Pape Maël Diop, directeur général de l’Agence des aéroports du Séngal (Ads), est rattrapé par un courrier dans lequel il autorise des constructions autour du périmètre aéroportuaire. Il y explique que la hauteur maximale ne doit pas dépasser 7 m. Ce courrier adressé au chef du bureau des Domaines de Ngor-Almadies et de Grand Dakar fait naître des suspicions après l’éclatement du scandale de Tobago.
Dans un courrier daté du 14 avril 2015 et adressé au chef du bureau des Domaines de Ngor-Almadies et de Grand Dakar, le directeur des Aéroports du Sénégal indique que des bâtiments peuvent être construits sur le Tf 4407/Dg situé près de l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor. Toutefois, explique Pape Maël Diop dans sa missive, la hauteur maximale des constructions ne doit pas dépasser 7 mètres. Dès que l’existence de ce courrier a été connue, les rumeurs et les suspicions ont empli les couloirs des Ads où des noms des agents de ce service ont été cités dans le scandale de Tobago.
Cette autorisation place le Dg des Ads au cœur d’une polémique à laquelle il «n’est mêlé ni de près ni loin», selon ses dires. Pour lui, cette autorisation ne concerne pas la Cité Tobago. Selon le Dg des Ads, il s’agit d’une autorisation pour un titre foncier situé dans une zone désaffectée des Almadies. A en croire M. Diop, c’est une manipulation pour sans doute le nuire, alors que cette mesure viserait à assurer la sécurité de l’aéroport. «On ne siège pas à la Cccod et on ne participe pas au lotissement. Mais si on saisit le Dg de l’Anacim, je suis obligé de répondre. C’est un dilatoire», dit M. Diop.
Il faut néanmoins remarquer que la mesure de limitation de la hauteur de construction, n’est pas appliquée autour du périmètre aéroportuaire. De gauche à droite, les constructions montent jusqu’à R+3 dans certaines zones.
Il faut noter que le scandale des constructions de Tobago n’a pas épargné des agents de l’aéroport. Le chef du département génie civil de l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads), Alioune Badara Seck, a été arrêté. Trois autres employés des Ads sont également mis aux arrêts. Parmi eux, le nommé Saliou Kébé, technicien de son état.
A la Section de recherches, Saliou Kébé a déclaré avoir remis à Alioune Badara Seck la somme de 30 millions pour financer l’opération qui consiste à faire reculer le mur de l’aéroport pour morceler et vendre les terrains dégagés.
D’après le journal Libération, Youssoupha Ndiaye, bénéficiaire de plusieurs lotissements irréguliers sur le site, a mis la main à la poche, à travers une intermédiaire, Fatou Diouf Seck, très connue dans le milieu foncier. Cette dernière a également été arrêtée, de même que Youssoupha Ndiaye et d’autres personnes.
Dans la même veine, le Directeur général de l’Anacim ainsi que le Secrétaire général de la Haute autorité de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor ont été interrogés par les enquêteurs dans le cadre de la procédure. Les gendarmes voulaient comprendre comment des engins ont pu démolir le mur de l’aéroport avant qu’on érige un autre mur, sans qu’aucune autorité ne soit au courant. Alors que les engins sont venus du côté de l’aéroport.
Depuis l’éclatement de l’affaire Tobago, le chef de l’Etat a limogé plusieurs hauts fonctionnaires : Il s’agit du Préfet de Dakar, des directeurs de l’Urbanisme, des régionaux des Impôts et Domaines de Dakar et de la Dscos. Ministre des Transports aériens et du Tourisme au moment de l’éclatement de l’affaire, Abdoulaye Diouf Sarr a été muté au département de la Gouvernance locale et de l’Aménagement du territoire.
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