Avis d’experts- l’ucad se vide face à la psychose d’un crash d’avion: La faute aux médias

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Mercredi 18 juillet à Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Une étudiante a quitté précipitamment l’amphithéâtre alors que le professeur dispensait on cours du jour quand le bruit d’un avion qui survolait l’espace universitaire lui est parvenu. Au même moment, le campus social se vidait de son monde. Une rumeur ou prédication (s’est selon) d’un crache d’avion le même jour (18 juillet) au niveau de ce temple du savoir médiatisée à outrance est passé par là.

En l’espace de quelques jours ou heures ce haut lieu de savoir de la rationalité bascule dans l’irrationnel avec la psychose de l’accident d’avion qui s’empare de ce temple repère de la société. Entre peur et résignation, tous dénoncent le rôle des médias dans cette affaire en ce sens que ce genre de sujets accroche, mais les conséquences peuvent être dramatiques. Pour les religieux et sociologues, même si cela n’est que le reflet de la société, les médias sont largement responsables dans ce «processus de nivellement (de la société) par le bas».

Mor Faye, Sociologue des médias
«Les médias relaient les superstitions dans le but de vendre»

«Les médias souvent oublient leurs responsabilités sociales. Il leur est demandé d’informer, d’éduquer et de divertir, mais en même temps, dans cette noble mission que leur donne la société, il n’est pas du ressort des médias de relayer des informations, surtout quand celles-ci relèvent de ce qu’on appelle les croyances collectives ou les superstitions. Jusqu’à preuve du contraire, les médias n’ont pas de preuves matérielles attestant qu’il va y’avoir une catastrophe à Dakar.

Donc le média ne pourrait pas du tout relayer les superstitions n’importe comment au niveau de l’opinion publique. Normalement dans la réglementation, cela lui est interdit parce que quand on relaie des informations de cette nature et qu’il y a une psychose, s’il y a des conséquences négatives, ce sont les médias qui en sont complètement responsables.

Les médias aussi ont une part active dans le traitement de ces faits en ce sens que ce sont eux qui sélectionnent les informations. Car dans la société il y a d’autres sujets beaucoup plus importants. Et ce sont les médias qui vont vers ces informations là dans le but, certainement, de vendre.

Il y a aussi un autre fait : c’est le contexte. Dans les contextes de crise souvent il y a des sujets comme-ça qui surgissent. Dans un contexte de crise, les gens veulent s’accrocher à n’importe quelles croyances en se disant qu’avec ces croyances on peut s’en sortir. Cela aussi trouve un écho dans les médias».

Abdou Aziz Kébé, Islamologue et chercheur à l’IFAN
«Ce qui se passe à l’université est un indicateur de l’Etat mental et psychologique de notre peuple»

«La superstition ne peut cohabiter avec la foi. Ceci montre que les Sénégalais que nous sommes, sont encore très attachés au surnaturel et à l’irrationnel. Et que les divinations, les voyances ont une très grande importance dans notre vie et dans nos activités de tous les jours. Ce qui est en contradiction avec la foi islamique. Une fois qu’on a la foi, ont a confiances en Dieu, mais on ne fait pas foi à ces divinations et voyances. C’est très grave.

Ce qui se passe à l’université est vraiment un indicateur de l’Etat mental et psychologique de notre peuple, de nos populations. Je croix qu’il y a une très grande part de responsabilité pour les leaders du point de vue de l’éducation des populations pour arriver à se départir de ces croyances qui, au fond, sont un frein pour l’émancipation de l’individu, pour le développement des sociétés.

Maintenant, il faut dire une chose, c’est une hypothèse, mêmes si quelqu’un est doté de pouvoir de clairvoyance qui lui permet peut-être d’entrevoir des choses qui vont arriver, je croix que nous avons un exemple parmi nous, quelqu’un qui était parmi nous, Mame El Abdou Aziz Sy Dabakh Malick (RTA). On se rappelle Mame Abdou disait : «un saint m’a recommandé de faire telle prière, telle sacrifice». Mais il n’a jamais dit que si on ne le fait pas telle catastrophe va se produire ou est possible quelque part. Il indique justement les prières, les sacrifices à faire et cela apaisait les populations.
Et, c’est l’occasion, je croix que tous les Sénégalais aujourd’hui peuvent s’en remettre à leur croyances religieuses, musulmans comme chrétiens».

Abbé Alphonse Seck, Vicaire général du Diocèse de Dakar
«C’est l’occasion de revenir à Dieu …»

«La foi est toujours en cheminement. Disons que nous avons toujours à approfondir notre foi en Dieu. Il y a des choses qui viennent contredire cette foi qui est en nous : c’est notamment la peur. On a régulièrement entendu des gens annoncer la fin du monde. Si le croyant entend des choses comme-ça, s’il ne fait pas attention et ne recourt pas à Dieu et à la sécurité que lui donne sa foi en Dieu, il se laisse prendre par la peur. Et dès le moment où on est dans la peur, on croit que tout est possible alors que l’homme de foi est celui qui fait confiance en Dieu.

En tout cas pour nous chrétiens, (le croyant) c’est celui qui entend Dieu lui dire «n’ayez pas peur ». C’est vrai que des accidents peuvent arriver, ça peut être de la responsabilité de l’homme comme ça peut être du fait de la nature. Cela fait parti de la personne, mais je pense que le croyant qui a confiance en Dieu et qui sait que Dieu est Bon, ne peut pas céder à la peur pour toute chose qu’il entend. Je pense que c’est l’occasion de revenir à Dieu et de se dire notre vie appartient à Dieu, notre vie est dans les mains de Dieu.

Et, entre les mains de Dieu, notre vie est en sécurité. Nous devons prendre tout ce qui est de notre responsabilité pour assurer les meilleures conditions de sécurité à notre vie. Mais nous ne pouvons pas céder à la peur-panique comme-ça pour des informations qui nous viennent de cette façon. Je croix que c’est une occasion d’inviter les croyants à revenir à leur foi fondamentalement».

sudonline.sn

4 Commentaires

  1. Les professeurs comme les étudiants n’ont rien dans la cervelle.
    Quelle preuve d’incurie et quelle honte que dans ce qui devait être le temple du savoir tout le monde administre la preuve qu’ils n’ont rien dans leur tête.
    C’est presque une honte.
    A Princeton, ou à la Sorbonne, ou à Yale, ou Cambridge, ces balivernes n’auraient jamais pu déranger un étudiant ou un seul professeur.
    C’est dire qu’il ya plus de talibés que d’étudiant à l’UCAD

  2. Diffusion de fausses nouvelles , trouble à l ’Ordre public !

    QU ’en dit la LOi. ?

    Notre Société sénégalaire est -elle morbide ou masochiste pour être attentive à ces annonces qui l ’angoissent ?

    Ce sont d ’abord les journalistes et animateurs , primesautiers de l’aboiement, qu’il faut faire taire.

    Instruits, ils demeurent friands de sensations funestes à l ’image de la sOciété sénégalaire.

    Ce sont eux qui sont prOmpts à relayer les inepties de ces charlatans et autres oiseaux de mauvais augure.

    Wa salam

  3. Oh ! les Sénégalais, pourquoi vous croyaient à des mensonges?Alors, vous êtes pas des musulmans ?. un vrai musulman doit croire à Dieu.le bon Dieu dit dans le coran :((51-Dis: « Rien ne nous atteindra, en dehors de ce qu’ Allah a prescrit pour nous. Il est notre Protecteur. C’ est en Allah que les croyants doivent mettre leur confiance ».))

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