Baldé: « Il ne faut pas confier ce dossier à un Sénégalais »

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Le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé estime que la crise casamançaise trouvera son épilogue si sa gestion est confiée à un organisme international neutre qui n’a aucun intérêt politique et économique dans ce dossier. Suffisant pour exclure tout ressortissant sénégalais de la gestion de ce conflit qui, selon lui, en fera un « fonds de commerce politique ». Par ailleurs, il considère l’annonce des 360 milliards du gouvernement pour le développement de la Casamance, comme des « promesses politiciennes qui ne vont pas être tenues »

Le Président Macky Sall a accepté la main tendue du Mfdc pour le règlement de la crise casamançaise. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Je salue la sagesse du Président Macky Sall et de son gouvernement pour avoir répondu positivement, parce que c’étaient des appels réels qui venaient du maquis. Dans certains cercles, ils ont jugé que ce n’est pas Salif Sadio qui parlait, alors que ce n’est pas vrai. Ce sont des appels qui provenaient de lui et des autres ailes combattantes du Mfdc. Il faut que ce soit inclusif et surtout choisir de bons interlocuteurs. Il ne faut pas se focaliser sur le lieu de la négociation. Que ce soit à Banjul, à Paris ou ailleurs, l’essentiel est de se mettre autour de la table. J’ai une connaissance très poussée de ce dossier, en ayant accès à certaines informations que beaucoup n’ont pas et je sais le degré d’implication de certaines structures internationales qui ont joué un grand rôle et ont déjà fini de gagner la confiance de certaines ailes du Mfdc. Je pense qu’il serait bien de les impliquer. Il faut avoir de bons intermédiaires.

Au niveau national, on peut créer l’émulation, mais vraiment je ne pense pas qu’il faille confier ce dossier à un Sénégalais qui, après va en faire un fonds de commerce politique. Je crois qu’il faut choisir une structure internationale neutre qui va jouer le rôle de facilitateur, qui va rencontrer le Mfdc, ensuite rendre compte au gouvernement. Et qui, après avoir rencontré les deux parties, organisera les négociations. Mais il ne faudrait pas qu’on s’arrête à ça. Les Casamançais tiennent à un certain nombre de rites sur le plan culturel qui ont été effectués. Nous sommes une société avec ses rites secrets, beaucoup de choses sur le plan culturel doivent être faites. Il faut impliquer les femmes du bois sacré, les dignitaires traditionnels, certains chefs religieux. Tout cela doit se faire en amont. Mais la négociation doit se faire avec des intermédiaires neutres, qui n’ont aucun intérêt économique et politique sur la question, sinon on va tourner en rond. L’implication des pays de la sous-région, c’est bien, mais il ne faut pas en être l’otage. Je considère qu’il faut donner la chance à une organisation internationale qui n’a aucun intérêt politique et économique dans ce dossier.

Le gouvernement a annoncé le chiffre de 360 milliards pour le développement de la Casamance. Comment le maire de Ziguinchor a-t-il accueil la nouvelle ?

J’ai participé au Conseil interministériel en tant que républicain et maire de la ville. J’ai présenté les projets et les priorités de la mairie qui tournent autour de l’assainissement, du désenclavement, du développement industriel. J’ai plaidé pour une amnistie fiscale, la création d’une zone franche pour la création des emplois et l’économie de la région. J’ai plaidé pour l’augmentation de la desserte aérienne et la libération du trafic aérien entre Dakar et Ziguinchor, pour permettre d’abord de baisser les prix et puis, avoir des avions de façon beaucoup plus fréquente. Il y a aussi le dragage du fleuve et la relance de la culture avec la construction d’un centre culturel et surtout la réalisation du plan directeur d’assainissement de Ziguinchor. J’ai souscris au programme prioritaire à 70 milliards, en ce qui concerne la ville.

Le Président du Conseil Régional a aussi fait le point sur la région et d’autres services sont intervenus. C’est à la suite de cela qu’on a lancé ce chiffre de 360 milliards, lors du Conseil des ministres. Bien entendu, si ça devait se réaliser un jour, je crois que ce sera une bonne chose. Mais j’ai l’impression que c’est toujours comme ça, c’est des annonces avec des chiffres faramineux, mais la réalité ne suit pas souvent.

En tout cas, je m’érige en sentinelle pour que ces projets qui sont prioritaires et tournent autour du désenclavement de la région, la désalinisation des rizières, mais aussi la création d’un certain nombre d’infrastructures structurantes qui permettront de développer notre région voient le jour. Si ces projets se réalisaient, j’applaudirais, mais j’ai bien l’impression que c’est des vœux pieux. Je considère que ce sont des promesses politiciennes qui ne vont pas être tenues. Vous vous rappelez de l’Anrac ? J’étais dans le gouvernement précédent où on avait annoncé des chiffres faramineux pour la reconstruction de la Casamance, mais jusqu’à présent on attend. Je ne voudrais pas que ce soit la même chose. On a annoncé 250 milliards pour Kaolack, à Ziguinchor on est à 360 milliards, je ne sais pas à combien ils sont pour Saint-Louis, alors qu’on assiste à des ponctions sur le budget.

En tout cas, en tant qu’élus locaux nous sommes prêts à les accompagner. J’ai parlé aussi en tant que Président de l’Association des maires du Sénégal. On a transféré beaucoup de compétences aux villes, mais les fonds n’ont pas suivi. Dans des pays comme le Maroc, la France, en Chine c’est presque 30% de la TVA qui sont reversés aux collectivités locales, alors qu’au Sénégal on est à 5,5% pour ce qui est du fonds de dotation des collectivités locales.

C’est insuffisant, nous avons toujours réclamés que cela soit porté à 15% pour permettre aux collectivités locales de se développer. Et puis, ils ont affecté les receveurs percepteurs municipaux, à côté on n’a pas de services fiscaux qui sont centralisés au niveau national. Personne ne connait l’assiette de l’impôt dans sa commune, on a des problèmes de recouvrement parce qu’on n’a pas un personnel qualifié. J’ai déploré tout ça et j’ai demandé que dans l’acte 3 de la décentralisation que toutes ces questions soient prises en compte.

En somme, je suis dubitatif, mais si on arrivait à injecter ce montant – même si c’est insuffisant pour développer la région de Casamance, il faut un minimum de 1000 milliards pour le faire, parce qu’on est retard en tout – ce sera un début. Encore que cela soit réel et suivi d’effet.

3 Commentaires

  1. Voila un lascard!En plus demegogue.Il disait qu’il allait regler avec Wade le conflit casamancais avec Wade en 100 jours, c’est pourquoi il a ete vite promu SG presidence et beaucoup de milliards lui passe par la main,il distribue A TOUR DE BRAS DE pARIS,nEWyORK entre copines,amis et parents de son epouse et pseudo-fils de la Casamnce.Maintenant lamentablement il prend une position renversante.Shame on you,mercenaire.

  2. Jeune homme, ca c’est un probleme senegalo-senegalais avant tout.
    Wade(la seule constante) a ete tjrs mal entoure.
    Que des nullards et beni oui-oui qu’on surnommait variables,y compris Macky!!

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