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Bachar Al-Assad propose une « solution politique », rejetée par l’opposition

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Alors que sa dernière apparition en public remonte à juin et que 21 mois de violences ont fait plus de 60 000 victimes, le président syrien Bachar Al-Assad a prononcé dimanche 6 janvier un discours devant une foule enthousiaste sur les développements d’un conflit dans lequel ses troupes tentent de venir à bout d’une rébellion armée qui a gagné du terrain ces derniers mois.

Dans son premier discours public en sept mois, M. Assad a appelé à un « dialogue national » pour sortir de 21 mois de conflit, pour lequel il a affirmé ne pas avoirtrouvé jusqu’à présent de « partenaire », refusant de négocier avec « des gangs qui prennent leurs ordres de l’étranger ». La Coalition a de son côté posé comme condition sine qua non à tout dialogue le départ du chef d’Etat contesté depuis près de deux ans.

UN PLAN EN TROIS ÉTAPES

Le président syrien a présenté une « solution politique«  pour mettre fin au conflit, à travers un plan en trois étapes, aussitôt rejeté par la Coalition de l’opposition. En voici les principaux axes, qui devraient être prochainement présentés officiellement par le gouvernement afin d’être inscrits dans une « Charte nationale »qui sera rédigée par toutes les parties, avant d’être soumise à référendum :

  • Etape 1

– Les pays armant les « terroristes » s’engagent à arrêter de les financer. Arrêt des opérations « terroristes » pour permettre le retour des réfugiés.

– L’armée syrienne met aussitôt fin à ses opérations, tout en conservant le droit de répliquer en cas de menace contre la sécurité nationale.

– Mise en place d’un mécanisme permettant de surveiller l’engagement des parties, notamment en ce qui concerne le contrôle des frontières.

  • Etape 2

– Tenue, sous l’égide du gouvernement, d’une conférence de dialogue national auquel participeront toutes les forces.

– Rédaction d’une Charte nationale défendant la souveraineté de la Syrie, son unité et son intégrité territoriale, et rejetant l’ingérence, le terrorisme et la violence.
Cette charte doit ensuite être soumise à un référendum.

– Organisation d’élections législatives suivies de la formation d’un gouvernement élargi à toutes les composantes de la société, conformément à la Constitution, en charge de faire appliquer la Charte nationale (sans évoquer d’élection présidentielle).

  • Etape 3

– Formation d’un gouvernement conformément à la Constitution.

– Tenue d’une conférence nationale de réconciliation et amnistie générale pour toutes les personnes détenues en raison des événements.

– Reconstruction des infrastructures.

FIN DE NON RECEVOIR DE L’OPPOSITION

La Coalition de l’opposition syrienne a aussitôt rejeté cette « solution politique », refusant toute initiative prévoyant le maintien en place de son régime. « Nous avons dit lors de la formation de la Coalition que nous souhaitions une solution politique, mais l’objectif pour les Syriens est de le sortir (du pays) et ils ont déjà perdu pour cela plus de 60 000 martyrs (…) ils n’ont pas fait tous ces sacrifices pourpermettre le maintien du régime tyrannique », a déclaré son porte-parole Walid al-Bounni joint par téléphone.

Selon lui, le discours de M. Assad s’adresse principalement « à la communauté internationale car il est clair qu’il y a de véritables efforts (au niveau international) pour aboutir à une solution politique reprenant les exigences du peuple syrien (qui souhaite) la fin de la tyrannie et à sa tête le régime du clan Assad », a-t-il poursuivi.

DEUX ANS DE COMBAT

Après quasiment deux ans de combats, les troupes du régime ont été chassées de larges zones du nord et de l’est du pays. L’armée tente désormais deconserver un axe allant du sud jusqu’au pays alaouite sur la côte ouest, la région natale de M. Assad, en passant par Damas et sa périphérie, estiment les experts.

Le 29 décembre, la Russie, qui maintient des relations étroites avec le régime syrien, a indiqué que M. Assad entendait rester au pouvoir « jusqu’au bout » et qu’il était impossible de l’en dissuader. Dans sa dernière interview accordée à une télévision russe et diffusée début novembre, M. Assad avait d’ailleurs rejeté toute idée d’exil en affirmant qu’il « vivr(ait) et mourr(ait) en Syrie » et que « les urnes diront très simplement à tout président de rester ou de partir ».

Lire Bachar Al-Assad, le tyran

Après sa visite fin décembre à Damas, l’émissaire international Lakhdar Brahimiavait évoqué un plan « basé sur la déclaration de Genève », prévoyant un cessez-le-feu, la formation d’un gouvernement aux pleins pouvoirs et des élections. La déclaration de Genève datant de juin 2012 prévoyait un gouvernement de transition mais n’évoquait pas le départ de M. Assad, une condition posée par l’opposition pour toute négociation en vue d’un règlement. M. Brahimi a jugé ce plan susceptible d’être accepté par la communauté internationale. Damas a réagi en se disant favorable à « toute initiative » passant « par le dialogue ».

60 MORTS SAMEDI

Après plusieurs rencontres entre Moscou et Washington qui veut un départ d’Assad, et plusieurs tournées de M. Brahimi, le ballet diplomatique s’intensifie dans la région. Ryad et Le Caire, deux poids lourds du monde arabe hostiles au régime Assad, ont appelé à « une issue pacifique » dont les termes doivent être définis par les Syriens eux-mêmes. Le chef de la diplomatie d’Iran, grand allié de Damas, se rend le 9 janvier au Caire pour voir les Egyptiens et M. Brahimi.

Entretemps, les raids aériens et les assauts de l’armée contre les bastions rebelles et les combats entre soldats et insurgés ne connaissent aucun répit avec la mort de plus de 60 personnes samedi à travers le pays, selon un bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

En Turquie voisine, qui a fait appel à l’OTAN après la mort de civils turcs fauchés par des obus syriens, le déploiement des premiers missiles Patriot a débuté à Incirlik (sud-est), sur la base aérienne turque de l’OTAN, au lendemain de l’arrivée de militaires et d’équipements américains. Leur déploiement est « purement défensif » selon Ankara et l’OTAN qui a exclu une intervention dans le conflit syrien.

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