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Affaire DSK : Nafissatou, du rêve américain au cauchemar de la suite 2806

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Personne, hormis les protagonistes de l’affaire, n’a jamais vu son visage. Juste l’image furtive d’une silhouette cachée sous une couverture, lors de son arrivée au commissariat de police de Harlem où elle a reconnu en Dominique Strauss-Kahn son agresseur présumé. Nafissatou Diallo, 32 ans, femme fantôme, se retrouve pourtant bel et bien au cœur d’une tourmente judiciaire.
Les services du procureur général de Manhattan ont placé ce témoin capital de l’affaire DSK sous protection policière et l’ont installé à une adresse gardée secrète. Ces précautions permettent à l’accusation d’avoir l’assurance que Nafissatou ne puisse pas se trouver en contact avec la défense de DSK, en vue d’une éventuelle tentative d’arrangement contre un dédommagement financier.
Cette femme, dont l’identité n’est pas donnée par la presse aux Etats-Unis, voulait sa part du rêve américain. Et elle y était parvenue. Modestement certes, mais sans rien demander à personne
« Elle payait son loyer le jour dit et, quand elle est partie, l’appartement était en bon état », répète inlassablement Jim Crocher, le régisseur de l’immeuble du 1076, Ogden Avenue, où Nafi a vécu avant d’atterrir au 1040, Gerard Avenue, sa dernière adresse connue dans le Bronx. « Une femme discrète, qui élevait seule sa fille. On voyait bien qu’elle travaillait dur. Elle n’avait pas de temps pour elle », martèlent encore, agacés, les voisins de Gerard Avenue, qui ont décidé de ne plus répondre aux sollicitations.
Elle a reçu une éducation religieuse à l’école coranique
Enfant des hautes terres de Guinée, née en août 1978 dans le village de Thiakoullé, Nafissatou a reçu une éducation religieuse à l’école coranique dans cette région montagneuse, difficile d’accès. Mariée à un commerçant, sans doute trop jeune, à 17 ans, elle aurait perdu un premier enfant avant de donner naissance à une fille aujourd’hui âgée de 15 ans, comme l’a révélé le journal guinéen « le Lynx ». Veuve, isolée, dans une ethnie où les femmes sans mari ne sont que des ombres, elle a rejoint New York où sa grande sœur Hassounata était déjà établie, avant de demander l’asile politique. Elle était d’ailleurs logée par une association qui s’occupe des demandeurs d’asile. « Nafi » a travaillé comme serveuse dans un restaurant gambien, l’African American Maryway. En obtenant sa carte verte il y a trois ans, ce sésame si précieux pour vivre aux USA, elle a trouvé cet emploi de femme de chambre au Sofitel. Le début de l’intégration pour une femme un peu marginalisée en raison de son statut dans sa propre communauté. Elle ignorait que sa vie allait basculer en poussant la porte de la suite 2806, ce fameux 14 mai.
Le Parisien

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