Il était une fois… C’est par ces quatre mots, un brin nostalgiques, que les témoins de la désormais jadis belle histoire de l’APR-diaspora, risquent de bien commencer leur récit de cette formation politique. Tensions palpables dans les délégations des sénégalais de l’extérieur (DSE)E, tiraillements dans les coordinations des cadres républicains (CCR) et mécontentements généralisés dans les sections. voilà le décors actuel. Un peu plus d’un an après l’arrivée de Macky Sall au pouvoir l’APR-diaspora est passée du fleuve tranquille à la mer déchaînée. La dégénérescence qui a atteint son paroxysme a pris une allure graduelle. C’est au lendemain de l’élection du président Macky Sall que l’APR-diaspora a glissé, paradoxalement, dans une phase d’évanescence croissante qui l’a conduite dans les eaux troubles actuelles.
Des coordinateurs de section, presque tous issus des DSE, ont été nommés soit dans le gouvernement soit dans les ambassades ou consulats ou élus au parlement. Jusque là rien de mal. Seulement voilà. Ces coordinateurs, manifestement animés de tout sauf de l’intérêt du parti, ont opté des stratégies qui sommes toutes se sont révélées néfastes au fonctionnement de la formation. Garder leur poste ou tout simplement se faire remplacer par leurs sous-fifres pour conserver une main mise sur le parti. Mais ces coordinateurs ne se sont pas limités à ce seuls refus de démissionner. Plusieurs d’entre eux ont rompu tout contact avec la base préférant s’emmurer dans le silence, gage selon eux d’une meilleure tranquillité. Les conséquences ne se sont pas faites attendre. C’est le cas de la section de Mantes-la-jolie traversée aujourd’hui par une profonde crise entre pro-ABC et fidèles de l’actuel ministre de la formation professionnelle, Mamadou Talla, et non moins coordinateur incontestable et incontesté de la section. Même si les partisans du ministre imputent aux pro ABC les raison de la situation délétère actuelle de leur section, il n’en demeure pas moins vrai que plusieurs militants ne font pas mystère de leur déception du coordinateur. Contacts rompus avec une très large majorité de la base, désintérêt patent du fonctionnement de la section, séjours discrets en France portés seulement à la connaissance d’une poignée de militants triés sur le volet sont autant de griefs faits à l’encontre de Mr Talla. Actuellement en France pour d’autres raisons bien sûr, le ministre ne manquera pas certainement pas de vouloir redorer son blason dans sa propre section d’abord et au niveau de la DSE ensuite où nombreux ne s’expliquent pas son refus de démissionner officiellement de la structure. Pas sûr que sa tentative de recoller les morceaux de sa section soit couronnée de succès. Tant la blessure profonde. Les retrouvailles sont possibles.mais l’initiative ne doit absolument pas venir des coordinateurs ayant mis le pied dans l’étrier et qui ne pensent qu’à se maintenir à leurs privilèges. Seul le président Macky Sall et lui seul peut recoudre les morceaux. Le parti peut retrouver sa stabilité et sa cohésion d’antan si et seulement si le président Macky Sall s’implique.
Abdoulaye Mbodji
Journaliste (Promotion 2005/ Ecole Supérieure de Journalisme de Paris)