C’est la peur au ventre que les nombreux usagers et autres automobilistes de l’axe Aéroport Léopold Sédar Senghor-Ngor empruntent le virage situé à hauteur de la Gondole, non loin du Casino du Cap Vert. L’ouvrage réalisé par l’entreprise Eiffage présente en effet de graves failles dommageables à la sécurité, voire à la vie des usagers. Très effrayés par le danger couru sur cet axe, des techniciens des travaux publics tirent la sonnette d’alarme et invitent Eiffage à apporter les correctifs nécessaires pour parer à l’irréparable.
Le virage situé sur l’axe Aéroport-Ngor, à hauteur de la Gondole, pourrait être rebaptisé « le Virage de tous les dangers ». Ce nom est celui qui lui sied le mieux au regard des gravissimes défaillances techniques qu’il présente. Ces défaillances exposent chaque jour la vie des nombreux automobilistes qui empruntent ce tronçon et poussent des techniciens des travaux publics à briser l’omerta, afin d’alerter sur les énormes risques qui pèsent sur la vie des usagers.
Ingénieur géomètre topographe de profession, une source qui a récemment emprunté cette voie n’en revient pas encore du danger qu’elle a côtoyé au point qu’elle se considère comme un miraculé. La peur toujours au ventre, elle confie, non sans revenir sur les manquements qu’elle a relevés au cours de son chemin de croix : « Je suis passé sur l’axe Aéroport Léopold Sédar Senghor-Ngor, à hauteur de la Gondole. L’inclinaison, appelée devers, donnée à la route dans ce virage me semble assez forte comme pente. Ce sera extrêmement risqué pour nos camions et autres véhicules de transport de passer sur ce virage ».
Embouchant la même trompette, un autre expert en génie civil, tenaillé par la même angoisse, administre un cours de conception routière à Eiffage, l’entreprise contractuelle du fameux ouvrage. « Nous sommes en agglomération et la vitesse de référence en vigueur, recommandée par le code de la route, est de 40 ou 50km/h. Donc, il n’est pas nécessaire d’appliquer ce dévers », rappelle notre interlocuteur qui s’empresse d’expliciter : « dans les virages, les voitures roulent à une certaine vitesse au cours de laquelle il y a une force contraire à la force centrifuge. C’est pour empêcher que le véhicule ne sorte de la route. Plus la vitesse augmente, plus le devers augmente aussi ».
Avec cette alerte sonnée par les techniciens du génie civil, les usagers et autres riverains de ce tronçon de tous les dangers vivent dans l’espoir que leurs préoccupations seront bientôt prises en charge par les autorités de l’Etat. En attendant, des voix continuent de s’élever chez les populations riveraines et les automobilistes empruntant cette route. Et c’est pour déplorer « le désordre que créent les gendarmes de la brigade de Ngor, qui sont positionnés tout le temps en face de la station Shell de Ngor ». Ce désordre, selon plusieurs personnes interrogées, s’explique par le fait que la route Virage-Brioche Dorée de Ngor est en chantier, avec des bordures et des tranchées un peu partout. Alors que les automobilistes sont obligés de mettre la pédale douce à cause de l’inachèvement de la chaussée, « les gendarmes s’en mêlent en gênant considérablement la circulation », tempête avec un brin de désolation un interlocuteur.
Eiffage opte pour l’omerta
Du côté d’Eiffage, l’entreprise contractuelle de l’ouvrage de la controverse, ce fut impossible de faire réagir les personnes que « L’As » a eues au téléphone. Au début, c’est le standardiste qui tente d’imposer l’omerta en déclarant que toutes les personnes susceptibles de répondre aux questions de « L’As » sont absentes. Devant notre insistance, il nous met en rapport avec un correspondant dont nous ignorons le nom et qui laisse son téléphone sonner dans le vide avant de basculer dans la boîte vocale. A force d’insister auprès du standardiste, nous parvenons à avoir au bout du fil une dame qui rechigne à décliner son identité. Informée de l’objet de l’appel, notre interlocutrice soutient ne pas être habilitée à se prononcer sur le sujet. Pour finir, elle dit ne pas être en mesure de donner les contacts des responsables en charge de la communication au sein d’Eiffage.
Hawa BOUSSO
lasquotidien.com