XALIMANEWS : le candidat déclaré à la prochaine présidentielle, Samuel Sarr, a décidé de vilipender le Président Sall auprès de ses homologues de la Cedeao, pour les informer du mépris du régime de la Cour de justice de la Cedeao et à la libération de Khalifa Sall.
Dans sa lettre intitulée «appel au respect de la décision de la Cour de la justice de la Cedeao et à la libération du maire de Dakar, Khalifa Sall», il dénonce une justice à sens unique. Voici l’intégralité de sa correspondance.
LA LETTRE DE SAMUEL SARR
Excellences,
Mon pays le Sénégal traverse des moments politiques inquiétants et chargés d’incertitudes. Le chef de l’Etat, Monsieur Macky SALL cherche aujourd’hui, par tous les moyens, à empêcher certains opposants à se présenter à la prochaine Présidentielle.
Une telle situation dérange la quiétude de tous les patriotes et de tout homme épris de paix et de justice.
Son dernier forfait consiste à défier l’institution judiciaire communautaire la Cour de Justice de la CEDEAO qui a souligné, avec force, les violations flagrantes et incontestables de la procédure qui a conduit à l’arrestation du Maire de Dakar, Monsieur Khalifa SALL.
Excellences,
C’est au nom du principe de la reddition des comptes que le Maire de Dakar a été arrêté. Mais aussi peut-on croire à la volonté du Gouvernement sénégalais à vouloir combattre la corruption lorsqu’on sait que plusieurs rapports de l’Inspection Générale d’Etat (IGE), de la Cour des Comptes, de l’Office National de Lutte contre la Corruption (Ofnac), de l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP) ont épinglé des proches du président Macky Sall, qui n’ont jamais été, jusqu’ici, inquiétés par la Justice.
Le président Macky SALL s’est instauré une justice à sens unique, qui n’ouvre ses yeux que lorsqu’il s’agit de combattre des opposants à son régime. Nous attendons de la justice sénégalaise qu’elle éclaire le Peuple sur des dossiers comme PETROTIM, BICTOGO, ILA TOUBA, PRODAC, la gestion du Port de Dakar, la gestion des licences de pêche, de recherches pétrolières, etc. C’est là, une demande sociale très forte dont je me fais l’écho.
Nous saluons la position courageuse prise par le Procureur Général de Cour d’Appel, Monsieur Lansana DIABY, qui a estimé que la Justice sénégalaise a l’obligation de se conformer à la décision de la Cour de Justice, même si sous la pression, il semble vouloir changer d’avis.
Il ne s’agit là, en vérité, que d’une simple exigence pour tout Etat membre de respecter ses engagements internationaux dans le cadre d’un Traité auquel il a adhéré. Il n’est point question d’une quelconque pression exercée sur le Sénégal, comme le pense le Président ou certains de ses proches. Le Sénégal est un Etat partie du traité instituant la Cour de Justice de la CEDEAO. Il est par conséquent astreint à respecter ses décisions.
On se le rappelle, lorsque la Cour de Justice de la CEDEAO avait clairement condamné l’Etat du Sénégal pour avoir interdit à vingt-cinq (25) personnalités de l’ancien régime de sortir du territoire national, le Président Macky SALL avait fait preuve de la même surdité.
J’invite solennellement, par pure prémonition, l’ensemble des Etats membres de la CEDEAO à prêter une attention particulière à la situation exceptionnelle, à la limite, séditieuse, faite d’entorses et de distorsions au droit de toutes sortes, qui prévaut en ce moment au Sénégal, qui pourraient entrainer une situation désastreuse.
Excellences,
Je vous invite très respectueusement à examiner la situation sécuritaire du Sénégal au vu des menaces environnantes et à procéder à toutes les diligences nécessaires pour une libération immédiate et sans condition du Maire de Dakar, conformément à la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO.
Il ne faudra pas attendre que le feu jaillisse pour tenter de l’éteindre. Ce serait trop tard. Comme vous l’aviez fait en Gambie et au Burkina Fasso, ramenez le Président Macky SALL à la raison, le Peuple sénégalais vous en serait très reconnaissant.
Je vous prie de croire, Excellences Messieurs les Chefs d’Etat, à l’assurance de ma plus haute et distinguée considération.
Samuel Ahmet SARR