Audio: Idrissa Seck reponds aux intellectuels Boris, Mbougare et Felwine

Ils peuvent se partager ces quelques mots. Tous les deux nous ont émerveillé dans un passé récent. 
Doyen Idi est jusqu’ici le plus jeune directeur de campagne à des élections présidentielles(1988). Nous l’avons vu débarquer un ordinateur portable entre les mains. En 2000, les bretelles sont remontées. On espérait voir des schémas magiques de développement rapide du pays. Mais on pensait surtout que le sac à dos contenait plus qu’une paire d’années d’études politiques et quelques semaines à Princeton dont le tableau d’honneur est en verre. L’anglais est un bon viatique pour tout séjournant au pays de l’oncle Sam. Pays de communication directe. Nos trois mousquetaires de la plume qui font notre fierté ici et ailleurs, ont tronqué cette fois l’encre de l’art pour l’art du direct. La description brute. La gravité de faits. Jaillissement,  saillie abrupte ne se compare pas à la geconde ou un tableau de Picasso. Le soulèvement non politicien ignore la laideur des faits qu’il fallait exposer avant de les peindre pour les rendre attrayants. Boris, Felwine et le cadet Mbougar nous ont habitué à des nectars cachetés dans d’autres contextes. Là, le tableau était à présenter tel quel. Alors tous ceux et celles qui l’ont compris ont ravalé leur amertume de non partage des responsabilités. Leur bord ne tenait pas  le gouvernail des faits responsables de  l’ébullition sociale. Ce que nos orfèvres des mots ont magnifiquement architecturé sans fard. L’équilibre et la nuance qu’on leur reproche de manquer, auraient troublé la sacralité des faits. Les faits sont sacrés n’est-ce pas ma sœur?
Doyen Idi, vous savez mieux que moi que la nuance est un outil de cogitation utilisé pour tenter de cerner les différentes ?facettes d’une idée, situation… Péché d’intellos ?Non disons plutôt de différence de lunettes. Quand le chat rouge sur la voiture est visible de partout sauf par l’autre. Et puis toujours, quand l’autre te montre des cafards invisibles à l’œil nu. Alors l’incommunicabilité s’est installée.
On peut comprendre donc l’acharnement. Cette volonté aveuglée,irréfléchie  de taper sur le sujet à des fins d’élimination ( ?). Pourquoi cette gestion extrême trempée d’ostracisme dans les relations? Pour des personnes civilisées, urbanisées, aux raffinements  pointus, cela pose problème. Quand le silence, le meilleur des mépris, ne suffit plus pour gérer le désaccord, la différence idéologique, alors on est loin de l’élégance des vertus chère madame. La société sénégalaise admire les personnes âgées. Leur cursus d’âge va crescendo avec les vertus. Plus on est âgé plus on sage. Cette tendance serait t’elle grippée? L’irruption et l’utilisation des enfants comme boucliers lors des manifestations est à dénoncer énergiquement mais force est de reconnaître l’absence de modèle. Ma sœur, nous avons dégusté tes succulents billets à la radio unique. A l’époque, tu parlais peu pour dire beaucoup. Brève et concise. Mais maintenant, tu parles beaucoup pour dire peu. La manipulation indélicate des concepts comme la Daawa pourrait brûler les doigts. L’appel au bien (Daawa) est le fond de commerce des tarikhas conformément à la recommandation divine. Les dahiras en sont les outils. Par contre, le vrai projet caché est celui des illuminés ,grands maîtres des cieux et de la terre. Une facette de l’iceberg scintille pour donner l’apparence de ce que certains appellent le système à changer.
Comme j’ai commencé, veuillez savourer doyen Idi, ma sœur Die Maty quelques rappels coraniques.
Allah (le très haut) dit « Oh! Vous qui croyez, pourquoi dites vous ce que vous ne faites pas? » S61 V2.  Deux hadhiths
 khoutsy(divin)repris dans le merveilleux livre de l’imam Ghazali « les exhortations sublimes  »
« Combien vous parlez et ne respectez pas vos paroles ? Combien vous amassez ce que vous ne consommez pas? Avez-vous une assurance contre la mort? Ou bien possédez une franchise pour éviter l’enfer ? Ou bien possédez vous la certitude de gagner le paradis ?