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Amadou Ciré Sall (Vice-président de l’Assemblée nationale) : «L’Italie lie la signature d’une convention à l’expulsion de tous les Sénégalais en situation irrégulière»

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Si le Sénégal veut signer une convention avec l’Italie sur les allocations familiales, les pensions de retraite et l’assurance maladie, il doit accepter l’expulsion de tous les Sénégalais sans papiers. C’est la condition posée par Berlusconi, selon Amadou Ciré Sall, 3e vice-président de l’Assemblée nationale. Pour lui, cela est inacceptable. Et il invite le gouvernement à prendre langue avec son homologue italien afin de reprendre les négociations. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le député des Sénégalais de l’extérieur est revenu sur la situation de la Fédération Pds qu’il dirige.

Wal Fadjri : Vous avez organisé un meeting politique le 9 mai. Est-ce le temps des retrouvailles au Pds après le départ de certains pour l’Apr ?

Amadou Ciré Sall : On a voulu profiter de la présence nos collègues députés venus dans le cadre du Groupe d’Amitié Sénégal-France pour remobiliser les militants. Cela fait des mois que les militants ne se sont pas retrouvés. Et nous avons trouvé l’opportunité de les rassembler. Cela a pris trois jours de préparation. Il y a eu une forte mobilisation de nos militants et de nos alliés. Il y avait Abdoulaye Anne du Parti de la réforme d’Abdourahim Agne et de M. Dembélé de l’Urd de Djibo Leyti Kâ. Il s’agissait d’apporter notre soutien au frère secrétaire général Abdoulaye Wade pour les élections de 2012.

Wal Fadjri : Est-ce que ce n’était pas également l’occasion de vous réconcilier avec Mme Athia Aw avec qui vous entreteniez des relations difficiles ?

Amadou Ciré Sall : Tout à fait ! Cela a permis de montrer à nos militants qu’il y a réconciliation entre Mme Athia Aw et moi. Depuis les élections de 2007, Athia Aw et moi avons connu des zones de turbulence. Aujourd’hui, celles-ci sont derrière nous. Il n’y a plus de zones d’ombre entre Athia Aw, secrétaire générale des femmes libérales de France, et Amadou Ciré Sall, secrétaire général de la Fédération Pds de France. Il fallait aussi apporter des précisions par rapport à la situation politique de notre parti ici en France. Parce qu’il y a un commissaire (Meïssa Touré, Ndlr) qui est là depuis quelques mois. Il est chargé de placer des cartes, mais sème une confusion entre son rôle de commissaire et celui de responsable de la Fédération. Il faut qu’on lui rappelle que le rôle de la Fédération, c’est d’entretenir et d’animer le parti. Celui d’un commissaire, à qui l’on a remis des cartes, de les placer, mettre en place une commission de placement des cartes. Mais cette commission n’a jamais vu le jour. Ça aussi, c’est un inconvénient. C’est ça que je dénonce en tant que secrétaire général de la Fédération.

Wal Fadjri : Parlons de votre réconciliation avec Mme Athia Aw. Est-ce que ce n’est pas une réconciliation de façade ?

Amadou Ciré Sall : Ce n’est pas une réconciliation de façade. Cette réconciliation fait suite à une rencontre que nous avons eue avec le président de la République. Quand nous sommes sortis, Athia Aw et moi avons compris que le président de la République a besoin de nous deux. Nous nous sommes posés des questions. Finalement, nous avons compris que si l’on veut faire gagner Abdoulaye Wade en 2012, il y a lieu de nous réconcilier. En tout cas, du fond mon cœur, je lui tends la main. Après le départ de Macky Sall du parti, j’ai appelé tout le monde à l’unité. Il y en a qui m’ont cru, d’autres ne m’ont pas cru. En tout cas, moi, je suis au Pds et j’y reste. Aujourd’hui, nous nous sommes réconciliés. Elle a son rôle à jouer en tant que responsable des femmes, moi je suis responsable de la Fédération jusqu’au prochain renouvellement. Les militants doivent comprendre qu’une Fédération qui existe et a fait gagner Abdoulaye en France, doit continuer à exister. Maintenant, le processus de renouvellement doit se poursuivre. Quand on atteindra la fin, une nouvelle fédération s’installera, l’autre s’effacera. Mais pour le moment, on n’est pas encore arrivé au terme du processus. Les gens sont pressés d’enterrer une fédération qui a une histoire qui date de 1974, qui a connu des hauts et des bas, mais qui continue de travailler.

Wal Fadjri : Reconnaissez-vous alors Mme Athia Aw comme responsable des femmes libérales ?

Amadou Ciré Sall : Tout à fait ! Je reconnais Mme Athia Aw comme responsable des femmes libérales en France. Vous savez que j’ai beaucoup participé à sa promotion. Je la reconnais comme responsables des femmes, comme elle me reconnaît comme responsable de la fédération. Nous faisons équipe et nous travaillons pour l’intérieur supérieur du pays et du parti. (…).

‘Je ne vois pas comment Macky va gagner les élections en France. S’il les gagne, c’est parce que nous sommes divisés’

Wal Fadjri : La Fédération Pds de France n’est-elle pas décimée par le départ de certains de ses responsables à l’Apr de Macky Sall ?

Amadou Ciré Sall : Quand Idrissa Seck a quitté le Pds, beaucoup d’informations ont circulé à la présidence pour dire que le Pds a perdu le terrain, que nous allons être massacrés en 2007. Cela n’a pas été le cas. Nous avons gagné les élections dans les vingt-trois bureaux de vote à Paris et dans tous les bureaux de vote dans les provinces. Avec le départ de Macky Sall, ils disent la même chose. Mais le problème du Pds, ce n’est pas Macky Sall, c’est en notre sein même où il y a des problèmes. Ceux qui sont partis sont des responsables, mais ils ne sont pas aussi représentatifs. Ces départs n’ont pas entraîné beaucoup de monde.

C’est vrai qu’il y a eu la solidarité des Haal Pulaar. Djibo Kâ a connu la même chose quand il a quitté le Ps. Pourtant, personne n’a entendu Djibo Kâ défendre les Haal Pulaar à l’Assemblée nationale. Mais finalement, ces Haal Pulaar sont revenus dans leur parti d’origine. Les gens disent que tout se joue à Mantes la jolie, que tous les gens de cette ville sont partis chez Macky Sall, alors que ce n’est pas vrai. Nous avons même des gens qui étaient partis chez Macky Sall et qui sont revenus. Nous avons d’autres avec qui nous sommes en discussion pour revenir au Pds. Donc, je n’ai pas peur. Ce dont j’ai peur, c’est la division au sein du Pds. On ne peut pas gagner des élections dans la division. Macky Sall aura des voix dans la région parisienne, mais nous restons majoritaires partout en France. Je ne vois pas comment Macky va gagner les élections en France. S’il les gagne, c’est parce que nous sommes divisés.

Wal Fadjri : D’ailleurs, cette division a failli refaire surface dimanche dernier, lors de votre rencontre avec les députés venus rendre visite au Groupe d’Amitié France-Sénégal…

Amadou Ciré Sall : C’est là où le bât blesse. Je suis venu uniquement pour préparer cette rencontre. Quand on organise une telle rencontre et qu’un commissaire chargé de placer des cartes, se permet d’envoyer des Sms aux militants pour leur demander de ne pas y aller, en qualifiant notre rencontre de diversion, c’est grave parce qu’il sort de son rôle (…) Je reconnais qu’il est le commissaire chargé du placement des cartes, comme il doit reconnaître que je suis le secrétaire général de la fédération et quand il veut faire quelque chose, il doit nous consulter, discuter avec nous. On lui a même dit de mettre en place une commission de placement des cartes. Mais cette commission n’a jamais été créée. (…).

Wal Fadjri : Parlons des allocations familiales des Sénégalais de l’extérieur. Certains se plaignent du taux qu’on leur attribue, d’autres du retard, etc. En tant que député, n’avez-vous pas plaidé leur cause devant la représentation nationale ?

Amadou Ciré Sall : Il va falloir faire un petit bilan. Quand nous sommes venus au pouvoir en 2000, les ayants droit en matière d’allocation familiales ne percevaient que 700 francs Cfa. Pendant ce temps, la France donnait plus de 3 000 francs Cfa par mois et par enfant. Quand le président Wade est arrivé au pouvoir en 2000, il m’a demandé les priorités des Sénégalais de l’extérieur. Nous avons dit qu’il fallait d’abord régler les problèmes de la douane et des allocations familiales. Les problèmes de la douane sont derrière nous. Aujourd’hui les Sénégalais de l’extérieur se rendent compte que les problèmes de douane ne se posent plus ni à l’arrivée à l’aéroport ni à l’intérieur du pays. C’est un point très important.

Ensuite, il y a les allocations familiales. Aux dernières nouvelles, la France donnait 5 000 francs Cfa. Le président Wade a dit de remettre aux ayants droit tout ce que la France donne comme allocation familiale. Comme l’on paie les allocations familiales jusque dans les villages, la caisse a dit que cela occasionne des frais d’essence, la nourriture du personnel. Au lieu de payer les 5 000 francs, on leur donne autour de 4 000 francs. A l’heure où je vous parle, je suis ce problème de près et je n’ai pas entendu de retard. Il peut arriver des problèmes de dysfonctionnement des caisses régionales.

Le seul problème que nous n’avons pas réglé, c’est l’assurance maladie pour que les enfants qui sont restés au Sénégal, puissent bénéficier de l’assurance maladie de leurs parents restés en France. Pour cela, il faut une réciprocité entre la France et le Sénégal. J’en profite pour lancer un appel au ministère de la Fonction publique pour relancer les pourparlers entre les deux pays.

Ceux qui se plaignent des allocations familiales, je leur demande de prendre contact avec moi pour que je puisse aller auprès de la Caisse de sécurité sociale pour m’enquérir de la situation.

‘Notre gouvernement doit reprendre les discussions avec les autorités italiennes (…) parce qu’aujourd’hui, rien ne garantit aux Sénégalais qui travaillent en Italie qu’ils pourront toucher leurs allocations familiales et leur pension de retraite’

Wal Fadjri : Et les pensions de retraite ?

Amadou Ciré Sall : Pour les Sénégalais de France, il n’y a pas de problèmes à ce niveau parce que notre pays a signé une convention avec la France dans ce domaine. Cette convention garantit aux Sénégalais qui travaillent en France leur retraite, leurs allocations familiales, la protection sociale. Ce que nos compatriotes d’Espagne, d’Italie n’ont pas, alors que je me bats pour ça depuis cinq ans. J’ai été en Espagne pour interpeller notre ambassadeur. Il m’a dit que l’Espagne a fait tout ce qu’il fallait faire pour signer une convention avec le Sénégal. Mais c’est notre pays qui traîne. J’ai interpellé les députés espagnols venus à l’Assemblée nationale ; ils m’ont répété la même chose. Nous sommes en train de voir avec le ministère des Affaires étrangères comment reprendre le dossier et le signer. Je pense que cela ne saurait tarder.

Il reste l’Italie qui lie la signature d’une convention avec notre pays à l’expulsion de tous les Sénégalais en situation irrégulière alors que cela n’a rien à voir. Mais là aussi, notre gouvernement doit reprendre les discussions avec les autorités italiennes pour qu’elles comprennent bien que cette situation ne doit pas durer parce qu’aujourd’hui, rien ne garantit aux Sénégalais qui travaillent en Italie qu’ils pourront toucher leurs allocations familiales et leur pension de retraite. Si l’on n’y prend pas garde, on va vers la catastrophe. Ce sont des choses que je plaide à l’Assemblée nationale tous les jours.

Le ministre de la Fonction publique doit aussi aller vers les Sénégalais de l’extérieur. La caisse d’allocation familiale, la caisse de protection sociale dépendent du ministère de la fonction publique qui doit donc engager des discussions avec son homologue des Affaires étrangères pour qu’on puisse signer rapidement une convention avec l’Espagne et l’Italie.

Ce dont on a besoin avec la France, c’est la révision de la convention pour demander une augmentation des allocations familiales.

Wal Fadjri : Pourquoi avec l’Espagne ça coince ?

Amadou Ciré Sall : Je ne sais pas. C’est au niveau de l’administration. Vous savez que nous avons une administration qui est lente. C’est pourquoi on doit réformer pour respecter les délais. J’avais voulu taper sur les députés espagnols, mais j’ai constaté que c’est notre pays qui traîne les pieds.

Wal Fadjri : Et les autres pays comme les Etats-Unis et le Canada ?

Amadou Ciré Sall : Cela n’existe pas avec les Etats-Unis. Mais ce que nos compatriotes des Etats-Unis ont demandé quand j’y étais en visite, c’est qu’ils puissent cotiser à la caisse de retraite et de la protection sociale. J’avais fait un dossier que j’avais remis au ministère de la Fonction publique, mais cela traîne.

Wal Fadjri : Parlons du Conseil des Sénégalais de l’extérieur mis en place par le ministre des Sénégalais de l’extérieur à la veille de l’inauguration du Monument de la renaissance. Il y a également l’Assemblée des Sénégalais de l’extérieur mise en place après un long processus de concertation. N’y a-t-il pas problème ?

Amadou Ciré Sall : Suite à une rencontre que j’ai eue avec le président de la République, il m’a dit qu’il voulait relancer le Conseil des Sénégalais de l’extérieur. Quand je suis revenu à Paris, j’en ai parlé à des compatriotes. C’est ainsi que Bathily a mis en place son association de la loi 1901. Et cette structure n’émane pas de l’Etat. Donc il n’y a pas de problème entre les deux.

Ainsi, le Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur qui existe de plus de dix ans, n’a rien à voir avec l’Assemblée des Sénégalais de l’extérieur. Le conseil est une émanation de l’Etat et représente tous les Sénégalais de l’extérieur, alors l’Assemblée des Sénégalais de l’extérieur ne concerne que les Sénégalais de France. Donc il ne peut pas y avoir de confusion entre les deux structures d’autant plus que le Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur regroupe toute la diaspora sénégalaise.

Wal Fadjri : Certains reprochent à ce Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur de ne regrouper que des militants du Pds.

Amadou Ciré Sall : Il ne regroupe pas seulement des militants du Pds. Au départ, quand il a été créé par le régime socialiste, il n’y avait que des militants du Ps. Nous en avons été exclus. C’est avec ce Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur que les socialistes ont élu les sénateurs. Ce qui s’est passé avec ce conseil, c’est que la plupart des gens qui étaient membres du Parti socialiste, et qui sont membres de ce conseil, ont tous viré au Pds. Ça, on n’y peut rien.?
walf.sn

1 COMMENTAIRE

  1. amadou cire sall.quand on est pas libre on devient le griot de wade et on partage ses turpitudes.les nobles sont a l’apr.rejoins tes anciens compagnons du pds de france qui ont pris le chemin de l’honneur et de la dignite et cherche du travail au lieu de te faire humilier par ce vautour de wade.RIEN NE VAUT LA DIGNITE.tout ce que tu dis c’est du pipot et ce n’est que pour plaire a ton nul de wade.ALORS FERME LA ET VIS DE TA SUEUR.

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