A la cité Mixta, dans l’appartement de l’artiste, il est 19 heures. Samba, le frère et manager, reçoit les invités. Quelques minutes après, l’artiste qui recevait d’autres journalistes, se présente avec un haut bleu et un jean moulant bien sa taille de jeune gazelle. Une coupure de courant s’invite à la petite discussion qui était bien partie pour les préliminaires. Quelques minutes d’attente et tout revient à la normale. A cœur ouvert, Queen Biz qui nous a reçus dans son salon, est revenue sur ce qui fait son actualité. Zoom sur…
Comment une jeune artiste vit-elle son tube figurer dans le top 10 des plus écoutés?
C’est une grande source de motivation. Même si nous visons les Grammy awards. Mais, ça reste une fierté. Il n’y avait que de grands de la musique, donc, je ne peux que m’en réjouir et en tirer des leçons d’encouragement à persévérer. Il y a eu, au préalable, le tube de l’été, une autre motivation. Queen ne compte qu’un album et c’est grandiose pour moi.
Restons avec le tube de l’année, pour la bande à Fou Malade, Books n’est pas le bon, quelle est l’appréciation de la nominée que vous étiez ?
Là, je pense qu’il faudrait aller voir les contestataires. J’en déduis que la fête était belle…..
Cela veut-il dire que Queen se retrouve dans son rang ?
Ce n’est pas une question de rang ni de position. L’essentiel était la nomination, en tant que débutant, d’autant que le mouvement hip Hop regorge de talentueux rappeurs, figurer dans le Top 10 n’est pas fortuit.
Mais, en artiste engagée, vous devez avoir un avis sur un jury dont l’objectivité a été mise en doute ?
Je ne suis pas pressée, je ne m’attarde pas sur des détails. Je suis jeune, j’en suis à mon début et le temps est devant moi. Tant que les sénégalais continuent de me mettre dans leur cœur et adoptent ma musique comme tel est le cas, le reste n’est pas important, à mes yeux. J’ai des ambitions qui dépassent le tube de l’année, le meilleur reste à venir.
La cérémonie a été d’autant belle pour vous que Daddy Bibson a retiré ses propos t’écartant du mouvement Hip Hop…
Il a été grand, au vrai sens du terme. Seuls les grands hommes reconnaissent leurs erreurs et demandent pardon. J’étais émue, vu l’ampleur de nos problèmes. Daddy est un vétéran du rap, il s’est rectifié, je l’en félicite.
Mais, comment avez-vous vécu ces disputes ?
Ce n’était pas un plaisir d’être là, comme à la borne fontaine, en train de se quereller avec un doyen dans le milieu où j’évolue. Mais aujourd’hui, il a eu la grandeur de s’excuser.
Une idée de la nature de votre relation, maintenant que la hache de guerre est enterrée…
De grands amis, nous sommes bien partis pour l’être. On ne sait jamais. Une chose est sure, ça va changer, fini les animosités.
Mais, en fait, quel est votre genre musical, vu qu’il y a différentes sonorités dans votre musique?
N’entrez pas dans ce domaine, vous voyez que même Daddy s’est excusé (rire)…. Vous savez, aux Usa, les plus grands rappeurs vont jusqu’en Inde, à la quête de sonorités. Le monde bouge, il faut savoir cheminer avec lui. On a besoin de tous ses sons pour pouvoir vendre notre musique partout. Il faut oser mettre une sonorité manding dans du rap. Il faut savoir innover, c’est dans le souci de bien faire. Je suis rappeur et je le reste.
Et pourquoi pas membre de Y en a marre ?
Parce que simplement, j’étais, à cette période, très occupée par mon album. Fou malade était venu me voir pour ça et voulait que je sois la voix féminine du mouvement mais, le moment venu, peut-être, j’y serais. En tout cas, je soutiens l’esprit de ce mouvement.
On vous sent parfois sentimentale…
Même quand je chante l’amour, je suis engagée. Si vous me suivez bien…… C’est depuis l’enfance, ça fait partie de moi. Je dirigeais des grèves et autres au lycée, j’étais déléguée d’amicale à l’Université.
Mais, cela sied-il avec le sexy de l’accoutrement qu’on vous reproche ?
C’est toujours dans ma logique d’innovation. Il faut savoir se faire désirer. On est des femmes, il faut qu’on sache montrer notre féminité. Sexy, sans être vulgaire, tout en restant engagée, c’est ma conception et ça contribue à vendre ma musique. Ça saute à l’œil, il y a Bizz dans mon nom, c’est donc tout un idéal.
Et Queen, la reine…..
C’est dans ma tête.
Dirty Fac, c’est votre nouveau clip, toute une histoire, n’est ce pas…..
En effet, j’ai eu des problèmes avec un professeur, j’ai été suspendue, parce qu’il a tout fait pour me suspendre. Mais, ça m’a aidée à comprendre, à murir dans ma façon de penser. De pouvoir faire un discernement entre les bonnes et mauvaises personnes.
Kédougou est aussi un rythme bien de chez nous…
Ma grand-mère maternelle y habite et, avec sa voix exceptionnelle, chantait pour moi, la nuit, quand tout était calme. C’est le déclic, l’inspiration de cette chanson.
Et la promotion de l’album ?
Nous avons l’intention de faire les 14 régions du Sénégal. Déjà, j’étais à l’extérieur du pays et je compte y retourner. Ça marche bien et nous espérons que ça continue. C’est le style américain que nous projetons. Nous allons clipper tous les morceaux. Nous nous préparons pour «Akku Xol» qui sera le prochain clip.
Côté cœur, après votre revers, y a-t-il quelqu’un dans votre vie ?
J’attends le King.
Il n’est pas déjà là ?
Non, je n’ai pas de temps, pour le moment. Vous l’avez dit, j’ai connu un revers, il faut réfléchir pour bien choisir le monsieur avec qui je vais passer le reste de ma vie.
Pourtant, on vous prête une relation avec un européen….
Je ne crois pas aux rumeurs et je vous dis que vous me l’apprenez. Et je suis catégorique, ce n’est pas vrai.
Entre thiouraye & parfum de chambre, nuisette et petit pagne ?
J’aime le thiouraye mais, tout ça, ce n’est pas encore mon truc. Ce n’est pas Queen ça. J’ai des petits secrets que je ne vais pas partager.
Cordon bleu ?
Oui. J’ai commencé à cuisiner depuis toute petite. Et aujourd’hui, ma cuisine va des plats du pays à ceux d’ailleurs. Il faut savoir s’ouvrir au reste du monde.
Projet à court terme ?
Le prochain album en 2014. Je travaille pour la scolarisation des jeunes filles à Makacoulibantang. Et pas mal d’autres projets.
Rewmi quotidien