Agression, menaces, rapport avec les politiques, élections: Le plaidoyer des journalistes pour une meilleure protection.

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Bien souvent, des journalistes ont fait l’objet d’attaques, de menaces de mort et d’agression. En effet, à quelques mois des élections législatives, la sécurité des professionnels des médias est plus que d’actualité. Ces derniers interpellent les autorités compétentes pour que des mesures idoines soient prises afin de leur permettre de faire leur travail dans de bonnes conditions.
Les journalistes Abibou Mbaye, Abass Sow et Issa Thioro Gueye, tous en service à la Rts, ont fait l’objet de menaces de mort par téléphone alors que Ndeye Ngoné Diop a été victime d’agression lors d’une conférence de presse de Benno Bokk Yaakar. Cette situation donne un
avant?goût de la situation difficile que les reporters auront à vivre lors des élections législatives qui se tiendront le 31 juillet prochain. Abass Sow, l’un des journalistes victimes de menaces de mort est revenu sur cette affaire qui concerne aussi deux de ses collègues : « je confirme que j’ai été victime de harcèlement et aussi de menaces de mort. Moi?même, ainsi que mes camarades, Abibou Mbaye, chargé des relations de la section Synpics et Issa Thioro Gueye. Depuis la semaine dernière, une personne nous a ap?
pelés vers les coups de 22heures 44 minutes pour proférer des menaces de mort », a confié Abass Sow, par ailleurs, secrétaire général adjoint du SYNPICS, interrogé par Alerte Quotidien. Ce dernier de préciser que ces menaces ne changeront en rien leur position dans la lutte pour le respect des droits des travailleurs : « cela ne nous ébranle pas parce que nous sommes dans nos droits de revendiquer, de syndiquer « , a?t?il dit très ferme.
Des menaces prises très au sérieux
A l’en croire, une plainte a été déposée suite à ces menaces : « nous avons pu déposer une plainte officiellement pour menaces de mort contre X mais le
temps de la justice n’est pas le temps du citoyen et nous laissons les autorités judiciaires, les autorités administratives faire le travail nécessaire pour que ces gens qui se masquent dernière un numéro privé pour
proférer des menaces ou essayer d’attenter à la vie d’honnêtes citoyens puissent être démasqués et mis hors d’état de nuire », a fait savoir M. Sow qui dit prendre très au sérieux ces menaces : « ceci ne constitue que
des menaces mais on le prend très au sérieux tout en sachant que cela ne nous ébranle pas », a?t?il dit. Même s’il ne reconnaît pas formellement ceux qui se cachent derrière ces menaces, Abass Sow dit savoir d’où elles
proviennent : « de toutes les façons, les menaces ne sortent pas du cadre de nos activités syndicales. En dehors de ces activités que nous menons au profit de la défense des intérêts matériels et moraux des travail?
leurs de la Rts, nous n’avons aucunement d’autres activités qui compromettent des menaces.
Mais les seules activités que nous menons qui sont à l’origine de ces actes, nous viennent de la Rts », dit?il convaincu.
Prendre toute précaution utile

Cette situation arrive à quelques semaines des élections législatives qui se tiendront le 31 juillet prochain. Et pour se prémunir des attaques et autres agressions, Abass Sow demande aux journalistes de
jouer leur rôle de quatrième pouvoir et de se mettre à équidistance des chapelles politiques mais aussi de prendre leurs précautions. « A chaque fois que des élections doivent se tenir, ce sont des intérêts divergents qui se manifestent mais aussi des positions divergentes mais ces divergences doivent être source de cohérence, de stabilité si les règles du jeu sont biens maintenues. Maintenant, globalement, ce sont des menaces verbales mais aussi des violences physiques. Chaque journaliste doit prendre des mesures qui s’imposent en se protégeant d’abord, en faisant
tout pour se mettre à l’abri de tout harcèlement », a?t?il fait savoir rappelant que « ce sont des moments de rapport de force entre journalistes en lieu et place entre journalistes et d’autres forces qui prennent part à la compétition. Les gens vont dire que les journalistes sont pro X ou Y alors que le journaliste ne peut pas être d’un camp.
Il doit exercer un travail et il est membre et acteur du jeu démocratique » parce que, selon lui, les journalistes ont, depuis toujours, occupé une place centrale
à toutes les transitions politiques du Sénégal « dans la couverture des évènements, dans l’information mais aussi dans la diffusion des informations issues du scrutin ». Donc, insiste? il, les journalistes sont membres
de ce processus électoral, « ils sont membres du jeu électoral et ils doivent bénéficier de la
protection de l’État, des citoyens pour mieux exercer leur travail » a plaidé le journaliste.
Et pour permettre aux hommes des médias de travailler dans un climat de sécurité et de sérénité, il demande aux autorités, à tous les niveaux, de s’impliquer : « j’invite les autorités civiles, militaires, les différents quartiers
généraux, les états?majors des partis politiques, de la mouvance présidentielle, des non?alignés tout comme ceux de l’opposition à respecter et à encadrer les journalistes, à leur faciliter la tâche parce que nous le
faisons au nom de la République, au nom du jeu démocratique. Nous avons tous intérêt à préserver les acquis démocratiques et que les journalistes doivent mieux jouer leur rôle.
C’est pourquoi j’invite le ministère de l’intérieur en charge de l’organisation de ces élections à mieux préserver les journalistes, à leur faciliter l’accès à
l’information mais aussi à leur donner tous les moyens nécessaire, matériels et humains à pouvoir exercer librement leur travail », a fait savoir Abass Sow.
Des faits assez graves
Pour sa part, le secrétaire général adjoint en charge de la communication du syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal(Synpics), constate et regrette le fait que les professionnels des médias soient victimes de violences en période électorale. « A chaque approche d’une élection, que cela soit une élection présidentielle, législative ou locale, les journalistes sont exposés parce qu’ils sont sur le terrain pour couvrir les évènements politiques et à chaque fois, ils ont
maille à partir soit avec des hommes politiques, soit avec leurs militants. Ces dernières semaines, nous avons enregistré quelques agressions et la
dernière en date c’est celle faite sur notre consœur Mme Ndeye Ngoné Diop de Dakar Buzz qui, lors d’un point de presse a été huée par des militants de Benno
Bokk Yakaar ce que nous, au niveau du Synpics, nous avons dénoncé fermement », a rappelé
Maguette Ndong. « Non seulement ils ont hué la journaliste qui a posé une question qui n’a pas plu aux militants mais à la fin de cette cérémonie, ils l’ont agressée », a?t?il poursuivi. Ce
dernier appelle les hommes politiques au sens de la responsabilité. Il trouve, ainsi, que ceux?ci doivent prendre en compte la sécurité des journalistes à chaque fois qu’ils organisent des rencontres avec eux.
« Nous estimons que ces faits sont assez graves pour être dénoncés par le Synpics ensuite nous voulons rappeler à la classe politique dans sa totalité que les journalistes sont aussi des acteurs du jeu démocra?
tique et de ce point de vue ils doivent être respectés parce qu’ils ont un travail à faire et ce travail les amène à être sur le terrain fréquemment pour ne pas dire quotidiennement.
Chaque journaliste qui est appelé à couvrir un évènement doit tout faire pour être dans les meilleures conditions qui soient », a suggéré M. Ndong qui renseigne que, parfois, ces hommes politiques même sont à l’origine d’attaques contre la presse. « Souvent ces violences sont cautionnée par les hommes politiques sinon même par des militants qui ne jurent
que par leurs militants et nous estimons que c’est à dénoncer c’est pourquoi nous les appelons à faire preuve de sérénité et à savoir que le journaliste
n’est pas un acteur du pouvoir mais il est là pour donner l’information à l’opinion. Il faut que cette distinction soit faite par tous les acteurs du jeu politique », fait?il savoir avant de rappeler qu’il peut exister une lueur d’espoir pour ces élections à venir: « nous osons espérer que les choses vont changer d’ici l’élection du 31 juillet pro?
chain », a?t?il fait savoir.
«LES JOURNALISTES
DOIVENT AUSSI PRENDRE
LEURS RESPONSABILITÉS»
Les patrons de presse qui, pour la plupart, laissent les reporters à eux?mêmes, sont aussi pointés du doigt. Mais, Maguette Ndong demande aux journalistes de
prendre leurs responsabilités.
« Les patrons de presse ont l’obligation, chaque fois qu’on leur avoie des demandes de couverture, d’envoyer un reporter mais aussi celle de donner des consignes au reporter c’est à dire que quand il y a une ten?
sion d’avoir le réflexe de se protéger avant de faire quoi que ce soit parce qu’il ne sert à rien de couvrir une information à ses risques et périls. Le journaliste
doit avoir le réflexe de savoir que si l’atmosphère n’est pas adéquat pour faire un travail journalistique de plier bagages.
En tout cas au niveau du Synpics c’est ce que nous recommandons aux journalistes »,
a?t?il précisé rappelant à leur niveau, des consignes ont été données pour que les journalistes puissent s’en approprier afin de pouvoir couvrir les évènements politiques en toute quiétude.
« Le Synpics a donné des consignes pour qu’à chaque approche d’une élection les journalistes fassent attention parce qu’il y a de l’électricité dans l’air et qu’il est important de faire attention. Le journaliste doit aussi se distinguer de la foule à chaque événement parce?que quand il y a foule de sympathisants et de militants et que le journaliste n’est pas distingué,
il peut être victime quand il y a mouvements « , renseigne Maguette Ndong qui rappelle l’importance de porter un gilet estampillé « presse » et d’avoir en
sa possession une carte de presse. « Si on s’entoure de ces mesures, le danger sera beaucoup plus amoindri et nous demandons à tout un chacun de faire des efforts dans ce sens », a?t?il dit avec optimisme.
Avec Alerte Quotidien.

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