Les observateurs, qui pensaient que Souleymane Diouf ‘Farah’ a renoncé à sa grève de la faim entamée depuis plus de 20 jours, n’ont qu’à déchanter. En effet, contrairement aux rumeurs distillées dans la matinée d’hier, par voie de presse, aucun compromis n’a été trouvé entre l’artiste et Farba Senghor. Le démenti cinglant émane du chanteur lui-même à qui on a tendu un ‘piège’ pour le faire admettre aux urgences, à l’hôpital Le Dantec. Mais les soins intensifs n’auront duré que quatre tours d’horloge puisque le gréviste de la faim a regagné la Place de l’indépendance.
Le feuilleton Souleymane Diouf ‘Farah’, qui continue de dérouler ses épisodes, préoccupe, à plus d’un titre, les autorités du Sénégal. Cette affaire fait couler beaucoup de salive du côté des libéraux qui, soutient-on, craignent que la situation ne s’empire et que les opposants ne la saisissent pour en faire leurs choux gras. Ainsi, on est loin de connaître l’épilogue dans cette histoire qui tient en haleine tous les responsables du Parti démocratique sénégalais. En effet, c’est dans la matinée d’hier que ‘Farah’ a été victime d’un ‘piège’ de la part de certains libéraux qui ont profité de sa faiblesse (après plus de jours 20 jours de grève de la faim) pour le faire admettre aux urgences, à l’hôpital Aristide Le Dantec.
L’intéressé lui-même s’est expliqué sur les tenants et les aboutissants de son déplacement vers la structure sanitaire : ’C’est aux environs de 10 h qu’un certain responsable de la jeunesse libérale du nom de M. S. est venu me trouver ici (Place de l’indépendance, Ndlr) pour me faire part de son désir de m’amener chez son médecin pour des consultations générales, dans l’optique de me sauver la vie. Lorsque je l’ai suivi dans sa voiture, j’ai été surpris de me voir admis à l’hôpital Le Dantec où les médecins m’ont mis sous perfusion durant quelques heures. Ce politicien a profité de ma faiblesse, car j’étais vraiment cahoté le matin’.
La surprise de l’artiste sera grande lorsqu’à un moment donné, il a été, à nouveau, introduit dans le fameux véhicule pour une autre destination inconnue : ‘La personne qui déclare être un des ténors du Pds, m’a ensuite conduit au restaurant Ali Baba pour me donner à manger. J’en étais ébahi et c’est là que j’ai compris que j’avais affaire à des gens qui veulent perturber mon combat. Sur ces entrefaites, je suis aussitôt descendu de sa voiture pour disparaître des lieux’. Mais avant cette étape, ‘Farah’ était retourné à l’hôpital pour récupérer ses bagages pour ensuite rejoindre son lieu privilégié : ‘Les médecins qui soutenaient que ma santé était fragile, ont voulu opérer une hospitalisation, arguant que sans cela, j’allais mourir. Mais c’était sans compter ma détermination à poursuivre mon combat. Je leur ai carrément asséné mes quatre vérités (…)’.
Ainsi, Souleymane Diouf ‘Farah’ est bel et bien retourné à la Place de l’indépendance. Il est aujourd’hui plus que jamais déterminé à entrer en possession de ses 30 millions que la justice sénégalaise lui a octroyés, dans le cadre de son procès pour violation d’auteur, contre Farba Senghor. A présent, il compte continuer sa grève de la faim : ‘Je n’ai jamais suspendu le mot d’ordre, comme le prétendent les politiciens qui ont voulu me tendre un piège… Je ne quitterai pas cet endroit tant que la totalité de mon argent n’est pas mise à ma disposition. Seule la mort pourrait me faire quitter cette place’.
C’est de cette manière que le chanteur du single Madokha Diakham s’est libéré des mains de ceux qu’ils qualifient comme étant ses ‘bourreaux’. Cette situation a même motivé la sortie médiatique de ses avocats, avec notamment Me Youssoupha Camara qui a démenti une éventuelle entente entre Souleymane Diouf ‘Farah’ et Farba Senghor. Selon lui, il n’en est rien aujourd’hui de ce soi-disant compromis entre les deux protagonistes.
A la Place de l’indépendance où il réside depuis plus de vingt jours sans alimentation, assis contre un arbre et vêtu d’un tee-shirt de couleur blanche à l’enseigne ‘Force doit rester à la loi’, Souleymane Diouf ‘Farah’ n’a jusqu’à présent pas reçu la visite de sa femme et de ses enfants à qui il a demandé de ne pas y mettre les pieds. Face à cette situation qui attire l’attention de toutes les organisations de défense des droits de l’homme, la réaction de l’ancien ministre Farba Senghor devient de plus en plus pressante à l’heure où la santé de l’auteur de la chanson qui animait les meetings du Pds lors de la campagne électorale de 2007, se dégrade de jour en jour.
Pape NDIAYE
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