Le doyen des juges d’instruction Mahawa Sémou Diouf va débuter l’audition, sur le fond, des trois présumés agresseurs des journalistes Boubacar Kambel Dieng et Karamokho Thioune.Les policiers, inculpés de coups et blessures volontaires, actes de tortures et atteinte à la liberté de travail des journalistes, bénéficiaient jusque-là d’une liberté provisoire, assortie de contrôle judiciaire.
Les trois policiers accusés d’avoir agressé les journalistes Boubacar Kambel Dieng de la Radio futurs médias (Rfm) et Karamokho Thioune de la West africa democraty radio (Wadr) seront, ce jeudi matin, devant le doyen des juges Mahawa Sémou Diouf, pour les besoins de l’audition sur le fond. Cela fait suite à un mandat de comparution qu’ils ont reçu au préalable. Cette mesure intervient quelques mois après la première audition qui n’avait duré que 25 minutes.
A la sortie du bureau du juge du premier cabinet d’instruction, Mahawa Sémou Diouf, un des avocats des mis en cause, Me Moustapha Diop, s’était livré au jeu de questions-réponses des journalistes. Interpellé sur les tenants et les aboutissants de l’audition, Me Diop avait soutenu : ‘Les trois policiers ont été entendus par le doyen des juges d’instruction et ils ont été mis en liberté provisoire. Ils ont tous déclaré ne pas reconnaître les faits. Le juge les a inculpés de coups et blessures volontaires, actes de torture et atteinte à la liberté de travail des journalistes. Il sera fixé une autre audience pour l’audition sur le fond. Aujourd’hui, il s’agit simplement de voir s’ils reconnaissent où pas les faits qui leur sont imputés’.
Ainsi, les trois policiers présumés d’avoir agressé les deux journalistes, sus nommés, s’en étaient sortis avec une mise en liberté provisoire. Ces trois policiers, par ailleurs agents de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip), ont été désignés par la gendarmerie comme étant les agresseurs présumés des journalistes Boubacar Kambel Dieng et Karamokho Thioune. ?De sources bien au fait du dossier, le procureur de la République avait saisi le ministre de l’Intérieur, pour la délivrance des ordres de poursuites contre les présumés coupables de ce que l’on a appelé ‘bavures policières’. Le patron des policiers s’était finalement exécuté, sur ordre du président de la République. Et l’Etat du Sénégal a ainsi commis quatre avocats devant assurer la défense des policiers : Mes Moustapha Diop, Oumar Youm, Baboucar Cissé et Mbaye Guèye. Les mis en cause étaient au nombre de cinq au départ. Mais entre temps deux d’entre eux seront décédés des suites d’un accident.
P. NDIAYE
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