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Affaire Sudatel. Ps: le Sénat se mue en « blanchisserie »

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Les rares  Sénégalais qui comptaient sur l’audition de quelques Ministres du Gouvernement d’Abdoulaye WADE devant l’Assemblée nationale, pour dissiper leurs inquiétudes et leurs angoisses face aux inondations des banlieues et au rationnement de l’électricité, ont dû déchanter. Messieurs Samuel SARR et Oumar SARR, respectivement en charge de l’énergie et de l’urbanisme et l’habitat, tout comme le Ministre de l’intérieur Bécaye DIOP, ont bien été obligés de battre leur coulpe et forcés d’étaler leur incompétence face à ces deux grands fléaux de notre pays.

DECLARATION DU BUREAU POLITIQUE EN DATE DU 28 JUILLET 2010

Les rares Sénégalais qui comptaient sur l’audition de quelques Ministres du Gouvernement d’Abdoulaye WADE devant l’Assemblée nationale, pour dissiper leurs inquiétudes et leurs angoisses face aux inondations des banlieues et au rationnement de l’électricité, ont dû déchanter. Messieurs Samuel SARR et Oumar SARR, respectivement en charge de l’énergie et de l’urbanisme et l’habitat, tout comme le Ministre de l’intérieur Bécaye DIOP, ont bien été obligés de battre leur coulpe et forcés d’étaler leur incompétence face à ces deux grands fléaux de notre pays.

S’agissant d’abord de la gestion des inondations que le Gouvernement avait voulu, par pure irresponsabilité, refiler aux collectivités locales, le calvaire continue pour les populations des banlieues. Ceux de nos compatriotes qui, toute l’année durant, n’ont jamais été libérés de l’emprise des eaux stagnantes et puantes de l’hivernage dernier, ont été rejoints par nos concitoyens qui ont été replongés dans les mêmes affres dès que les premières pluies sont tombées sur la région de Dakar. A l’évidence, ce ne sont pas les modiques sommes, prévues pour lutter contre le problème et annoncées du banc du Gouvernement, qui permettront de résoudre la question des inondations, là où les 67 milliards prétendument dépensés n’ont pas permis de juguler le fléau. Plus grave cependant est l’option irréaliste qui semble être le choix du Gouvernement de déplacer massivement et sans discernement les victimes pour les reloger dans des conditions avérées de totales impréparation et improvisation, et au risque d’en faire des réfugiés dans leur propre pays.

A cet égard, le déguerpissement brutal et sans concertation de populations ne pouvant tenir lieu de bonne politique, le Parti socialiste met en garde le Gouvernement contre toute tentative d’exode forcé qui serait nécessairement grosse de graves troubles à l’ordre public. Les zones inondables ne constituent pas un bloc monolithique qui appelle un traitement uniforme. A l’exception des bas fonds inondables et non restructurables dont l’évacuation est inévitable en raison de l’impossibilité de les aménager et de les assainir, la plupart des zones inondables peuvent et doivent rester restructurées et habitables à la condition de consentir les ressources budgétaires nécessaires pour l’édification d’un réseau de drainage et d’évacuation des eaux de pluies. Mais pour cela, encore faut-il comprendre que la question des inondations est un problème sérieux qui, par son caractère transversal et massif, engage tout le Gouvernement et n’interpelle pas seulement un ou deux ministres manifestement en dessous des devoirs de leur charge, encore moins un autre ministre qui multiplie les dons sélectifs et intéressés, faits intuitu personae, de quelques motopompes acquis avec de l’argent forcément volé aux Sénégalais pour, sans doute, se ménager une popularité qui se refuse obstinément à lui.

En ce qui concerne le secteur de l’électricité, malgré les 720 milliards de FCFA engloutis aux dires du Gouvernement, les coupures fréquentes et devenues, par la suite, des délestages récurrents, ont désormais cédé la place à un rationnement de l’électricité par la SENELEC dont le coût des factures est pourtant inversement proportionnel à la satisfaction du service rendu aux usagers.

La situation des ménages et des entreprises est devenue intenable mais rien de ce que l’on a entendu de la bouche du Ministre de l’énergie imputant la situation dramatique à une petite erreur ou d’Abdoulaye WADE indexant de soi-disant saboteurs depuis ses lointaines et vaines pérégrinations dans le monde, ne laisse présager un règlement diligent. Il n’y a eu ni erreur ni sabotage, sauf alors à incriminer leur propre incurie et leur amateurisme qui n’ont cessé depuis 10 ans de considérer les circuits d’approvisionnement et de distribution en hydrocarbures comme une vache à lait pour étancher leur soif inextinguible d’argent frais au service de leurs funestes ambitions d’enrichissement personnel et de confiscation du pouvoir.

Une fois de plus, on annonce une date butoir à la mi-août pour la fin du rationnement, mais tout indique qu’il s’agira à nouveau d’un mensonge d’Etat, car l’autre facteur limitant de la fourniture correcte et suffisante en électricité reste incontestablement la vétusté des installations de la SENELEC. C’est en considération de cette situation des outils de production et du coût exorbitant de leur renouvellement que le Gouvernement socialiste avait, à l’époque, opté pour l’ouverture du capital de la SENELEC à un partenaire stratégique qui pouvait apporter à l’entreprise son expertise et les fonds indispensables à sa modernisation.

Le Gouvernement patrimonialo-affairiste issu de l’alternance est revenu, dès 2000, sur cette option de sagesse avec une rhétorique pseudo nationaliste de mauvais aloi qui ne cachait, comme on l’a vu par la suite, qu’une volonté de prévarication et de captation des ressources du contribuable sénégalais.

Devant tant de manquements du Gouvernement à sa mission et à ses responsabilités, l’exaspération et la légitime colère des populations, excédées et abandonnées à leur triste sort, grondent et se traduisent par les manifestations spontanées qui se multiplient et menacent de dégénérer à tout moment en insurrection généralisée périlleuse pour la paix sociale et la cohésion de la Nation.

Face à ces graves troubles sociaux annonciateurs de possibilités de déstabilisation de notre pays, Abdoulaye WADE et son système, rendus aux abois par la détermination des Sénégalais, se laissent aller à la tentation de la crispation et de la brutalité des forces de sécurité qui compte déjà ses premiers morts de Soumbédioune à Yeumbeul. En effet, comme tous les régimes finissants, celui d’Abdoulaye Wade, sentant bien le naufrage inéluctable, consacre toute son énergie dans une violence inouïe pour espérer faire peur et endiguer la colère qui gronde.

Bien entendu, c’est peine perdue car le Sénégal qui grogne opposera une vive résistance à cette tentation totalitaire et n’acceptera jamais que la violence d’Etat soit retournée contre les citoyens et soit détournée à des fins liberticides de bâillonnement et de répression des populations qui exercent leur droit constitutionnel de manifester contre les errements d’un régime devenu impopulaire.

Au total, aucune des réelles préoccupations des populations en détresse n’a pu trouver la moindre ébauche de solution et le simulacre d’explication devant l’Assemblée nationale a été un échec si patent que même les députés godillots du groupe parlementaire de la coalition Sopi qui, à longueur de mandat, nous avaient habitués à une grande docilité, ont bien été obligés de le reconnaître et de le leur signifier du haut de la tribune de l’Assemblée nationale.

Mais ce cirque ne doit tromper personne parce que les députés godillots du groupe parlementaire de la coalition Sopi ont raté à maintes reprises l’occasion de se hisser à la hauteur de leur mandat et auraient dû prendre leur responsabilité sur les scandales d’une extrême gravité qui jalonnent la gouvernance d’Abdoulaye Wade, notamment l’affaire Alex Segura, cas avéré de corruption pour laquelle l’auteur principal Abdoulaye Wade aurait dû être traduit devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison. Contrairement à cette attitude, le Sénat vient honteusement de se muer en « blanchisserie » sur l’affaire des 20 Milliards de commissions de SUDATEL dont les auteurs pourtant bien identifiés, continuent de bénéficier d’une totale impunité.

Fait à Dakar, le 28 juin 2010

Le Bureau politique

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