L’accès des Petites et moyennes entreprises (Pme) aux financements des banques est tributaire de la statut juridique de la structure demandeur. Une rencontre que l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme) sur « les statuts juridiques et le financement » a permis de relever que les entreprises individuelles et les Gie ont moins de chance de gagner la confiance des banques et institutions financières.
La forme juridique a une incidence majeure sur l’accès au crédit des Petites et moyennes entreprises (Pme). Ce postulat est contenu dans une étude sur l’offre et la demande de financement des Pme que la coopération allemande a financé en faveur de la Direction des Pme dans le cadre de l’élaboration de la lettre de politique sectorielle des Pme.
Le directeur des Pme, M. Ibrahima Diouf qui a brandi les résultats de cette étude hier, lundi 7 juin, dans le cadre d’un atelier que l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme) a organisé sur « les statuts juridiques et le financement des Pme », a informé que par rapport aux enquêtes sur l’offre de financement, cette recherche a révélé que les crédits offerts aux entreprises sont relativement homogènes au niveau des institutions financières. Concernant l’incidence du statut juridique des Pme sur l’accès aux financements bancaires, M. Diouf estime que celle-ci donne une indication sur le niveau de formalisation des entreprises. Selon lui, « la forme juridique renseigne sur le degré de formalisation de l’entreprise et montre si l’entreprise accède au crédit ».
Ibrahima Diouf de souligner que « chez les banques, la structure de ces crédits se résument par des crédits à court terme, de l’escompte, des avances sur marché, des facilités de caisse, des crédits à moyen et long terme et autres crédits comme le découvert bancaire ». A l’en croire, en plus du statut juridique, l’analyse des données d’enquête démontre que l’accessibilité au crédit est principalement corrélée à certaines variables dont le secteur d’activité et le genre.
Prenant l’exemple de la Société anonyme (Sa), le directeur des Pme renseigne que cette catégorie d’entreprise finance à hauteur de 67,5% ses besoins en fonds propres et qu’elle ne s’adresse qu’aux banques qu’à hauteur de 18,9% en terme de besoin. La Société à responsabilité limitée (Sarl) quant à elle finance ses besoins sur fonds propre à hauteur de 77% et ne s’adresse à la banque qu’à hauteur de 12,5%. Ce qui a fait dire à M. Diouf que « plus on va vers les entreprises individuelles et le Gie on se rend compte que le financement sur fonds propre est plus important et le financement bancaire est quasi inexistant ». Pour lui, « cela montre que pour les demandeurs de crédit doivent adopter des formes commerciales notamment la Sa ou la Sarl pour espérer plus facilement au crédit. Ce qui montre que plus qu’on est micro entreprise moins on a de chance d’accéder aux financements bancaires ».
Le directeur des Pme estime que cet état de fait peut montrer l’importance du système financier décentralisé qui capte cette clientèle de micro entreprise surtout de meso entrepreneurs. A son avis, « cela montre le lien qui existe entre le secteur financier décentralisé et le secteur bancaire qui doivent nécessairement collaborer pour que les besoins de financement des toutes petites entreprises puissent être pris en charge par ce secteur financier décentralisé ». Sur cette lancée, M. Diouf appelle à ne pas occulter le segment des Pme ayant dépassé le cap de la micro finance et qui n’ont pas accédé au niveau de la banque.
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