Je viens, par la présente, vous demander de soumettre au Gouvernement, les 4 questions d’actualité suivantes :
L’offensive aérienne des pays occidentaux contre la Libye :
Nous assistons, depuis quelques jours, à une offensive de forte ampleur, déclenchée par les pays occidentaux, après avoir mis en branle, le Tribunal Pénal International et instauré une zone d’exclusion aérienne, contre la Libye, au nom du devoir de protection des insurgés civils, qui se battent contre le pouvoir en place.
La rapidité avec laquelle, cette décision a été prise et les mesures concrètes auxquelles, elle a donné lieu, contrastent, fortement, avec l’apathie et l’indifférence, dont les Nations-Unies font preuve vis-à-vis des violences quotidiennes exercées contre des civils, sans armes, en Côte d’Ivoire, civils coupables, seulement, d’avoir soutenu un Président démocratiquement élu et reconnu, à qui, on veut confisquer une victoire, que le peuple lui a, pourtant, majoritairement, concédée.
On parle d’arrière-pensées liées à des enjeux pétroliers et à des ressentiments crypto-personnels.
Qu’en est-il exactement ?
Je demande au Gouvernement de venir expliquer aux Députés et au peuple sénégalais, pourquoi, y a-t-il deux poids et deux mesures entre la situation en Libye et la situation en Côte d’Ivoire ?
L’ONU pratiquerait-elle, comme elle le fait, déjà, depuis plusieurs années, sur la question palestinienne, une politique de deux poids et deux mesures en Afrique et dans le monde ?
Comment les africains peuvent–ils, tout en restant attachés au multilatéralisme, mettre un terme à cette situation ?
Celle-ci ne prouve t-elle pas la nécessité, pour l’Afrique, de disposer d’un Représentant Permanent au Conseil de Sécurité, avec droit de veto ?
Les mesures prises par le Gouvernement, face aux risques éventuels de radioactivité de certains aliments ou produits provenant des zones contaminées, suite à la série de catastrophes ayant frappé le Japon :
Au moment où une série de catastrophes frappent le peuple ami du Japon, qui entretient avec le Sénégal, des relations amicales, étroites et fructueuses, peuple qui traverse l’une des plus grandes épreuves de son Histoire, le Gouvernement sénégalais a pris d’importantes mesures diplomatiques, qui méritent d’être saluées.
Nous savons, tous, qu’au nom du principe de précaution, de nombreux pays prennent des mesures, pour contrôler la radioactivité des produits venant d’Asie. C’est pourquoi, j’aimerais que le Gouvernement de notre pays rassure les populations sénégalaises, en expliquant aux Députés et, à travers eux, à notre peuple, toutes les dispositions à caractère scientifique, commercial et économique, qui ont été prises, pour que notre pays n’ait rien à redouter des risques éventuels de radioactivité de certains aliments ou produits provenant des zones contaminées, si tant est qu’il en existe, au Sénégal.
La possibilité de laisser certains marchés fonctionner la nuit :
J’ai, il y a, déjà, plusieurs mois, proposé, que soit étudiée, la possibilité d’encourager les marchés Sandaga, HLM et autres et les Communes qui les abritent, à fonctionner la nuit, pour booster le commerce et booster l’emploi des jeunes, notamment, en plus des importantes mesures que le Gouvernement n’a, jamais, cessé de prendre, depuis 11 ans, en faveur de cette catégorie.
Existe-t-il un inconvénient à ce que cette proposition soit expérimentée à Dakar, à titre d’essai, Thiès, Kaolack et Touba, par exemple, dans un premier temps, pour en tester la validité ?
La situation des créances dues par les huiliers aux paysans :
Les délais, qui avaient été fixés au Gouvernement par les huiliers, pour qu’ils règlent les créances dues aux paysans ayant expiré, j’aimerais que celui-ci vienne devant les Députés, faire le point de la situation.
A cette occasion, je lui demande, en plus, d’apporter des clarifications sur la réalité concrète des possibilités d’écoulement de notre production arachidière, qui existerait en Chine, au Maroc et ailleurs.
En vous en souhaitant bonne réception, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, les assurances de ma considération distinguée.
Professeur Iba Der THIAM