Les derniers affrontements entre l’armée et les éléments du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) ont-ils laissé des séquelles du côté des insurgés ? Cette interrogation trouve aujourd’hui toute son importance, surtout après le communiqué de la branche armée du Mfdc, Atika, qui parle de « panthère » rétablie de ses blessures et qui se lance à la poursuite de ses agresseurs.
Dans ce communiqué ni signé ni daté, l’aile combattante du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) a de fait déclaré que « le gouvernement a joué la carte politique de la dissolution du Mfdc qui vivait une période très difficile, coûteuse pour Atika, avec son contentieux interne … » Aujourd’hui, selon toujours le communiqué, Atika a dépassé cette période trouble. Le caractère atypique de la relation de la branche armée du Mfdc résulte cependant dans le fait que c’est devant le portail du commissariat central de police de Ziguinchor que le papier a été retrouvé.
Ce qui enfreint l’habitude du mouvement qui déposait d’ordinaire ses communiqués dans les rédactions. « Le Sénégal, confiant de son jeu, a offensé Atika, à Kasana, le 21 Aout 2009 ». Une chose grave, poursuit le communiqué qui déclare en outre que « pour Atika, c’est le réveil d’une panthère blessée et qui cherche à se venger en poursuivant son agresseur… ». La mise en garde farouche contre l’armée est déclinée par l’aile combattante qui demande aux forces de sécurité de bien se tenir, car poursuit le communiqué, « Atika ne tolérera plus d’autres agressions … »
Cette sortie de Atika semble attiser la situation déjà un peu confuse avec cette recrudescence de la violence notée ces derniers jours dans la région, notamment dans les secteurs de Diabir Barraf où les accrochages entre les deux belligérants ont installé la psychose chez les populations.
Pour Atika, le retrait de l’armée reste d’ailleurs le seul remède à la crise casamançaise. Et la branche armée du Mfdc de réaffirmer de vive voix que du retrait des forces de sécurité naîtront la paix et la sécurité. De sources concordantes, le caractère perplexe de ce communiqué (ni signé ni daté) s’explique par le fait qu’il a reçu l’onction des éléments basés à Tambaff, Kassana et Kassolole. Pour autant, il ne pouvait pas être signé par un chef rebelle.
Néanmoins, beaucoup de questionnements subsistent encore à l’esprit des observateurs suite à ce communiqué atypique de Atika. Pourquoi a-t-il pris la destination de la sûreté nationale ? Que vise Atika à travers un tel geste ? Des interrogations que seuls les éléments de la branche armée du Mfdc sont en mesure de répondre
sudonline.sn