Accusé de viol, Me El Hadji Diouf dit tout

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Accusé d’avoir abusé d’une fille mineure et traîné devant la justice française pour agression sexuelle, le tonitruant avocat Me El Hadji dément avec hargne tous les soupçons qui pèsent aujourd’hui sur sa personne. Dans un entretien avec EnQuête pour tirer au clair toute cette affaire, Me El Hadji dénonce un complot orchestré, selon lui, par l’ancien régime libéral pour le faire taire.

 

Me El Hadji Diouf, qu’est-ce qui s’est réellement passé à Paris dans cette affaire où on vous a accusé de viol ?

Sans entrer dans les détails parce que c’est une affaire pendante devant la justice, je me contenterai seulement de répondre à une certaine presse, une presse du pouvoir qui était là et qui heureusement a été éliminée. Cette presse, notamment « Le Pays » a titré : “Le Dsk sénégalais est un coutumier des faits”. Ce qui est extrêmement grave. Moi, je crois que je suis un homme responsable, chef de parti. Je ne peux pas me permettre de violer des filles et de surcroît, je suis avocat. Je sais comment la loi est sévère sur ce point et puis, ma dignité d’homme, mon honneur et mon sens élevé de cet honneur, tout cela ne me permet pas de violer des filles jusqu’à être un coutumier des faits. C’est extrêmement grave. Et à la lecture de l’article paru dans le journal « Le Pays » du vendredi 23 mars 2012, j’ai vu que tout a été fomenté, c’était un complot. Le pouvoir d’Abdoulaye Wade aux abois avait besoin peut-être de m’écarter de la campagne électorale, de m’empêcher de voter parce qu’il savait ce que je représentais au sein de la coalition Benno bokk yaakaar, ce que je représentais au sein de l’opposition en tant que l’homme du 23 juin qui dérange.

Mais vous ne répondez pas à ma question…

C’est une campagne de dénigrement contre ma personne. Après la conférence de presse que j’ai donnée à Paris à 15h, j’ai fini à 18h ; j’ai reçu cette fille à la demande de sa maman à partir de Dakar. Une heure après, vers 21h, j’étais déjà menacé de plainte. Je ne savais pas pourquoi. La police est venue me chercher à 23h alors que moi, je n’avais absolument rien à me reprocher. Le pouvoir a cherché à m’isoler comme il l’a fait avec les Barthélemy Dias et les Malick Noël Seck. Tous ceux qui dérangent, on fait tout pour les mettre en prison. C’est un pouvoir aux abois qui se sentait menacé, qui voyait son effondrement, un pouvoir presque moribond ; c’est ce pouvoir-là avec des instincts de survie, qui voulait soit embastiller ceux qui le dérangeaient, soit salir leur peau en parlant d’homosexualité, de franc-maçonnerie, de viol, etc. Moi, je ne violerai jamais dans ma vie. Quand ce journal disait “coutumier des faits”, il faisait allusion à l’affaire Mathiou dans lequel votre nom est également cité… Madiambal Diagne du journal Le Quotidien pourrait être mon témoin. Parce que je lui ai donné les messages de ces jeunes filles qui ont cherché mon numéro téléphone et qui m’avaient invité à venir vers elles et à les trouver quelque part. Ce que j’ai refusé systématiquement. Et quand, on a condamné les Mathiou et autres, j’ai dit au journal Le Quotidien que quiconque est léger et pas tellement rigoureux, pourrait tomber dans le piège de ces jeunes filles qui envoient des messages aux hommes pour coucher avec eux. Moi, personne ne pourra me prendre dans ce jeu parce que je ne couche pas comme ça. J’ai des épouses que je respecte. Voilà, c’est pourquoi quand on dit que je suis coutumier des faits et que dans l’affaire Mathiou, j’ai été cité, c’est seulement ma grande gueule qui m’a sauvé. Je dis que c’est Abdoulaye Wade et son pouvoir qui sont derrière cette cabale, derrière mon arrestation de Paris parce que moi, je n’ai jamais été mêlé à l’affaire de Mathiou. Je n’ai jamais fréquenté ces filles qui s’organisaient dans des réseaux. Mais moi, j’ai pu échapper à ces réseaux, tout à mon honneur.

Quelles sont vos relations avec la jeune fille qui vous accuse aujourd’hui de viol ?

Je ne l’ai jamais vue, la fille. La première fois que je l’ai vue, c’est quand elle est venue me voir à l’hôtel Méridien Porte Maillot où j’ai séjourné avec des collègues, les confrères Félix Sow et Aïssata Tall Sall. Nous étions partis à Paris pour le dossier du Joola. Sa maman m’a appelé, je lui ai dit que je suis à Paris. Elle m’a dit : “Ça fait le compte, ta nièce viendra te voir”. C’est sa propre fille que je n’ai jamais vue. Cela fait un an qu’elle m’avait dit cela mais je n’ai jamais eu le temps de la rencontrer. Cette fois-ci, elle m’a eu le mardi, sa fille est venue me voir le mercredi à la veille de mon départ pour continuer ma campagne électorale. Grande a été ma surprise d’entendre que je connaissais cette fille depuis bien longtemps, que c’est une vieille histoire, qu’on a porté plainte et qu’on m’a cueilli à l’aéroport comme l’a écrit Le Pays. Elle est venue le mercredi à l’hôtel, je l’ai reçue vers 19h- 20h, le soir même ; Elle est rentrée après m’avoir embrassé en sortant. Quand quelqu’un est agressé, il ne va pas embrasser son agresseur avant de sortir.

Mais il y a une plainte, qu’est ce qui… (il coupe) Mais c’est le complot.

Elle sort de ma chambre, elle ne parle pas de viol, elle dit que j’ai essayé de la caresser, de la toucher. De toutes les façons, ce qui est sûr, c’est qu’une femme agressée ne peut pas sortir en embrassant dans le hall de l’hôtel et en public son agresseur. Au moins, j’ai des témoins de l’hôtel que vous pouvez vous-même appeler, les concierges, les hommes de sécurité, il y a un certain Monsieur Sarr de la communication de l’hôtel que vous pouvez appeler et qui était là-bas quand la dame, à sa sortie dans le hall, vers le portail, m’a embrassé.

Mais qu’est-ce qui a bien pu la motiver pour qu’elle aille porter plainte si rien ne s’est passé entre vous ?

Je vous dit que c’est un complot. Pour preuve, deux filles se sont présentées juste après son départ pour venir me faire chanter. Ces filles ont menacé de me porter préjudice. Elles m’ont dit : “Ah bon ! Vous ne regrettez pas ce que vous avez fait, donc on va aller à la police.”

Mais quelle a été la réaction de la mère de la fille ?

Elle m’a appelé, elle m’a même laissé un message pour me dire : “Qu’est-ce que tu voulais faire avec ma fille ?”. Je l’ai rappelée plus de 30 fois immédiatement, à chaque fois elle m’a raccroché. Elle n’a jamais voulu m’écouter, elle n’a jamais voulu savoir ce qui s’était passé réellement. J’ai cru finalement que c’était un complot. Soit elle est derrière cette affaire, soit sa fille et ses copines sont à l’origine de cette affaire.

Arrivé au Sénégal, est-ce que vous avez tenté de la joindre pour lui expliquer ce qui s’est réellement passé ?

Je ne tenterai pas de la joindre. Jamais je ne le ferai.

Ce qui a bien choqué l’opinion, c’est d’avoir dit, dans les colonnes de L’Observateur comme dans d’autres journaux, que “cette fille avait plus de 17 ans”. C’est comme si vous reconnaissiez les faits mais en niant le fait que cette fille soit mineure.

Non ! Non ! De Paris, j’avais accordé une interview au correspondant de l’Obs à Paris. On m’a dit qu’à Dakar, on a écrit dans les journaux que la fille était mineure et que c’était un viol. J’ai seulement fait un démenti : la fille est majeure (ils avaient dit qu’elle était mineure) ; elle a 23 ans ; deuxièmement, la fille ne parle même pas de viol. J’ai démenti les deux termes de la phrase. J’ai seulement rectifié ce qui se racontait à Dakar. J’ai répondu simplement qu’elle n’était pas mineure et qu’il n’y avait pas eu de viol. Mais je n’ai pas reconnu que j’avais violé une femme majeure. Cette interprétation est erronée. J’ai seulement répondu à des accusations de viol d’une femme de 17 ans.

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