Alioune Tine et Mame Mactar Gueye hantés par les démons de la division

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XALIMANEWS- Jusque-là, le débat sur les divisions ethniques n’a jamais prospéré au Sénégal. Mais depuis quelques temps, des personnalités politiques et hommes de médias tentent de l’imposer dans l’espace public. Ce qui indispose toutes les forces vives responsables, parmi lesquelles Alioune tine et Mame Mactar Gueye qui n’ont pas caché leur désolation d’entendre ce genre de discours au Sénégal.

S’ils étaient ressuscités, les pères fondateurs et autres éminences grises du pays comme Senghor et Cheikh Anta Diop auraient du mal à reconnaitre ce Sénégal qu’ils ont légué à l’actuelle génération. Tout au moins, ils seraient profondément déçus du débat «mesquin» que certains hommes de mauvaise foi tentent d’imposer dans le pays. Parce qu’en réalité, jusque-là, il n’y a pas de division et autres rivalités ethniques criardes sur le territoire sénégalais. Mais à force de stigmatiser des communautés et d’opposer les unes aux autres, ces politiciens et hommes de médias véreux risquent de saper l’unité et la stabilité du pays.

Et c’est ce qu’a compris le fondateur du Think Thank Afrikajom Center, Alioune Tine qui, dans un tweet hier, s’est d’abord interrogé sur la récurrence du débat sur les questions identitaires au Sénégal. Il souligne que c’est un signe palpable de régression du débat politique et de l’absence de débats d’idées. «Il faut arrêter de recourir à la manipulation des leviers identitaires pour conquérir ou conserver le pouvoir», a alerté Monsieur Tine.

Dans la foulée, il a soutenu que les deux crises majeures qui menacent de déflagration tout l’espace sahélien et la Cedeao ; c’est la crise de la démocratie représentative qui est une crise grave de la légitimité. A cela, s’ajoute la crise de la sécurité occultée des sommets de la Cedeao. «Il est temps d’en faire une priorité», a-t-il indiqué. Joint au téléphone, l’ancien secrétaire général de la Raddho a indiqué que quand les questions identitaires se manifestent comme levier de mobilisation politique, c’est qu’on a commencé à faire le deuil du sens, qu’il n’y a plus de vision, plus de programme, plus d’idéologie. Alors, il pense qu’il faut faire attention, car la politique peut rapidement virer à la guerre. «Il faut voir ce qui se passe dans la région avec les conflits communautaires. Il nous faut redonner du sens à l’action politique, il faut éviter le travestissement et la falsification des règles démocratiques», dit-il. Poursuivant, il trouve qu’il faut avancer en négociant les tournants difficiles par des compromis dynamiques, par le dialogue et l’élaboration de consensus fort sur notre pacte républicain, démocratique et social.

Après la crise, précise-t-il, il faut tirer collectivement les bonnes leçons et faire preuve de résilience en évitant de s’enliser dans les polémiques stériles, sans aucune portée et pire dangereuses pour le vivre ensemble. «Surtout qu’il existe des signes préoccupants qui doivent amener les pouvoirs publics, la classe politique, la société civile et les guides religieux à prévenir efficacement le terrorisme qui frappe aux portes des pays du Golfe de Guinée explicitement ciblés par les groupes terroristes armés. «Ces groupes sont déjà présents au Togo, au Ghana, au Bénin et en Côte d’Ivoire. Ils sont à nos frontières avec les Mali. Il nous faut ouvrir les yeux, les oreilles et nous unir faces à ces menaces diffuses que les crises et conflits politiques aggravent et nourrissent. La vigilance doit désormais être de rigueur», déclare Alioune Tine.

 «LE SENEGAL NE PEUT SE TARGUER D’ETRE ABSOLUMENT IMMUNISE CONTRE CES VENTS DE FOLIE…»

Une autre personnalité de la société civile en l’occurrence le vice-président de l’Ong Jamra, Mame Mactar Guèye, a affiché sa vive préoccupation. Il a également pointé du doigt certains politiciens et autres médias comme étant les principaux responsables de ces dérives ethnicistes.

A l’en croire, le Sénégal ne peut se targuer d’être absolument immunisé contre ces vents de folie qui ont eu à s’emparer de certains pays africains frères, où des franges entières de leurs sociétés ont eu à souffrir le martyr de la stigmatisation et de l’ostracisme. «Nous ne sommes qu’un modeste pan, par mitant d’autres, de la société africaine, avec ses blessures ancestrales mal cicatrisées, les réminiscences de ses conflits tribaux imparfaitement refoulées et ses tares congénitales handicapantes, qui auront marqué sa longue et douloureuse évolution», déclare Jamra dans une note parvenue à «L’As » et signée par Mame Mactar Gueye.

 A l’en croire, chaque peuple a eu à étrenner son épreuve du feu, avant de se découvrir peu à peu une conscience nouvelle, faite d’une meilleure acceptation de l’autre, dans une dynamique de «commun vouloir de vie commune».

Al ’endroit de Macky Sall, Le vice-président de l’ONG Jamra rappelle au Président Macky Sall qu’il serait utopique de prétendre faire l’unanimité. «C’est dans sa fataledestinéede cléde voûtedes institutions de devoir essuyer des attaques en règles de ses contempteurs et potentiels rivaux. Le débat contradictoire demeurant la première richesse de la Démocratie», précise le sieur Gueye pour faire prendre conscience au chef de l’Etat les enjeux de l’heure.

SURENCHERE DU DISCOURS IDENTITAIRE

Monsieur Gueye a dénoncé par ailleurs la surenchère du discours identitaire qui peut insidieusement conduire sur les pentes glissantes de périlleuses dérives, dont la Nation pâtirait douloureusement. Par conséquent, le vice-président de l’Ong Jamra exhorte les uns et les autres à rejeter énergiquement toutes velléités de sédimentation dans nos mœurs politiques et médiatiques de fâcheuses tendances au flétrissement ou à la caractérisation ethnique. Il récuse ainsi tous les actes donnant l’impression d’une «ethnicisation du pouvoir» ou d’attribuer des intentions irrédentistes occultes à tout leader politique, originaire du Sud ou du Nord du pays, dès lors qu’il nourrirait de légitimes ambitions nationales. «Nous gagnerions assurément à nous en départir résolument. Pour de bon. Et au plus vite, pour éloigner à jamais le spectre de ces basculements brutaux, consécutivement à une atmosphère délétère, inconsciemment entretenue, et qu’une insignifiante étincelle aura embrasé de manière fulgurante. Et incontrôlable. Au-delà des rivalités politiques bien comprises, parce que nécessaires pour une bonne respiration de la Démocratie, il faut une grande vigilance de la part des acteurs de l’arène politique, qui peuvent légitimement croiser le fer à travers des confrontations d’idées, de programmes et de projets de société, tout en se gardant de s’aventurer sur le terrain glissant de la stigmatisation raciale ou ethnique», a conclu Mame Mactar Gueye.

L’AS

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