XALIMANEWS: Evoqué, hier, à la barre de la Cour d’appel de Thiès, le procès en appel des faux médicaments de Touba Belel a été renvoyé une seconde fois jusqu’au 24 juin prochain. Le temps de citer Mamadou Woury Diallo qui aurait bénéficié d’une grâce présidentielle alors que le document le prouvant est introuvable.
L’affaire des deux camions de faux médicaments saisis à Touba Belel devait être rejugée, hier, à la Cour d’appel de Thiès. Mais, elle a été finalement renvoyée pour une seconde fois jusqu’au 24 juin prochain sur demande de la Cour. Le temps, selon Me Abdoulaye Babou, avocat du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) de citer Mamadou Woury Diallo qui avait été jugé et condamné avant de bénéficier d’une grâce présidentielle. «A titre de rappel, le procès en appel dit des faux médicaments de Touba Belel avait été évoquée le lundi 13 mai 2019 à la Cour d’appel de Thiès. A cette occasion, le président de la Cour avait appelé les deux prévenus à savoir Mamadou Woury Diallo et Bara Sylla. A la surprise générale, le premier nommé n’avait pas comparu parce qu’il avait bénéficié de grâce présidentielle alors qu’aucun document n’attestait son élargissement. C’est pourquoi l’affaire avait fait l’objet d’un renvoi jusqu’au 27 mai (hier, Ndlr) pour que la cour puisse être édifiée sur la situation carcérale de Mamadou Woury Diallo», rappelle Me Abdoulaye Babou, avocat du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) joint au téléphone par WalfQuotidien. Il révèle qu’ils ont trouvé, hier, dans le dossier un décret de grâce présidentielle. Lequel a fait l’objet d’un long commentaire de la part des avocats de la partie civile. Parce que lui et ses collègues se sont rendu compte que Mamadou Woury Diallo ne remplissait même pas les conditions pour être éligible à la grâce présidentielle. Car, d’après Me Babou, on ne bénéficie d’une grâce que quand il y a une condamnation définitive. Or Mamadou Woury Diallo avait fait appel. Ce qui, de facto, l’avait exclu de toute demande de grâce. La robe noire rappelle que, pour être éligible à une grâce, l’incriminé devait attendre que l’affaire soit vidée totalement devant la Cour d’appel. Ce qui n’a pas été fait. «Lorsque nous avons fait nos observations, au lieu de montrer le décret de grâce, la Cour a préféré citer Mamadou Woury Diallo à son dernier domicile connu à Kaolack pour être rejugé. Donc ceci est une satisfaction pour nous dans la mesure où, pour l’instant, la Cour n’a tiré aucune conséquence juridique sur ce décret de grâce. Et l’affaire a été renvoyée maintenant jusqu’au 24 juin prochain, le temps de citer Mamadou Woury Diallo. Et nous attendons le 24 prochain», explique Me Babou.
Me Abdoulaye Babou ne se fait pas d’illusion, convaincu que Mamadou Woury Diallo ne sera pas présent devant la barre le 24 juin prochain puisque le jeune guinéen a déjà regagné son pays d’origine. Mais ils n’ont pas d’autres choix puisque la procédure judiciaire doit suivre son cours normal jusqu’au bout. Toutefois, l’avocat se réjouit du fait que la Cour n’a pas rangé le dossier parce qu’il y a un décret de grâce. Elle a re-convoqué le mis en cause pour une nouvelle comparution.
«Le 24 juin prochain s’il vient on le juge. S’il ne se présente pas, nous n’écartons pas de lancer un mandat d’arrêt. Mais d’ores et déjà la question que nous nous posons est de savoir est-ce que le 24 juin prochain la Cour d’appel va écarter ou non le décret de grâce. En tout état de cause nous attendons le 24 juin prochain», conclut Me Babou.
Avec walfnet
PID