Au Kenya, une semaine après l’attaque contre le complexe hôtelier Dusit de Nairobi, l’enquête se poursuit. Des cérémonies d’hommage sont organisées tandis que depuis mardi le site est partiellement rouvert au public pour laisser les personnes travaillant sur place évaluer les dégâts et récupérer leurs affaires.
Depuis plusieurs années, Anthony vend des saucisses et des œufs à l’entrée du complexe Dusit. Il a fui en voyant les terroristes arriver. Après plusieurs jours, il a décidé de reprendre son activité, dans une ambiance lourde.
« Au début, les affaires n’étaient pas très bonnes. C’est comme si les gens avaient encore peur et ne savaient pas ce qui pouvait se passer. Aujourd’hui, on voit du mouvement. Ce n’est pas facile de revenir. Plusieurs clients qui étaient des amis ont été tués à l’intérieur. On ne se sent pas bien, on ressent un traumatisme », témoigne Anthony.
A l’entrée, des agents balayent. D’autres réparent les dégâts. Le site reste sous haute surveillance et les employés doivent prouver leur identité pour récupérer leurs affaires laissées sur place au moment de l’attaque.
Harrisson Ligano Matahani attend de retrouver sa voiture : « J’ai revu un des gardiens qui m’avait indiqué où me garer ce jour-là. On s’est salués. Je suis très heureux qu’il ait survécu. L’ambiance est totalement différente d’avant. On dirait un endroit désert. On dirait que le site est mort et c’est terrifiant de revenir. Certains bruits, comme le crissement de pneus, les cris, me font peur. Je dois regarder autour de moi, être sur mes gardes. C’est gravé en moi maintenant ».
Beaucoup ont laissé des fleurs à l’entrée en hommage aux victimes. Un panneau noir affiche « Nous restons forts ».