et à cette rencontre, sont invités des progressistes issus des pays du Nord, des progressistes issus des pays émergents et des leaders socio-démocrates des différents continents. Parmi ceux-là, il faut souligner la présence du président Lula Dasylva, ancien chef d’État du Brésil, et celle de Gordon Brown, ancien Premier ministre britannique, entre autres sommités mondiales. Ils vont discuter de la mondialisation et de ses effets pervers, de la crise de la dette et de la financiarisation nocive des rapports et des échanges globaux. Il sera également question de discuter des problèmes de la jeunesse, en général. C’est ça qui fait qu’Ousmane Tanor Dieng, la mort dans l’âme, ne pourra pas assister au procès de Malick Noël Seck qui est un procès inutile et puéril. Nous allons utiliser toutes les voies de recours possibles pour le tirer d’affaire.

Qu’en est-il alors des informations selon lesquelles Tanor Dieng aurait adressé une lettre à Me Wade pour implorer sa clémence ? 
Ce que les officines de la mouvance présidentielle distillent ça et là comme quoi le Ps aurait saisi par correspondance les autorités étatiques pour demander pardon ou trouver une solution à l’amiable, c’est archi-faux, c’est une pure invention, c’est un mensonge grossier et grotesque. Le Ps met au défi quiconque qui peut nous sortir une lettre allant dans ce sens-là. Le président Ousmane Tanor Dieng, depuis plus de dix ans, n’a jamais eu de contact direct ou indirect avec Abdoulaye Wade. Nous ne sommes pas des visiteurs nocturnes. Nous voulons avoir des rapports de vérité avec les gens. Nous voulons faire dans la loyauté. C’est ça qui transparaît dans les actes que pose Ousmane Tanor Dieng. Maintenant, le jeune Bara Gaye, je le comprends. Il est arrivé en politique avec une tare congénitale : son manque de légitimité. Il n’a pas de base. Il veut exister vaille que vaille. Son «djambarisme» frelaté ne va que le desservir. On ne construit pas une carapace, une culture politique et une image politique sur le mensonge, sur l’affabulation ou sur l’injure à la bouche. D’ailleurs, rien qu’à voir comment il parle et comment il serre sur sa tête une casquette souvent inadaptée, vous comprenez que c’est quelqu’un qui ne peut pas être pertinent. Je le plains.

Propos recueillis par Barka Isma BA

1 COMMENTAIRE

  1. Non mais Adama Diouf a raison il faut se mefier des gens du ps ils sont meme plus dangeureux que ceux qui sont au pouvoir .Ces des gens tres arrogant qui croient que le pays les appartient

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