Aux portes d’Abidjan, les hommes de Ouattara se préparent

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Cantonnés dans une gare de péage désaffectée située à une vingtaine de minutes d’Abidjan par la route, plusieurs centaines de soldats fidèles à Alassane Ouattara se préparent à ce qui est présenté par leur commandant comme « l’assaut final » pour évincer Laurent Gbagbo.
« Cela risque de prendre quelques jours », admet devant un envoyé spécial de l’agence Reuters Issiaka Wattao, avant de rassembler ses troupes et de mettre le cap sur la capitale économique ivoirienne à bord d’un convoi d’une trentaine de véhicules chargés de soldats armés de Kalachnikovs.
« Mais nous irons jusqu’au bout. Pas question de battre en retraite », assure-t-il.
A l’arrivée de l’équipe de journalistes de Reuters, la plupart des soldats faisaient la sieste ou dormaient d’un profond sommeil. Ils avaient déjà été au front et ont transformé le hangar du péage en un camp de base improvisé pour se ressourcer en énergie et en approvisionnements.
L’atmosphère est calme, tranquille. « Bonne arrivée », « Bienvenu », murmurent des soldats qui s’ébrouent et commencent à faire la toilette.
Un pick-up Toyota arrive chargé de sacs de baguettes, vestige culinaire du passé colonial français encore très présent en Côte d’Ivoire. Ces pains s’arrachent et les militaires conviennent de partager une baguette à deux.
L’armement exposé surprend par son extrême diversité – outre des lance-roquettes RPG et des mitrailleuses, certains soldats sont équipés de matraques en bois et de poignards ciselés.
Une poignée d’entre eux arborent des « gris-gris » (fétiches) accrochés au bras composés de lanières de cuir ou de peaux de bête.
Dans toute l’Afrique de l’Ouest, les « gris-gris » sont censés porter bonheur. Ici, leur fonction est claire: conférer l’invicilité aux balles à leurs détenteurs.
« Allons-nous prendre Abidjan ou non ? », interroge Wattao.
La réponse, évidente, fuse sans hésitation.
« Ne tirez-pas n’importe comment. Ne vous livrez pas aux pillages – cela ne servirait pas notre cause. C’est de notre pays qu’il s’agit et nous allons devoir le sauver. N’aggravons pas la misère des Ivoiriens », explique-t-il à ses troupes avant de conclure fièrement:
« Nous ne sommes plus des rebelles. Nous sommes la véritable armée ivoirienne ».
Jean-Loup Fiévet pour le service français
Par Reuters

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