Le Président du Conseil national du patronat (Cnp), M. Baïdy Agne est moins enthousiaste que la Fédération des organisations patronales de l’industrie du tourisme au Sénégal (Fopits) sur la décision prise par les autorités de baisser le taux de Tva à 10% dans le secteur du tourisme qui devra intervenir au 1er janvier 2011. A son avis, cette mesure ne réglera pas beaucoup de choses dans un secteur qui croule sous le poids d’autres facteurs comme le foncier, l’énergie, la promotion…
La question de la baisse de 18% à 10% de la Tva envisagée dans le secteur touristique était au centre des discussions dans la rencontre entre le Conseil national du patronat (Cnp) et la Direction générale des impôts et domaines (Dgid) tenue hier, mercredi 22 décembre à Dakar. Le président du Cnp, Baïdy Agne a expliqué que cette baisse du taux de Tva était une revendication du patronat et cela s’explique du fait que le tourisme est considéré comme un secteur économique important et stratégique. A son avis, « ce secteur n’exerce pas son potentiel ». Avant d’ajouter : « Nous parlons de la réduction de la Tva parce que nous sommes en concurrence avec des pays comme le Maroc et la Tunisie ». Dans le cadre de l’Uemoa, fait-il remarquer, « nous sommes peut-être le seul pays touristique mais nous avions estimé devoir ne pas subir la loi des autres pays qui ne sont pas touristiques d’où la nécessité de prendre certaines dispositions comme la baisse de la Tva pour rendre la destination plus attractive ».
En effet, a-t-il précisé : « c’est important de baisser la Tva mais je ne suis pas sûr que cette baisse réglera tout le problème du tourisme ». Pour le président du Cnp, il y a d’autres facteurs aussi importants pour le secteur tel que « l’énergie qui fait défaut ». Sur cette lancée, M. Agne a souligné que « aujourd’hui, les infrastructures, même si elles sont en train d’être mises en place, font défaut ». A cela, il a ajouté que « beaucoup d’autres questions notamment le foncier, la taxe sur les billets d’avion et autres questions qu’il faudra traiter aussi pour mieux attirer les touristes». Un ensemble de facteurs qui, selon le président du Syndicat autonome des professionnels loueurs de voitures (Saplv), M. Aimé Sène, « fait que le tourisme n’est pas attractif parce que les gens n’ont pas réinvesti depuis un certain temps ».
Malgré ces quelques craintes du Cnp, le directeur général de la Dgid, M. Amadou Ba qui a confirmé cette mesure prise par le Ministère de l’Economie et des Finances a informé que des discussions sont en cours pour mettre en œuvre cette disposition.
En attendant la date charnière du 1er janvier 2010, retenue pour l’entrée en vigueur de la mesure de porter le taux de la Tva dans le tourisme à 10%, la Fédération des organisations patronales de l’industrie du tourisme au Sénégal (Fopits), dans un communiqué daté du 17 décembre 2010, avait affirmé recevoir confirmation de la part du gouvernement à travers M. Abdoulaye Diop, ministre d’Etat, Ministre de l’économie et des Finances, de cette mesure qui interviendra sur la base de la Directive de l’Uemoa en la matière. La Fopits estime que « cette décision salutaire du gouvernement du Sénégal vient couronner les efforts des professionnels de l’industrie du tourisme et des voyages du Sénégal, pour ramener le taux de Tva à un niveau compatible avec les enjeux et les exigences liées à la promotion du tourisme, des investissements et à la compétitivité des entreprises du secteur ». A leur avis, « cette baisse constitue aux yeux de la profession un levier essentiel pour confronter la mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée qui retient le Tourisme comme une grappe prioritaire porteuse de croissance forte et durable ».
A cet effet, les professionnels de l’industrie touristique du Sénégal ont salué cette démarche des autorités tout en prenant l’engagement de faire du tourisme, une activité de développement au Sénégal, profitable à l’économie nationale et au Sénégalais.
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