L’affaire du journaliste Cheikh Yérim Seck, condamné à 3 ans de prison ferme pour viol, refait surface. Au sein du collectif des avocats de la défense, on cherche à tirer d’affaire le journaliste, tout en espérant le «désistement matériel» de la partie civile, devant la Cour d’appel.
Aujourd’hui, le souhait de la défense c’est d’obtenir au plus vite la liberté provisoire pour Cheikh Yérim Seck. Après le «désistement matériel» de Ndèye Aïssata Tall, la défense compte sur les plaidoiries, «pour l’infirmation du jugement de la première instance».
A cette occasion, précise un avocat du mis en cause, les stratégies de défense découleront du désistement de la partie civile. Pour ce conseil de la défense, c’est sans conteste qu’«un éventuel désistement de la plaignante aura un impact positif» sur le jugement de la deuxième instance.
Quoi qu’il en soit, l’abandon des poursuites peut permettre de diluer les arguments de l’accusation à l’ouverture du procès en appel prévu demain. La Cour d’appel de Dakar va, en effet, statuer sur la demande de liberté provisoire introduite par les conseils du prévenu.
Le représentant du Parquet de la juridiction d’appel, Lansana Diabé Siby a déjà enrôlé le dossier de Cheikh Yérim Seck à l’audience de demain. En première instance, l’ex-journaliste de l’hebdomadaire français Jeune Afrique a été jugé et condamné à 3 ans de prison ferme.
Il devait payer la somme de 3 millions de francs Cfa à la partie civile, à titre de dommages et intérêts.
«Demander pardon, c’est se tirer une balle dans le pied»
Après quelques mois de prison du journaliste, l’on apprend que des amis communs du magistrat Boubou Diouf Tall, père de la plaignante, et de Cheikh Yérim Seck, «ont fini de rapprocher les deux parties». D’ailleurs, au cour de la médiation, «le journaliste a demandé pardon à Ndèye Aïssata Tall pour le tort causé à cette dernière», apprend-on encore.
Mais cette stratégie de défense des avocats et proches de Cheikh Yérim Seck n’est pas appréciée de tous. Le pardon de Cheikh Yérim Seck peut être considéré comme un précédent dangereux pour lui, selon certains auxiliaires de justice. «Car il avait nié vigoureusement les accusations contre sa personne, en première instance. Demander pardon, c’est se tirer une balle dans le pied», prévient un avocat «droit de l’Hommiste». Avant de préciser qu’«en matière de viol, le désistement n’éteint pas l’action publique».
L’avocat est d’avis que Cheikh Yérim Seck a plus intérêt à persister dans sa stratégie de défense, qui consistait à nier les faits. «Le fait de présenter ses excuses et s’engager dans une voie de règlement à l’amiable serait, en quelque sorte, une reconnaissance de sa culpabilité», inique le juriste. Ainsi, le juge d’appel n’aura d’autre choix que d’appliquer la loi !