Le mal d’une société est à son paroxysme : une femme abattue à Dakar pour un supposé manquement aux « obligations » du mariage. « Djiguen togg » vous dites. Les sénégalais sont les plus gâtés : certains ne contribuent pas aux tâches ménagères. Au delà de cette norme sociale à l’origine indirectement de ce meurtre, il faut souligner que le mari serait un drogué qui vit en colocation avec un autre « soûlard » dans un quartier où les loyers seraient relativement élevés selon la voisine proche de la défunte. Tout un tas de questions à se poser :la place de la femme dans un foyer au sein de notre société ? La question de la consommation de stupéfiants par les jeunes ? La question du logement : l’accessibilité pour tous à un logement décent ?
Un Sénégalais a battu à mort sa jeune femme enceinte parce qu’elle ne lui avait pas préparé son repas, a annoncé la police vendredi, confirmant des informations de presse.A Malika, une des voisines narre les faits » rentrée d’examens médicaux, Aminata Ka n’a pas pu préparer le repas de son mari. Ce dernier s’est saisi de ce prétexte pour la rouer de coups jusqu’à ce qu’elle perdre connaissance et succombe à ses blessures ». Une femme condamnée en cuisine… La cuisine et les tâches ménagères seraient les premiers critères des sénégalais. Une femme doit savoir s’occuper de la maison. C’est devenu une obligation pour notre société. Et pourtant…la plus part des hommes de la diaspora cuisinent les plats sénégalais pour eux. Les sénégalaises de l’extérieur sont obligées de travailler pour contribuer aux charges familiales. Elles sont occupées aidées par les hommes qui allégeant les tâches au foyer (préparer, nettoyer…). Si les sénégalais de la diaspora arrivent à contribuer pour les tâches au foyer pourquoi les sénégalais du pays peinent ? Au Sénégal, il est rare de voir un homme marié cuisiner ou s’atteler à ces tâches. La position défavorable des femmes sur le marché du travail pourrait expliquer ce « fardeau » porté par nos femmes. En effet, » dans la plupart des sociétés africaines, les normes sociales établissent des rôles clairement distincts au sein des unions: la femme doit s’en tenir au rôle d’épouse et de mère et l’homme est censé assurer la sécurité économique du foyer » nous apprend le réseau « Démographique » de l’AUF. L’emploi des femmes et des jeunes a été une question centrale de S. E. M Macky Sall. Il a renouvelé son engagement , en 2018 à l’occasion de la journée du 8 mars. Pour booster l’entreprenariat des femmes et des jeunes, S. E. M Macky Sall a créé la DER/FJ, Délégation générale pour l’entreprenariat rapide qui sera dotée d’une ligne de crédits importants exclusivement dédiée aux femmes et aux jeunes. Le président a pris conscient de l’importance de l’emploi des femmes et des jeunes. Ces efforts fournis ont-ils étaient suffisants pour redorer le statut de la femme au sein de notre société. L’affaire Aminata Ka résume la place donnée aux femmes sénégalaises : « La femme doit cuisiner ». Dommage pour un pays où la majorité de la population est composée de femmes et de jeunes .
Aminata Kâ avait droit à un logement décent !
La meilleure amie de la défunte Aminata Ka confie à la presse que la maison est le lieu où se répétaient « les affaires de banditismes » avant de conclure « j’habite dans ce quartier parce que j’ai pas de choix » . Le cœur du problème est « l’accès à un logement décent aux sénégalais » qui est un des leviers du PSE de S.E.M Macky Sall . Aminata Ka vivait-elle dans un logement décent ?
« Le projet « une famille – un toit », un des principaux leviers du volet habitat du PSE, ambitionne de faciliter l’accès à un logement décent aux sénégalais à faibles et moyens revenus » avait promis en 2015 S.E.M Macky Sall . En 2019 , les sénégalais peinent à trouver des logements malgré la loi votée en 2014 les propriétaires à réduire les loyers sur tous les contrats de location en cours – réductions allant de moins 4% à moins 29 % – a été votée . Le témoignage de la meilleure amie de la victime est une preuve d’un échec manifeste de la politique de l’habitat au Sénégal . Les difficultés à trouver un logement ont mené la victime à habiter dans une maison ou régnait l’insécurité . Il y a pas beaucoup de logements accessibles aux sénégalais : les bailleurs continuent de faire la loi . Récemment ( Novembre 2019 ) Libass Ndiaye, professeur de Mathématiques raconte son conflit judiciaire avec sa propriétaire qui a entrepris de l’expulser dans le but d’augmenter le loyer. Il explique « Ce logement fait à peu près 80 mètres carrés et donc, je payais 125 000. Des villas de cette dimension-là valent, présentement, dans la zone, presque 250 000 et même plus. Ainsi, au détriment des locataires, les bailleurs font vraiment la loi » . Le gouvernement compte faciliter l’accès aux logements par les sénégalais par des projets de constructions de logements annoncés par M. Abdou Karim Fofana . Un développement anarchique de certains espaces, dans les grandes villes, à Dakar en particulier est noté : plusieurs sénégalais de la diaspora ont perdu leurs sur les logements construits à Bambilor qui sont sous l’eau .
Si la question de la place de la femme dans notre société est intiment liée aux mentalités , la question d’un « logement décent » est inséparable du principe de la dignité humaine dont l’État est l’ange gardien .
Qui est fautif dans l’affaire Aminata Ka ? L’État qui devait garantir un logement décent en adéquation avec la sécurité de Aminata Kâ ou la mentalité sénégalaise qui a condamné Aminata Kâ à s’accaparer des tâches ménagères ?
Oumar Ba
Correspond Xalima
le fautif c’est son mari qui est un drogue qui l’a tue . Cela doit etre ramene a l’echelle de la responsabilite individuelle