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Adama Gaye: Benno Bokk Yaakar, «un malsain partage du pouvoir qui est aux antipodes du Yoonu Yokkute»

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La langue de bois, Adama Gaye ne connaît pas. Invité d’Oumar Gningue dans ‘’Point de vue’’, le journaliste s’est prononcé sur les grandes questions de l’heure. De l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO en passant par la communication gouvernementale, «l’angoisse existentielle des Sénégalais», tout y est passé.

Polémique sur l’arrêt de la CEDEAO : «Le gouvernement a mal communiqué sur la traque des biens mal acquis. Sinon, le monde aurait adhéré». Tel est le point de vue du journaliste Adama Gaye qui s’exprimait au micro d’Omar Gningue de la RTS. Ne lui parlez surtout pas du «temps de la justice», l’argument majeur de l’Etat, Adama Gaye pense que cette lenteur est «problématique». Toutefois tient-il à préciser, il s’inscrit «en faux contre ceux qui disent que l’arrêt est une bonne chose». Lui, le panafricaniste défend la primauté de l’Etat-nation, face à la décision de la CEDEAO. Car opine-t-il, cette institution est «mal placée pour venir s’insérer dans le fonctionnement des Etats». Là, il prend exemple sur des cas précis et sur lesquels, la CEDEAO a brillé par un mutisme total. Parmi lesquels, le combat des Sénégalais face à la volonté d’un troisième mandat pour le président Abdoulaye Wade. Sur celui-ci et sur bien d’autres, «la CEDEAO s’est manifestée par un mutisme», fait noter le journaliste.

Pour lui, la CEDEAO doit d’abord relever d’autres défis tels que l’intégration économique, et prendre du recul pour ne pas «s’arrêter à un juridisme étriqué». Sur ce point, il appelle «la justice sénégalaise à sanctionner quiconque aura fauté, devrait-il s’agir de Macky Sall». C’est de cette seule manière qu’on évitera «une instrumentalisation de la justice». C’est là où, pense Adama Gaye, le Sénégal doit se positionner, pour éviter ce qu’il appelle «une récession démocratique»

MAUVAISE COMM’. L’empressement des nouveaux dirigeants à charmer les populations qui s’est traduite par une annonce de la baisse des denrées de première nécessité, tarde selon Adama Gaye à se faire sentir dans le panier de la ménagère. Pour lui,  il y a une sorte de «récession économique qui est ressentie par les Sénégalais qui sont sous angoisse existentielle». Raison pour laquelle, Adama Gaye pense que «l’Etat pêche dans sa communication». Celle-ci selon lui «n’est plus un Top down où le citoyen ne gobe que ce que le dirigeant veut lui confier». Pour le journaliste, «il faut du concret, produire des résultats et bien les vendre». Aussi, le journaliste pense que le séminaire sur la communication gouvernementale qui s’est tenu ce week-end, vient à point nommé pour recentrer les débats. Mais Adama Gaye ajoute que cette volonté de centralisation de l’information n’est pas une innovation. «On ne crée rien sous les tropiques. Un organe similaire avait existé en France et a été logé à la primature», laisse-t-il entendre.

MALAISE A BBY. C’est un flou artistique avec ces coalitions qui envahissent l’espace politique sénégalais. Car pour Adama Gaye, «la démocratie est l’institutionnalisation du conflit et non du consensus. Ce qui se fait aujourd’hui avec la création de ces coalitions qui musellent le débat public». Poursuivant, il conseille que les problèmes doivent être posés sur la table pour ne pas tomber dans la jurisprudence malienne, victime de sa politique de l’autruche. Toutefois, il se dit n’être pas en phase avec Idrissa Seck qu’il appelle à se justifier par rapport à sa gestion des fonds politiques. Adama Gaye est loin de se plier sur cette question à l’autorité de la chose jugée. Autres sujets à éclaircir, selon lui, ce sont les milliards de Taïwan.

Le droit de procéder à des manœuvres, Adama Gaye le concède tout en dénonçant «un malsain partage du pouvoir qui est aux antipodes du Yoonu Yokkute». L’invité de ‘’Point de vue’’ dénonce également le silence de la classe politique sur les marchés de gré à gré, la mise en place du Conseil économique social et environnemental (CESE) dont «l’apport reste encore à déterminer, surtout après la suppression du Sénat». A ce sujet, il évoque «le bloc pétrolier confié à un parent du président sans qu’on ne sache comment».

Souleymane KANE

Lesenegalais.net

1 COMMENTAIRE

  1. Je me demande pkoi recueillir le point de vue d’un homme qui dit avoir refuse de voter au second tour puisque les deux candidats en lice etaient mediocres. Alors, il ferait mieux de s’occuper de ses  » chinoiseries ».

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