A l’issue de cette audience avec M. Abdeljelil, le chef de l’Etat sénégalais prolonge ses entretiens avec les principaux responsables de l’organe politique de l’insurrection armée, qui s’est dressée depuis quatre mois pour se battre, avec le soutien de la communauté internationale, afin de mettre fin à 41 ans de règne du guide libyen.
Après les chefs politiques et autres responsables des insurgés libyens, le président Wade va également prendre le pouls de la population de cette deuxième ville de Libye, pour de se faire une idée plus précise de la revendication anti-Kadhafi, en vue de poursuivre ses efforts pour une résolution rapide de la crise libyenne.
Après Benghazi, le président de la République du Sénégal et sa délégation se retourneront à Paris, en France, où ils sont passés avant de se rendre en Libye, dans le fief des insurgés libyens.
Cette insurrection a pris forme à la suite du vent de soulèvement appelé ‘’Printemps arabe’’. Le CNT a été créé le 5 mars 2011 à Benghazi par les représentants de l’opposition aux forces du ‘’Guide suprême’’ libyen.
Le chef des insurgés, Moustapha Abdeljelil, est un ancien ministre de la Justice de la Jammariyah libyenne. Ce conseil souhaite être reconnu, par une majorité de pays, comme le représentant légitime du peuple libyen.
De cette reconnaissance dépend l’aide que pourrait lui apporter la communauté internationale. Au plan militaire, il bénéficie du soutien stratégique et matériel de l’Alliance de l’Atlantique Nord (OTAN).
En Afrique et dans le monde arabe, les soutiens qui étaient timides, au début, en faveur du CNT libyen commencent à grossir. Le Sénégal, par la voix de son chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, s’est inscrit dans le concert des nations démocratiques en étant l’un des premiers Etats africains à reconnaître le Conseil national de transition libyen.
Le 27 mai dernier, le président Wade reconnaissait le CNT libyen comme ‘’représentant légitime du peuple libyen’’ et acceptait sa demande ‘’de lui accorder l’autorisation d’ouvrir un bureau de représentation’’ à Dakar. C’était à l’issue d’une audience qu’il avait accordée le même jour à Paris à une mission envoyée par M. Abdeljelil.
Le 19 mai dernier, Me Wade avait déjà reconnu le leader du CNT et les forces qu’il représente ‘’comme constitutifs de l’opposition historique et légitime’’ chargée de préparer la mise en place d’institutions républicaines à travers des élections libres et démocratiques.
C’était lors d’une audience qu’il avait accordée à Dakar à Ali Zeidan, membre du CNT et envoyé spécial de son président, et Mansour Sayf Al-Nasr, également membre et chargé de la coordination des relations avec la France.
Cette délégation était porteuse d’un message écrit de Moustapha Abdeljelil, chef du Conseil national de transition libyen. Il s’agissait de la première audience officielle accordée au CNT en Afrique sub-saharienne, selon les membres de la délégation.
Aps.sn