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Au Mali, les djihadistes se droguent à la kétamine

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 Des soldats maliens ont découvert, dans la maison d’un complice du Mujao à Gao, de la kétamine, un anesthésiant souvent utilisé comme drogue. Ce qui pourrait expliquer la rage aveugle au combat dont faisaient preuve les djihadistes. Les révélations de notre correspondante.

C’est la grande question qui animait les discussions entre soldats maliens. Au-delà de la puissance de feu desdjihadistes, comment se fait-il que leur détermination et leur rage aveugle au combat étaient si extraordinaires? Sur ce sujet, les témoignages des soldats sont nombreux. Le commandant « Moh », actuellement à Gao, confirme: « Je me souviens d’un gars blessé, pendant l’attaque de Konna. Il se trouvait à 100 mètres, ses intestins sortaient, mais il continuait d’avancer vers moi…  » Le récit d’interrogatoires de police plutôt musclés semble confirmer que les djihadistes n’ont pas que l’idéologie pour moteur: « Le suspect avait la cuisse ouverte, se souvient un autre militaire. On lui a mis du sel, du piment… Il n’a pas bougé. Il n’a donné aucun nom.

« Au check-point installé sur la route de Bourem, au nord de Gao, les soldats ont vu des kamikazes continuer d’avancer, malgré les tirs de l’armée malienne, pour faire sauter leur ceintures d’explosifs au plus près des militaires. A Gao, aussi, un suspect arrêté par la population semblait hilare et indifférent à son sort.

La foi et les convictions idéologiques n’expliquent pas tout. Lors d’une patrouille opérée par les forces spéciales, des seringues et une boîte en carton ont été trouvés dans le domicile d’un habitant de Gao, complice du Mujao. A l’intérieur, de la kétamine – un puissant anesthésiant pour animaux, souvent utilisé comme drogue en Europe. Depuis cette découverte, on comprend mieux à quoi « carburent » les djihadistes, convaincus ou non.

Pour autant, cette trouvaille n’enlève rien à la terreur que les djihadistes suscitent chez certains militaires, musulmans en grande majorité, avec des croyances animistes fortement ancrées. Parés de leurs grigris pour partir au combat, dans l’espoir de faire dévier les balles ou d’éviter les accidents de voiture, de nombreux soldats sont désarmés face au spectacle de combattants indifférents aux tirs et aux tortures.

LEXPRESS.FR

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