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Acte III : Tourner la face au soleil (Par Felwine Sarr)

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Acte III : Tourner la face au soleil
(Extrait de « Traces Discours aux Nations Africaines »)
Felwine Sarr

Cela fait longtemps que nous nourrissons l’âme et le corps du monde.
Que nous le faisons même lorsque l’on nous ôte le pain de la bouche.
Ce don auquel nous ne consentons pas est la part faible de notre générosité.

Nous ne devons plus accepter d’être ce champ du monde que l’on dévaste ; cette mine que l’on exploite et que l’on laisse exsangue ; cette rivière que l’on assèche après en avoir bu l’eau. Cette forêt dont on coupe les arbres après s’être abrité sous leurs feuillages ombrageux.

Nous ne devons plus accepter d’être ceux que l’on insulte, méprise et avilit, sous tous les cieux.
Ceux à qui il est naturel d’accorder la pitié
Ceux à qui l’on fait l’offrande grise de la compassion
Alors que nous habitions les pays de la noblesse et de la dignité

Il s’agit pour nous enfants de Unan et de Toumaï de tourner à nouveau nos visages vers le soleil,
De nous y abreuver.
D’habiter ses gisements de vie, de force et de lumière.
Et pour cela, nous ne devons plus consentir à aucune violence.
D’où qu’elle vienne.
Qu’elle sourde de l’intérieur de la palissade, au cœur de la maison, où qu’elle émane du dehors.

Il s’agit pour nous de ne plus collaborer à notre propre asservissement.

Nous dresser contre lui.
Comme là-bas dans le Walo, Ndaté Yalla !
Dans les artères de Kansala, les Niantcho !
Comme à Al Mukhatara où les Zanj brisèrent leurs chaines.
Comme en 1803 à la bataille de Vertières, où les combattants de Ayiti, terre des hautes montagnes, défirent les troupes napoléoniennes ;
Haïti, Là où la négritude se mit debout et cru en son humanité !
Comme à Adoua en 1896, où les Ethiopiens bottèrent les fesses aux Italiens.

Nous dresser comme un seul tronc,

Albertine Sisulu!
Lumumba!
Um Nyobe!
Wangari Maathai
Aline Sitoé Diatta !
Isidore Noël Thomas Sankara!
Amilcar Cabral!
Rolihlahla Mandela !
Mouhamed Bouazizi !

Nous dresser comme un peuple, Sur l’avenue Habib Bourguiba un 14 janvier 2011,
Comme un peuple, sur la place Tahrir un 25 janvier 2011,
Comme un peuple, à Ouagadougou un 30 octobre 2014,
Comme un peuple, à Brazzaville,
Comme un peuple, à Kinshasa, à Limété et à Matongué
A Lumumbashi, à Goma
A Douala
Comme un peuple, à Lomé
Comme un peuple en devenir,
Nous dresser face à l’ombre et à la nuit.
Nous dresser et chasser ces pantins désarticulés par une longue pratique de la courbette et de l’indignité.
Ces ombres qui font main basse sur nos richesses, pire sur notre dignité.
Ces pantins qui nous trahissent ; qui avilissent nos enfants en les privant de soins, des semences de l’âme et de l’esprit ; ces rongeurs qui pourrissent toute graine semée.
Ces ombres qui ont confisqué notre élan ; qui bornent notre puissance d’exister et nous réduisent à une sordide mendicité.

Nous dresser et les chasser de ces trônes qu’ils usurpent. Ils n’en sont pas dignes !

Chers frères et sœurs,
Afin que la vie reprenne,
Afin que la rivière coule à nouveau et irrigue la plaine fertile, désobstruons les chemins !

2 Commentaires

  1. 3. Le pays émergent s’est doté de toutes les institutions nécessaires à son développement. Des organes judiciaires aux législatifs en passant par les différents corps de contrôle, l’architecture institutionnelle est merveilleusement mise en place. Ses recommandations, suggestions et conclusions n’envahissent pas les tiroirs poussiéreux ou ne subissent la pression d’une force ambiante. Curieusement, les pays pauvres regorgent d’hommes forts. Les institutions, cependant, restent faibles pour l’essentiel. Le sénégalais émergent va inverser cette tendance. Les institutions seront désormais l’épée de Damoclès planant sur toutes les têtes. Sarkozy et Triump en ont fait l’expérience dans les espaces développés.
    Avec Pascal,  » la force sera juste ou la justice sera forte « . Ses différents éléments restent aux besoins des populations émergentes et de sa protection. La police, par exemple, ne sera pas partout mais pourra intervenir partout en un laps de temps. Comme pour l’armée, on aura une police et une gendarmerie nation.
    La garantie de la sécurité devrait favoriser l’implantation solide des hautes valeurs morales. Le respect de la parole donnée est une des vertus propices à la bonne gouvernance et à l’envi des affaires. En amérique du nord, la confiance à la parole est conditionnelle à toute possibilité d’emploi. (Peut on vous faire confiance avant de vous confier des tâches ? Ailleurs, la prestation de serment est exigée et le parjure délictuel. Le reniement est sévèrement puni. La société émergente se purifie du « waax waaxett ».
    Enfin, l’autre pilier solide de la justice demeure la nomination à vie de certains de ses membres sous l’approbation exclusive de leurs pairs. Ces derniers, rigoureux, d’une culture générale au-dessus de la moyenne, suffisamment ouvert d’esprit et ne rendant compte qu’à leur intime conviction, transcendent les équipes politiques de passage.

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