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Annonce De La Creation De 234.260 Emplois De 2012 A 2016 Les Diplômés Du Sénégal Restent Mitigés

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L’annonce par le Gouvernement de 234.260 emplois créés entre 2012 et 2016 soulève un vif débat. D’aucuns défendent les chiffres, au moment où d’autres parlent de poudre aux yeux, juste pour masquer les limites du pouvoir et l’inefficacité de sa politique d’emplois. Du côté des jeunes, la situation est loin d’être reluisante, puisque chaque année 300.000 demandeurs arrivent sur le marché de l’emploi. La convergence des étudiants et diplômés du Sénégal reste mitigée par rapport aux résultats et prône l’auto-emploi.

La question du chômage est un véritable casse-tête chinois au Sénégal. L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) parle d’un taux de chômage des jeunes estimé à 13% en 2015, mais il suffit de jeter un coup d’œil sur la société pour se faire une idée de l’écart qu’il y a entre ces chiffres et la réalité. Il ne suffit pas d’être spécialiste pour se rendre compte qu’au Sénégal, plus de la moitié des jeunes diplômés sont dans l’enfer de la recherche d’un emploi difficile à décrocher ou simplement sont dans le sous emploi. C’est cela qui fait que l’annonce de 234.260 emplois créés de 2012 à 2016, avant-hier, lors du Conseil interministériel consacré à l’emploi, fait couler beaucoup de salive.

Les tenants du régime ne manquent pas d’arguments pour défendre ces chiffres qui, selon eux, sont le résultat des déclarations d’Etat et du protocole d’accord Etat-employeur. Cependant, même si on ne peut ni confirmer ni infirmer ces chiffres, ceux-ci sont loin de la promesse de 100.000 emplois par an faite par le candidat Macky Sall à la jeunesse du pays. Chez les principaux concernés, à savoir les jeunes, d’aucuns soutiennent que les chiffres ne se mangent pas, l’essentiel est de leur permettre de s’épanouir.

D’ailleurs, Mamadou Coumba Diouf, coordonnateur de la convergence des étudiants et des diplômés des universités du Sénégal, reste «mitigé» sur le bilan et la politique de l’emploi du Sénégal. Analysant les chiffres annoncés par l’Etat, il indique que l’essentiel n’est «pas une question de chiffres, mais de redonner de l’espoir aux nombreux jeunes qui demandent l’insertion». Cela devient une nécessité si on sait que chaque année, le marché du travail accueille 300.000 nouveaux demandeurs d’emploi.

Les diplômés sénégalais sont conscients de l’ampleur de la tâche. C’est pour cela que la convergence des diplômés reconnaît que l’Etat du Sénégal, en tant que pays aux revenus limités, ne peut pas donner du travail à tous les demandeurs. «Même si les autorités voulaient donner du travail à tous les jeunes, elles ne le pourraient pas. L’Etat n’a même pas vocation à être le principal employeur de tous les demandeurs», explique le coordonnateur de la convergence des étudiants et diplômés du Sénégal, Mamadou Coumba Diouf, joint au téléphone.

«La bureaucratie a atteint ses limites »

Pour lui, la solution devrait venir de l’auto-emploi que l’Etat doit promouvoir et créer les conditions nécessaires pour que les jeunes diplômés s’y engouffrent. C’est pour cela, poursuit Mamadou Coumba Diouf, que la structure qu’il dirige a proposé à l’Etat, depuis 2012, une nouvelle méthode pour faire face à la question de l’emploi des jeunes, à travers un Observatoire national de l’emploi qui permettra d’établir une cartographie nationale des besoins. «C’est pourquoi, chaque année la convergence organise la caravane nationale des grandes écoles pour détecter toutes les potentialités, les opportunités et les niches d’emplois à travers le pays pour jeunes diplômés», argumente le responsable estudiantin. Pour lui, les jeunes ne doivent plus rester les bras croisés en espérant un jour être intégrés dans la fonction publique qui ne peut pas absorber tout le flux des demandeurs d’emplois. «La bureaucratie a atteint ses limites. Il faut pousser ces jeunes vers l’auto emploi. Un diplômé qui a le Bac plus 4 ou 5 doit être capable de créer sa propre structure, au lieu de demander de l’emploi», pense M. Diouf. Dans le même ordre d’idées, il estime qu’il appartient toutefois à l’Etat de créer les conditions pour cela, en améliorant la formation des jeunes et l’environnement des affaires.

«On ne sent pas les structures comme le Fongip…»

Pour réussir dans cette nouvelle politique, indique le jeune diplômé, l’Etat devra être plus concret en évitant de miser trop sur des agences et fonds qui ne font pas l’affaire des jeunes. «Le Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) est une solution, car il permet de créer des entrepreneurs agricoles, de la production à la transformation. Beaucoup de jeunes étudiants travaillent dans les Prodac. Cela est plus concret que les fonds dont on entend parler et qui ne financent aucun jeune. On ne sent pas les structures comme le Fongip. On ne voit pas les jeunes dire qu’ils ont été financés par le Fongip ou l’Anpej. On demande des programmes et projets concrets», assène le coordonnateur de la convergence des étudiants et diplômés du Sénégal. En tout cas, on espère avec le Haut conseil de l’emploi et de la formation que le Premier ministre a décidé de réactiver, que la situation va s’améliorer pour les milliers de jeunes demandeurs d’emplois.

Oumar KANDE (L’AS)

1 COMMENTAIRE

  1. ngiir yalla les diplômés et chômeurs sont partout.recrutez les et débarrassez nous des vieux retraités que vous dans les ministéres et services public

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