Surreprésentation de la Premier League, absence de l’Allemagne et de l’Italie, importance de la Ligue des champions… Retour sur quelques tendances de la liste des nommés du Ballon d’Or France Football.Pour la 25e fois de l’histoire, France Football a publié lundi 21 octobre sa liste des 30 joueurs nommés pour le Ballon d’Or. Les 180 jurés désignés ont jusqu’au 8 novembre pour se décider sur le nom du prochain lauréat, qui sera révélé le 2 décembre prochain, lors de la cérémonie de remise du trophée. Jusqu’à 1995, l’identité des potentiels vainqueurs était complètement libre et suggérée par les votants eux-mêmes, avant que la rédaction du magazine ne prenne la décision de proposer une liste de candidats, motivée par l’élargissement du jury et la possibilité nouvelle de désigner un joueur non-européen comme meilleur joueur du monde. D’abord composées de 50 noms, les listes ont été ramenées à 30 en 2008. Et depuis 25 ans, la liste illustre bien les grandes évolutions du football mondial.
La Premier League au sommet
Ces listes traduisent ainsi régulièrement les périodes de domination de certains Championnats. Sans surprise, la moitié des nommés (15 sur 30) est cette année issue de la Premier League, comme une illustration de la domination de ses clubs sur le terrain : les finales des deux Coupes d’Europe ont par exemple vu s’affronter des clubs anglais. Mécaniquement, d’autres Championnats reculent, comme la Liga, souvent souveraine ces dernières années : l’an dernier, 14 nommés jouaient en Espagne, cette année, ils ne sont plus que sept. Au fil du temps, ce schéma s’est régulièrement reproduit. En 1998, vingt nommés (sur cinquante) évoluaient en Serie A, le meilleur Championnat du monde, alors que dans les années 2010, un tiers des nommés environ jouaient en Espagne.
L’Espagne absente pour la première fois, l’Allemagne à la peine
Outre les clubs, la liste des nommés témoigne aussi du niveau de certaines nations. La liste de 2019 marque ainsi un tournant : c’est la première de l’histoire où ne figure aucun Espagnol. Habitués à s’adjuger les places d’honneur grâce à Xavi, Iniesta ou Raul, les internationaux de la Roja n’ont pourtant pas remporté le trophée depuis Luis Suarez en 1960, mais avaient jusqu’ici toujours figuré dans la liste, avec une période particulièrement faste entre 2008 et 2012 : au moins six nommés chaque année. D’autres grandes nations du football connaissent des disettes importantes, comme l’Allemagne. Alors que le pays est celui qui détient le record d’apparitions sur le podium (28, dont sept premières places), il n’a qu’un seul représentant cette année dans la liste, Marc-André ter Stegen. C’est toujours mieux que l’année précédente, puisqu’aucun Allemand ne figurait dans la liste 2018.
L’Italie ne s’en sort pas mieux. Zéro joueur de la Nazionale ne figure dans la liste 2019. La période de vaches maigres commence à durer puisque depuis 2009, les joueurs italiens ont été absent de la liste du Ballon d’Or à sept reprises. D’autres sélections, à l’inverse, réalisent de belles performances cette année. Portés par les succès de l’Ajax Amsterdam, les Néerlandais sont en nombre dans la liste des nommés, et égalent leur record de 2000 avec cinq représentants. Le Sénégal aussi égale un record avec deux nommés, une première depuis 2002. Sadio Mané et Kalidou Koulibaly essaieront de faire mieux que Papa Bouba Diop et El Hadji Diouf, 21e et 22e du classement cette année-là. Enfin, Heung-min Son est devenu cette année le troisième Sud-coréen de l’histoire nommé au Ballon d’Or.
La Ligue des champions, facteur devenu décisif
L’autre tendance de la liste des nommés, c’est la présence importante des champions d’Europe en titre. Sept joueurs de Liverpool sont nommés cette année, comme une nouvelle illustration de l’importance de la Ligue des champions dans la désignation du meilleur joueur du monde. Depuis 1995, il y a en moyenne plus de cinq joueurs vainqueurs de la Ligue des champions dans la liste des nommés. Le record date de l’an dernier, quand huit joueurs du Real Madrid champion d’Europe (dont Cristiano Ronaldo, transféré ensuite à la Juventus) avaient été nommés. À l’inverse, en 2012, un seul joueur de Chelsea sacré champion d’Europe avait été nommé : Didier Drogba, transféré dans le courant de l’été à Galatasaray.
Non seulement remporter la Ligue des champions permet souvent de s’assurer une place sur la liste des nommés, mais ces dernières années, la Coupe aux grandes oreilles est presque devenue une condition pour remporter le Ballon d’Or. Depuis 2007, sur douze Ballons d’Or attribués, neuf l’ont été à un joueur sacré champion d’Europe au mois de mai.
Francefootball